Mercredi 12 avril, la maire de Poitiers et des élus seront présents dans la résidence autonomie Edith Augustin pour rencontre les 55 résidents, leurs proches et le comité de soutien. Mais en attendant, l’occupation des locaux se poursuit, contre la fermeture annoncée.
En ce lundi de Pâques, une vingtaine d’habitants de la résidence Edith Augustin de Poitiers sont réunis dans une salle commune. « On est à bout », lâche l’un. « Anéantis », complète une seconde. « Mais, on ne se laissera pas faire », assène une troisième qui avoue avoir du mal à dormir depuis le rétropédalage de la mairie fin mars. « On nous a annoncé la suspension de la fermeture de la résidence, pour changer d’avis 72 heures plus. C’est un tsunami pour les 55 résidents », explique Magali Requieme. Cette aide-soignante dort maintenant sur place une nuit sur deux, « de peur de laisser des résidents au bord du gouffre ». Chaque nuit d’ailleurs, des voisins et militants CGT se relaient et passent la nuit dans la bibliothèque.ⓘ
Depuis l’annonce des difficultés financières du CCAS et de la fermeture de l’un des quatre résidences autonomie de Poitiers, la mobilisation est importante à Edith Augustin, en plein cœur du quartier de la Blaiserie. Mauricette arbore fièrement son badge « En résistance ». « J’ai 92 ans et je ne compte pas partir, on est bien ici », sourit-elle, marquée par la fatigue. « C’est ici qu’on devait passer nos derniers jours, je ne partirai pas », s’emporte sa voisine, frappant le sol avec sa canne. « On a peur, concède Marie-Elisabeth Charraud, la présidente du conseil de vie social, résidente depuis 16 ans. Mais nous allons dire ce que nous pensons, sans violence ».
Un comité de soutien composé de voisins et de membres de la CGT
Sur la façade béton de la résidence de 73 logements, les drapeaux de la CGT ont fleuri. Mais des voisins ont aussi rejoint le mouvement. « On se relaie toutes les nuits pour être aux côtés des aînés« , raconte Olivier Lebeau, à côté du matelas gonflable où il vient de passer la nuit. Il évoque une lieu de vie essentiel dans ce quartier populaire, une solidarité évidente et des craintes aussi. « Certains résidents nous parlent de sauter par la fenêtre, et ça n’est pas entendable ».