Réponse au texte d’Alexandre Raguet« Poitiers : comprendre la victoire écologiste et citoyenne pour construire une alternative anticapitaliste crédible » :
Ce texte est une longue analyse de la situation politique à Poitiers. Il mêle des rappels de la campagne de Poitiers anticapitaliste à ce qui me semble être le cœur du propos : une déclaration d’amitié à EELV86 et à sa jeune maire. Ce qui peut étonner.
Alexandre souligne l’abstention extrêmement forte (35% des inscrits) ; ajoutons que cette abstention est particulièrement forte dans les quartiers populaires et chez les jeunes. Ce qui relativise la victoire de Léonore Moncond’huy, sans la délégitimer, ce qui relativise aussi fortement ses dimensions de renouvellement générationnel et de féminisation qui sont incontestables.
Il insiste sur la « rupture avec le PS » de Poitiers collectif, tout en rappelant que EELV et le PCF sont des partis très institutionnalisés dont les élus ont un passé fort modéré, mais insiste sur un point : « la liste « Poitiers Collectif » s’est imposée face au PS et à En Marche ». Pas vraiment, en effet Claeys ne faisait pas campagne sous les couleurs du PS, il fut rallié par des figures de la droite locale en fin de campagne, il était un ami de l’ancien premier ministre Valls, de l’extrême-droite du PS ( ce Valls parti poursuivre sa dérive à Barcelone).
Bref, Poitiers collectif s’est imposé face à deux frères ennemis du macronisme. Et dès son élection la nouvelle maire insiste sur la continuité avec la politique de Claeys.
Parler de rupture avec le néolibéralisme paraît très très prématuré.
Que s’est il passé à la veille du second tour ?
Alexandre écrit : « Poitiers Collectif pouvait gagner seule à partir du moment où cette liste se situait « à gauche du PS ». « Avec 24% au premier tour, et des gros scores réalisés essentiellement en centre-ville ou proche centre-ville » ».
Il ne revient pas sur un épisode qui mérite d’être rappelé ici : Osons 2020 a proposé à Poitiers collectif de discuter d’une éventuelle fusion des listes. Osons2020 avait réuni 9,9% des voix (à 10% des voix on peut se maintenir au second tour, au-dessous on ne peut pas). Le jour même où Poitiers collectif annonçait son refus de toute discussion, de toute rencontre avec Osons 2020, le NPA s’affichait en soutien à Léonore Moncond’huy dans une conférence de presse commune. Ce qui pour les co-listiers d’Osons était clairement et assurément un geste disons peu amical.
Une telle discussion entre les listes Poitiers collectif et Osons aurait pu permettre peut-être une fusion des listes, puis l’élection des colistiers de Osons2020. Elle était souhaitée par des écologistes renommé.e.s.
Le refus de Poitiers collectif avait manifestement un but : éliminer celles et ceux qui se situaient en continuité directe avec ces élu.e.s d’Osons qui avaient été l’opposition de gauche à la majorité municipale d’Alain Claeys.
Alexandre écrit : « au deuxième tour, nous avons contribué à virer le PS et ses politiques d’austérité ». Disons qu’ils ont contribué à virer Claeys et aussi l’ex opposition municipale à Claeys. Il n’ y a plus d’élu Osons ni FI ni Pg ni Ensemble !… ni NPA (il y avait une élue sortante qui était au NPA).
C’est vraiment bien joué pour les appareils politiques d’EELV et le PCF Pour les politiques d’austérité, attendons pour voir.
Ensuite, il est exact de souligner le report des voix Osons (10%) et Poitiers anticapitaliste (3%) sur Poitiers collectif, et le fait que le vote de second tour pour Poitiers collectif est plus populaire qu’au premier tour.
Mais cependant, je pense que du fait de l’abstention si massive, parler de« vote « de classe », ou d’ « envie de gauche » comme le fait Alexandre est fort excessif.
Ensemble ! 86 a appelé à voter contre les deux droites, donc pour Moncond’huy.Il n’ y a pas eu d’appel d’Osons2020 à voter pour la liste de l’écologie institutionnelle et modérée représentée par Poitiers collectif, ce qui est une faute selon moi, mais c’est une autre question.
