L’Après. 22 octobre. Résis­ter à la trum­pi­sa­tion !

Résis­ter à la trum­pi­sa­tion !

Nul ne peut plus se voiler la face. La poli­tique de Trump peut appa­raître erra­tique mais elle est en réalité ados­sée à un projet métho­dique­ment mis en œuvre.

En termes de poli­tique étran­gère, chacun·e voit la préten­tion de Trump à faire la loi en préten­dant faire la paix, donnant le point aux crimi­nels de guerre, Neta­nyahu en Israël face aux Pales­ti­nien·nes, Poutine en Russie face au peuple ukrai­nien, réaf­fir­mant le droit des Etats-Unis à inter­ve­nir y compris mili­tai­re­ment dans son arrière-cour, dont le Véne­zuela pour­rait être la prochaine victime sous prétexte de narco­tra­fic.

Mais il mène égale­ment une guerre aux Etats-Unis mêmes, où l’on assiste à la mise en place progres­sive d’un État auto­ri­taire : limo­geage des oppo­sants au sein des admi­nis­tra­tions, y compris dans l’ar­mée et le rensei­gne­ment, mise au pas de la Cour Suprême, qui a cédé à Trump à plusieurs reprises et notam­ment en juin en abdiquant de son pouvoir sécu­laire de bloquer une déci­sion prési­den­tielle (à l’oc­ca­sion de la remise en cause du droit du sol), déploie­ment de la garde natio­nale dans les villes démo­crates pour répri­mer les mobi­li­sa­tions, mise sous surveillance des lieux où l’es­prit critique pouvait trou­ver à s’ex­pri­mer, univer­si­tés, médias publics, musées, poli­tique ultra-violente à l’égard des immi­gré·es, notam­ment sans-papiers, avec l’ex­plo­sion du budget de l’ICE, police de l’im­mi­gra­tion, du nombre d’ex­pul­sions et de centres de réten­tion, vagues de licen­cie­ments massifs chez les fonc­tion­naires ou encore, dans la pers­pec­tive des élec­tions de mi-mandat, attaques contre le droit de vote et la carto­gra­phie élec­to­rale.

Tout y est, de la remise en cause de la sépa­ra­tion des pouvoirs au musel­le­ment de l’op­po­si­tion en passant par la mise en coupe réglée des admi­nis­tra­tions, la terreur exer­cée à l’en­contre d’une partie de la popu­la­tion et les attaques contre les liber­tés publiques et les corps inter­mé­diaires.

Pour­tant une partie de la popu­la­tion résiste, se mobi­lise en masse comme ce fut le cas ce week end sur tout le terri­toire améri­cain avec des mani­fes­ta­tions qui attei­gnirent un nombre de parti­ci­pant· histo­rique bien qu’en­core très insuf­fi­sant pour espé­rer l’em­por­ter. Des juges fédé­raux suspendent encore les déci­sions prési­den­tielles, par exemple le récent licen­cie­ment de 4000 fonc­tion­naires en plein shut­down. La soli­da­rité concrète avec les immi­gré·es s’or­ga­nise – et gloire au livreur qui échappa à l’ICE à Chicago le 28 septembre dernier !

Mais on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas, ou qu’une fois au pouvoir, les néo-fascistes devien­draient soudain modé­rés. Il nous faut lutter pied à pied contre la fasci­sa­tion, la trum­pi­sa­tion, quand la France pour­rait être le prochain pays à bascu­ler. Face à ce risque, nous ne cessons de le répé­ter, la seule issue est l’union de la gauche des écolo­gistes contre leur ennemi mortel.

Ingrid HAYES