La Cimade face à Casta­ner et à Macron. Face à une barba­rie.

Commu­niqué de presse – 19 juillet 2019
Grave crise au CRA du Mesnil-Amelot : le retrait de La Cimade
conti­nue.
Suite aux violences extrêmes surve­nues au centre de réten­tion
admi­nis­tra­tive (CRA) du Mesnil-Amelot, après trois premiers jours
de retrait des équipes, des réunions de crise avec le minis­tère et la
police, La Cimade ne peut pas pour­suivre son inter­ven­tion dans le
centre et ce pour une durée encore indé­ter­mi­née.
Jeudi 11 juillet, après trois tenta­tives de suicides, une personne qui
menace de se pendre aux barbe­lés, l’iso­le­ment disci­pli­naire en cellule pour répri­mer une grève de la faim et d’autres violences, les
sala­rié·e·s de La Cimade n’étaient plus en mesure d’exer­cer leur mission d’ac­com­pa­gne­ment juri­dique des personnes enfer­mées au CRA du
Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).
La Cimade avait donc pris la déci­sion de reti­rer ses équipes de ce lieu d’en­fer­me­ment pour une première durée de trois jours.
Cette semaine, après une réunion de crise au minis­tère de l’in­té­rieur,
puis une rencontre avec la police aux fron­tières dans le CRA du Mesnil-Amelot, les condi­tions ne sont toujours pas réunies pour que la mission
des équipes de La Cimade puisse s’exer­cer dans de bonnes condi­tions.
La poli­tique menée par le gouver­ne­ment et surtout l’en­fer­me­ment sans
discer­ne­ment
de personnes qui n’ont rien à faire en réten­tion ou de
personnes souf­frant de graves troubles psychia­triques entraîne des
violences inédites que le minis­tère de l’in­té­rieur ne prend pas en
consi­dé­ra­tion.

Les réponses de Chris­tophe Casta­ner à la lettre envoyée par La Cimade et 21 autres asso­cia­tions sont laco­niques. Et surtout, elles ne sont pas à la
hauteur des enjeux qui se jouent dans ces lieux de priva­tion de liberté.
Le ministre ne répond pas sur les pratiques illé­gales des préfec­tures
qui s’ac­cé­lèrent, élude la ques­tion de l’en­fer­me­ment des enfants, mais recon­nait les lacunes de « la prise en charge psycho­lo­gique des
personnes rete­nues » sans aucune propo­si­tion concrète.

La Cimade condamne la poli­tique migra­toire répres­sive,
consé­quence des pratiques et des lois adop­tées depuis des années,
mais que la loi Asile et Immi­gra­tion souhai­tée au plus haut sommet de l’État et votée en août 2018 a forte­ment durci.
L’al­lon­ge­ment de
la durée de la réten­tion pouvant atteindre désor­mais 90 jours ainsi que la pres­sion mise par le ministre de l’in­té­rieur sur les
préfec­tures pour « faire du chiffre » sont aussi respon­sables des
violences inédites rencon­trées par les équipes de La Cimade en
réten­tion.
La défense des droits des personnes enfer­mées en réten­tion reste,
dans ce contexte de crise, une prio­rité pour La Cimade.

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