le CCFD- Terre soli­daire. Des chré­tiens aux côtés des gazaouis. « Le silence n’est pas une option »

Gaza : Devant l’im­pen­sable, le silence n’est pas une option

Le CCFD-Terre Soli­daire est une orga­ni­sa­tion catho­lique, arti­san de paix et acteur de soli­da­rité. Il se saisit de l’ap­pel à la soli­da­rité vis-à-vis des Gazaouis, exprimé jusqu’à ses dernières heures par le pape François, puis le pape Léon XIV le 18 mai dernier. L’hu­ma­nité, à Gaza, est niée. Le drame total qui se déroule sous nos yeux ne doit plus souf­frir d’une quel­conque justi­fi­ca­tion. Notre silence n’est pas une option.

Près de six-cents jours après le 7 octobre, et la guerre impi­toyable menée dans la foulée par l’Etat d’Is­raël, la bande de Gaza s’en­fonce dans l’abîme. L’of­fen­sive israé­lienne a déjà fait plus de 52 000 morts et détruit près de 80% des infra­struc­tures en place. Plus de 2 millions de personnes font face à un « risque critique de famine » selon l’OMS, suite au blocus total de l’aide huma­ni­taire imposé par le gouver­ne­ment israé­lien depuis plus de deux mois. Gaza est deve­nue inha­bi­table. Les mots manquent pour décrire cette réalité, mais les faits, eux, sont clairs : un géno­cide est en cours.

La Cisjor­da­nie n’est pas épar­gnée par la volonté affi­chée du gouver­ne­ment de Neta­nya­hou de rendre impos­sible l’exis­tence des Pales­ti­niens.  Depuis un an et demi, des opéra­tions conjointes entre colons et armée israé­lienne ont poussé des dizaines de milliers de Pales­ti­niens à fuir, et ont provoqué la mort d’au moins 900 d’entre eux, 7000 bles­sés et plus de 40 000 dépla­cés de force. L’ONU alerte désor­mais sur un risque de nettoyage ethnique en Cisjor­da­nie. Les fonda­tions d’une paix juste sont métho­dique­ment détruites. Dans le prolon­ge­ment de l’avis de la Cour inter­na­tio­nal de Justice (CIJ) de juillet 2024, l’As­sem­blée géné­rale des Nations unies a exigé, par son vote du 18 septembre 2024, la fin de l’oc­cu­pa­tion israé­lienne du terri­toire pales­ti­nien et le déman­tè­le­ment des colo­nies avant le 18 septembre 2025.

Face à ce désastre humain et moral, nous, chré­tiennes, chré­tiens et orga­ni­sa­tions issues de mouve­ments chré­tiens, porteurs d’un message d’amour, de paix et de justice, ne pouvons rester muets. Tout comme nos diri­geants, qui ont le devoir de tout faire pour que le droit inter­na­tio­nal s’im­pose, que le droit à l’auto-déter­mi­na­tion du peuple pales­ti­nien soit respecté, et qu’une paix durable soit accor­dée aux Pales­ti­niens comme aux Israé­liens.

Nous accueillons les paroles récentes du président Emma­nuel Macron, qui a quali­fié la situa­tion à Gaza de « honte », et demandé la reprise « immé­diate » de l’aide huma­ni­taire. Mais les mots seuls ne suffisent plus. Le temps est à l’ac­tion. Le peuple pales­ti­nien vit la plus grande tragé­die de son histoire, et le droit inter­na­tio­nal doit être la bous­sole de ses droits légi­times.

Alors qu’elle co-prési­dera une confé­rence inter­na­tio­nale pour une solu­tion à deux Etats en juin prochain, la France doit se montrer à la hauteur de ses respon­sa­bi­li­tés. Elle ne peut parler d’État pales­ti­nien tout en regar­dant se dissoudre sous ses yeux le peuple censé l’ha­bi­ter.

Nous appe­lons donc solen­nel­le­ment les auto­ri­tés françaises et euro­péennes à :

  • Exiger un cessez-le-feu immé­diat et défi­ni­tif, la fin du géno­cide et la libé­ra­tion de tous les otages ;

  • Œuvrer au déblo­cage complet de l’aide huma­ni­taire à Gaza, sans condi­tions poli­tiques ;

  • Exiger la mise en œuvre de la déci­sion de AG NU de 18 septembre 2024, sur la fin d’oc­cu­pa­tion israé­lienne ;

  • Déci­der de sanc­tions, en parti­cu­lier la suspen­sion de l’ac­cord d’as­so­cia­tion UE-Israël, tant qu’Is­raël ne respecte pas le droit inter­na­tio­nal, comme le permet l’ar­ticle 2 de cet accord.

Parce qu’un jour, l’His­toire jugera notre silence.

Signa­taires :
CCFD-Terre Soli­daire, Virgi­nie Amieux, Prési­dente
Collec­tif Anas­ta­sis
Les Amis de Sabeel France
, Elisa­beth Blan­chard, Secré­taire Géné­rale
Chré­tiens de la Médi­ter­ra­née, Mary­lin Pacou­ret, Prési­dente
Action Chré­tienne en Orient, Mathieu Busch, Direc­teur
ACAT-France, Yves RollandPrésident
Chré­tiens dans le Monde Rural, Jean- Luc Baus­son et Karin Flick, Copré­si­dents
Action Catho­lique Ouvrière, Karine Cornily et Denis MazoyerCopré­si­dents
La Cimade, Fané­lie Carrey-Conte, Secré­taire géné­rale
Lutte & Contem­pla­tion, Benoit Halgand, porte-parole
Frédé­ric-Marie Le Méhauté, Ministre provin­cial de Fran­cis­cains de France-Belgique
Michel Roy, Secré­taire géné­ral de Justice et Paix
Caro­line Ingrand-Hoffet, pasteure UEPAL à Kolb­sheim
Jean-Sébas­tien Ingrand-Hoffet, pasteur UEPAL pour la justice clima­tique
La DCC, Manuèle Dero­lez, Prési­dente

Cette tribune a été publiée sur le site de La Croix, retrou­vable ici .

https://ccfd-terre­so­li­daire.org/gaza-devant-limpen­sable-le-silence-nest-pas-une-option/

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