Ce texte d’Alexandre propose une analyse politique du positionnement politique de Poitiers collectif. D’abord des constats partagés : « nous nous retrouvons avec ces militants dans la mobilisation contre la réforme des retraites, dans le soutien aux migrantEs, dans les luttes féministes », « Poitiers Collectif a signé avec nous [et beaucoup d’autres] des appels à manifester contre les violences policières et le racisme d’État. ». « Sur les engagements politiques poitevins, Poitiers Collectif s’est dit pour l’accueil inconditionnel des migrants. La liste s’est aussi positionnée pour que plus personne ne soit à la rue dans la ville. »
Autre point intéressant mais qui reste à concrétiser : « dans le programme de Poitiers Collectif, il est fait mention de la possibilité d’organiser des référendums locaux. « . « L’idée de logiques plus « participatives », notamment dans les quartiers, ainsi que l’élaboration d’une sorte de « nouvelle chambre citoyenne » vont dans le bon sens. »
Tout cela est exact et c’est pourquoi le vote pour ce programme de Poitiers collectif était un vote de gauche.
Puis vient le soutien très affirmé d’Alexandre à Poitiers collectif arrivé aux affaires. Il affirme : « cette liste se place sur le terrain de la gauche social-démocrate ». Or, il n’ y a plus de gauche social-démocrate , il y a des gauches social-libérales. Il y a une continuité entre les valeurs défendues par le PS depuis des décennies et le social-libéralisme d’Hollande puis le néolibéralisme autoritaire de Macron. La question ici qui s’impose est de savoir si Moncond’huy va soutenir une position de type sociale-libérale comme la direction d’EELV à ce jour (elle est une ex élue régionale d’EELV et une jeune dirigeante d’EELV), ou une position d’apparence plus radicale comme celle portée par certains dirigeants de ce parti. Là aussi nous verrons.
Cette qualification erronée de Poitiers collectif lui sert à qualifier de « légaliste » la position de Poitiers collectif comme si se présenter aux élections pouvait être illégaliste en quoi que ce soit, mais passons. Tout ça pour pouvoir dire que l’élection de F Jardin à la tête de Grand Poitiers, élection obscure dans la lignée de la gouvernance de Claeys, s’est faite dans de bonnes conditions!
Il affirme ainsi que « les institutions, notamment locales, sont ainsi faites que, si l’on se limite à respecter les lois, alors on s’oblige à ne quasiment rien faire » , « les institutions font parties intégrantes du pouvoir des capitalistes ». « Elles sont taillées de A à Z pour les capitalistes », formules radicales. Puis vient la conclusion : « je ne vais donc pas ici « taper » sur Poitiers Collectif car ce qu’il se passe était inévitable à partir du moment où on fait le choix du « respect » des institutions et des coutumes républicaines. ». Conclusion fort peu radicale.
Si les institutions n’étaient pas traversées de contradictions, il serait stupide de participer aux élections pour des anticapitalistes . Or la vérité est qu’il y avait un enjeu politique , même dans cette élection de l’exécutif de Grand Poitiers. L’enjeu était un enjeu démocratique : tenter une politique de rupture avec la gestion social-libérale, avec la gouvernance opaque de Claeys. La Nouvelle république a souligné que ce qu’il s’était passé à cette occasion était dans la lignée du passé. Nous en sommes d’accord, donc en désaccord total avec Alexandre.
Mais comme le texte d’Alexandre est une sorte de lettre ouverte aux élu.e.s de Poitiers collectif, ce positionnement se comprend. « Ce texte s’adresse en priorité à celles et ceux qui luttent, (..). Mais il s’adresse aussi aux éluEs pour qui l’anticapitalisme pourrait être, demain, après débats, et après une expérience dans une institution anti-démocratique, une option tout à fait envisageable. » « Donner des billes éventuelles pour la municipalité en place si jamais il lui prend l’envie de mettre en place des mesures de gauche. »
Il n’était pas indispensable de citer Daniel Bensaïd, Gramsci, Tanuro, Che Guevara pour en arriver à cet objectif modeste : influencer de l’extérieur quelques élu.e.s de la nouvelle majorité. Nous verrons si cette modeste ambition se concrétise à l’avenir.
Pour notre part, l’indépendance totale vis à vis d’EELV, de ses manœuvres (habiles ou pas) et de ses alliés est une règle. Le cœur du renouvellement générationnel et de genre se trouve dans manifestations antiracistes et féministes et des soignant.e.s de ces derniers mois, et il n’a pas eu de répondant politique lors des dernières élections.
Voyons si nous saurons trouver les voies d’un vrai renouveau politique radical porté par de nouvelles figures. Nous ne l’avons pas démontré à ce jour.
Pascal Boissel, 15–07–2020
Une « déclaration d’amitié » à eelv carrément ! On eut été habitué à plus de finesse de ta part sans doute tu n’as pas relu notre appel au vote , ni les raisons qui ont fait qu’on a signé cette tribune .
la fameuse « indépendance »… de la part de ceux qui étaient près à s’allier avec eelv durant la campagne… qui l’a fait dans des campagnes précédentes avec le PCF ect- c’est une blague de ta part hein. il faut bien faire rentrer des ronds dans des carrés 🙂
Tout ça parce que Alexandre ni le NPA n’ont plaint Osons 2020 suite à cette non fusion, mais , quand on voit cette campagne ( et même l’avant campagne ), à part Osons ( qui ne voit que complots) qui est étonné que vous n’aillez eu aucun soutien politique avec vous autre que FI ? Comme si tout vous était dû, mais au nom de quoi ? Car il y avait deux des 4 élus sortants sur votre liste (les deux autres sur d’autres ilistes ne comptent pas LOL)? C’est Ça l’argument ?
Personnellement j’aurais bien aimé que Christiane cite davantage du Tamuro, du Che et du Gramsci durant la campagne pour dezinguer du Clayes , mais aussi avant et après, on ne lui aurait pas reproché comme toi tu le fais ici 🙂 .
Ça aurait eu le mérite de la radicalité , plutôt que de donner dans du réformisme à tous niveaux pour pas faire fuir l’électorat( ce que vous reprochiez à poitiers collectif , mais vous avez fait la même chose en calibrant vos mots « choc d’offres » ect. C’est pas mieux que d’autres ^^)
Au lieu de ça on a eu droit à La vidéo Osons de « bilan » 6 ans de mandat ( symptomatique de vos erreurs mais on le retrouve aussi sur d’autres vidéos de campagne ) : le mot « travail » est dans doute être prononcé 25 fois , avant de dire « on ne voulait pas être élu potiche » et déplorer « l’absence du NPA » : car oui bien sûr c’était génial ce travail d’élu ( très « radical » cette conception, faudrait demander aux élus Bordeaux en lutte ce qu’ils en pensent ) , tellement d’énergie dépensée à changer les perceptions des autres élus « sur la mobilité » ( ca aussi c’est radical ça vient du Che ou de Gramsci lol) , tellement génial que finalement les électeurs on préféré que ça soit stoppé dès le premier tour … La campagne a été axée sur ce fameux bilan génialissime… voilà … et puis taper sur les compagnons d’hier dans cette vidéo comme vous avez tapé sur les verts ( dans votre profession de foi et des vidéos, sur les réseaux sociaux ) c’est tellement plus pratique que de se remettre en cause, de se dire que si on veut être plus gros faut se mettez en capacité de federer et de faire cohabiter différentes de sensibilités de gauche …mais non « ouin ouin c’est la faute au NPA et à EELV car le npa a fait une déclaration d’amitié et ils aimaient pas Jacques et Christiane ». Ce monde est décidément impitoyable et injuste avec les personnes qui ont eu raison sur tout contre tous 🙂
Pour info ça te surprendra j’ai discuté dernièrement avec des élus de Poitiers Collectif et sans faire de déclaration d’amitié : on a des désaccords politiques cela n’empêche pas le respect dans l’expression de ceux ci sans leur balancer « macronistes » à la figure ou d’autres âneries gratuites . Et eux nous sortent pas « vous faites la leçon à tout le mouvement social », ou encore « la politique c’est pas rock n roll, je le dis du haut de mes 40 ans de militantisme » ou « si vous êtes pas content vous dégagez » Voilà , on peut être critique sans être désagréable, gerontocrate , discourtois, ou de mauvaise foi , ça fait du bien…Je ne me fais pas d’illusion sur ce qu’ils feront ( et cela aurait été pareil avec osons au pouvoir ( Christiane c’est pas Rosa Luxemburg et Jacques même s’il aime les mots c’est pas le sous commandant Marcos ), ils le savent et c’est très bien ainsi, ils seront pas étonné quand je serai dans la rue contre eux s’ils font du clayes bis ou quand je serai avec eux si je dois les soutenir contre la préfecture s’ils décident de réquisitionner des logements vides .
Voilà , c’était un peu provocateur de ma
Part mais continuez ainsi, à ne pas vous tromper , à vous occuper de ce que disent et font les autres sans vous préoccuper de ce que vous avez fait avant et durant cette campagne ( pas de bilan au bout de 6 ans , c’est pas faute d’avoir essayé de notre côté et c’est sans doute ce qui contribue à vous faire perdre ), sans vous remettre en question ,à ce rythme là vous ne serez plus trop nombreux, non mais sincèrement cela me désespère un peu, car je pense qu’on a besoin de tout le monde pour construire dans la rue et par les luttes, c’est là que tout se joue. Là pour l’instant le spectacle donné n’est décidément pas à la hauteur…et on attend toujours un bilan un peu plus critique qu’on nous promet mais qui n’est toujours pas venu 🙂
Nicolas, tu écris longuement mais tu ne réponds pas à mon texte. Ce que j’ai écrit n’est pas un panégyrique d’Osons, ce n’est pas non plus une plainte quant au comportement du NPA, 3% des voix ça ne bouleverse pas le jeu, n’est ce pas. Quant à tes citations non précisées attribuées à des personnes d’Osons 2020, j’en ai lu d’autres attribuées à des personnes de Poitiers collectif sur des listes de discussions d’Osons, je t’avoue que ça ne m’intéresse pas du tout. Mon idée serait de s’en tenir à quelques textes, de débattre; je sais que c’est une drôle d’idée.
Je propose une analyse politique d’un texte que je trouve étrange. Et les phrases que je cite justifient selon moi le titre. Mais je n’oblige personne à lire ce que j’écris avant de le commenter, ceci dit, je suis bien modeste quant aux conséquences que j’attends en ces jours incertains de débats contradictoires argumentés.
Mais je n’ai jamais dit que c’était un texte pro osons. Osons à vrai dire je m’en fiche, même si je pense que ceux qui l’ont construit et soutenu devraient en faire le bilan au lieu de sortir n’importe quoi sur notre compte, choses qui nous reviennent aux oreilles régulièrement.
Je dis simplement que tu prends trois éléments du texte d’Alexandre pour discuter l’ensemble de son analyse qui est beaucoup plus complexe que ce à quoi tu la résumes . Et ce que tu fais ressortir dans ton analyse politique ( pas simple à faire vu que le texte d’Alexandre est brillant ) c’est à moitié complotiste qu’on nous a déjà servi sur le fait qu’on signe une tribune exprès pour embêter tes têtes de listes et pas les faire réélire ou encore sur sur l’indépendance par rapport à eelv en toute fin. Bref c’est des points d’analyse très discutables et c’est pour cela que j’ai commenté. Mais si tu en est satisfait et qu’ un retour d’un texte que tu publies sur un site public politique ne t’intéresse pas, grand bien te fasse et alors je ne commenterai plus.Bref je vais pas revenir dessus , je viens de voir que , Alexandre le premier concerné t’as répondu sur Mediapart. On verra si tu lui fais la même réponse que pour moi.
quand aux citations : c’est des citations de personnalités d’osons (2014 notamment) a des militants NPA86 ( sauf pour Le « macroniste ). Ça ne t’intéresse pas, mais ça résume juste que ce que Poitiers collectif peut reprocher à osons, bizarrement on l’a remarqué aussi. Ça résume finalement le fait que vous vous retrouvez sans allié : j’avoue que j’ai du mal à penser qu’on puisse dire vouloir changer le monde et se comporter ainsi en faisant le grand écart entre le fond et la forme . Voilà sans doute anecdotique pour toi, mais pas pour la majorité des personnes. Il suffit pas de se proclamer radical ou révolutionnaire pour l’être concrètement, ça passe par les relations humaines . Mais bon chacun ses choix mais je pense que tu as en partie l’explication sur le point du choix de PC de sortir Osons du jeu. Vous auriez pu faire autrement et les empêcher au moins d’apporter cette justification vous ne l’avez pas fait . Ce sont vos choix .
. Voilà je te laisse , mais je ne suis pas convaincu ni par l’analyse ni par la réponse que tu m’as faite. Il n’y a rien d’amicale vis à vis d’EELV dans le texte d’Alexandre ce sont des faits . Tu préfères les interpréter autrement que ce qu’ils sont , en faisant aussi abstraction de tout ce qui a été écrit sur notre site auparavant et donner matière à ceux qui pensent aussi qu’on est copain avec eelv et qu’on s’est allié juste exprès pour éliminer osons . C’est ton choix. Mais sérieusement ( et c’est aussi ma liberté de le dire ) je trouve que ce n’est pas juste, et que ce n’est pas bon.
Faire la politique à coup de polémiques, d’altercations, d’insinuations est une mauvaise chose, j’en suis d’accord. Discuter partout de tout et n’importe quoi mais aimablement fait partie de la vie, j’en suis d’accord.
Mais oublier que EELV est expert en manoeuvres rusées ou stupides selon le cas (ici je souligne qu’ils furent très rusés), que le PCF n’a rien à en apprendre, c’est un choix politique hasardeux.
Inutile de rebondir sur le bilan d’Osons, ce n’est pas l’objet ici. Des 4 élus du mandat précédant d’Osons, on est passé à l’élimination de FI, PG, E! NPA; pas de souci pour dire qu’il y a eu un problème: ces quatre groupes se sont fait éjectés au profit d’EELV et PCF et alliés.
Inutile de rebondir sur un bilan de la FI, ce n’est pas le propos, c’est assez inquiétant aussi.
Ce qui serait intéressant c’est de savoir l’avis des militant.e.s d’Alternatiba et autres groupes écologistes. L’important est le mouvement écologiste qui est pluriel et indépendant des partis politiques, et le nouveau mouvement féministe qui bouleverse les vieilles habitudes.
Et je ne trouve pas que ce texte d’Alexandre est brillant, je dis en quoi. Désolé.
Ce que je sais c’est que pas mal de militants alternatiba , des mouvements écolos ect. Étaient présents dimanche soir et semblaient bien contents que Clayes soit dégagé .
Il y en avait moins à notre fête mais quand même un peu qui disaient la même chose.
Faut pas oublier que 60% de la liste qui gagne est composée de personnes non encartées. Ça joue aussi, et pas persuadé que le PCF par exemple aurait été contre une fusion. ( après je suppose peut être mal)
La victoire contre clayes soulève des espoirs qui risquent de décevoir, et Alexandre dans son texte s’adresse à eux en partie .
Ensuite : je vais pas bouder mon plaisir que ça triomphe sur la gauche de Clayes. Avoir le pouvoir c’est pas la même chose qu’être dans l’opposition. Ce que je vois c’est que le terrain à la gauche de Clayes est au pouvoir et qu’une autre partie sera dans l’opposition à ce pouvoir sur sa gauche : ça a le mérite de la clarification. Osons en fusion ou au pouvoir seul ça aurait été la même chose. bref sans illusion on verra ce que cela donnera à l’avenir.
Ensemble n’est sans doute pas sans reproches mais j’avais été aussi interloqué de l’analyse- longue- d’A.Raguet se accrochant aux branches en allant chercher le Che, Bensaid, etc..
Aujourdh’ui des forces de la gauche radicale sont hors jeux alors qu’elles ont été la véritable opposition.
Pour l’orientation à venir des Verts, ici et ailleurs, wait and see…si l’on se réfère à l’histoire de ce courant.
Evidemment l’analyse de Pascal Boissel me paraît plus subtile et pas parce que nous appartenons au même mouvement -constitué de sensibilités aux cultures différentes.
Je vais essayer de répondre aux points que tu pointes comme des désaccords.
Cela sera dans le désordre, et sous forme de points, j’arrive mieux à réfléchir ainsi (même si tout est lié. Excuse moi d’avance si j’oublie quelque chose et n’hésite pas à le pointer, j’y répondrai.
1. Proximité entre EELV86 et NPA86. Tu parles même dans le dernier commentaire de proximité « nouvelle et forte ». Je dois d’abord m’inscrire en faux sur cette affirmation. Je ne sais pas ce que tu entends exactement par proximité, mais la réalité est la suivante : les relations entre EELV et le NPA sont quasiment nulles, du moins entre organisations. La dernière relation politique fût celle de Osons 2014, où effectivement nous étions alliés. Comme avec Ensemble et le PG. Cette alliance n’a pas montré de grandes connivences politiques. Elle a pu en revanche forger quelques « affinités » humaines.
C’est pourquoi je crois que la problématique du moment ne se situe pas vraiment sur EELV, que je cite peu par ailleurs. Peut-être diverge-t-on sur l’analyse de Poitiers Collectif ? Car mon texte ne traite pas de EELV mais de Poitiers collectif, dont EELV est une organisation en soutien et dont de nombreux militantEs sont membres (dont la maire et l’adjoint aux finances, donc ce n’est pas rien, je l’accorde).
Pour moi, EELV n’aurait pas pu gagner la mairie seule. Je ne crois pas non plus que EELV dirige d’une main de fer Poitiers collectif. Il suffit de voir comment s’est passée l’élection de la tête de liste pour comprendre qu’en interne, tout n’est pas si simple et qu’il y a des critiques, y compris de la politique de EELV (notamment ses alliances avec le PS).
Dans mon texte j’ai cherché à parler de ses « tensions » qui existent à Poitiers collectif, d’un point de vue idéologique, et qui – je crois – devraient re-surgir dès lors que les vrais choix politiques vont se poser. Il me semble qu’une gauche anticapitaliste, révolutionnaire, écosocialiste, a à s’adresser à une municipalité de gauche, d’autant plus lorsque celles et ceux qui sont éluEs sont des camarades (du moins pour beaucoup d’entre eux). Certes ces camarades ne sont pas celles et ceux desquels nous sommes les plus proches mais ils-elles restent des camarades de luttes communes.
2. C’est en partie pour cette raison que nous avons voulu appeler à voter pour Poitiers collectif. Car virer le PS via un bulletin de gauche n’est pas anodin. Mais avant cela je souhaite insister sur la question de Osons 2020, car j’ai le sentiment que quelque chose ne passe pas, mais cela est un problème à régler du côté de Osons, pas des autres.
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> Il est reproché à Poitiers collectif de ne pas avoir fusionné avec Osons 2020. Soit. J’entends la critique, j’étais d’ailleurs pour la fusion, même si je n’allais pas non plus remuer ciel et terre pour cela.
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> Mais la politique et la séquence des municipales ne peuvent pas s’arrêter à cela.
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> D’abord je trouve que Osons a tendance à se gauchir depuis quelques semaines, et cela a aussi été le cas avec l’émergence de Poitiers collectif. Aussi, pendant 6 ans les positions de Osons ne furent pas très, très à gauche. Le modèle c’était Grenoble… or Grenoble c’est un peu Poitiers collectif aujourd’hui (le maire les a d’ailleurs soutenu). Moi ce n’est pas mon modèle du tout. Même si je peux reconnaître ça et là des choses justes. Je me rappelle aussi des réunions avec des élus de Migné-Auxance, où on m’expliquait que c’était une vraie ville de gauche… maintenant il n’y a pas pire que la maire de Migné Auxance.
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> Les bus gratuits, pendant des années, c’était impossible, maintenant c’est LA solution…
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> J’ai envie de dire tant mieux si ces choses là avancent. Je suis du moins assez dubitatif sur le fait d’être à l’intérieur pour faire changer les choses alors que c’est précisément lorsque nous sommes partis que Osons a choisi de se gauchir… Donc 2 possibilités : 1. Soit Osons 2020 n’en a eu rien à faire des positions du NPA pendant 6 ans, et surtout sur les 3 premières années où nous les avons vraiment défendues, car après j’avoue qu’on a un peu lâché. 2. Soit Osons 2020 a fait n’importe quoi tactiquement, en laissant sur sa droite grossir une alternative plus crédible, plus jeune et sur sa gauche une alternative plus radicale et plus jeune ? Et donc Osons pour se démarquer a dû changer de logiciel pour ne pas trop être assimilable à Poitiers collectif (car les différences ne sont pas non plus évidentes).
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> Je dirai qu’il y a un peu de tout cela. Dans le NPA nous avons attendu le dernier moment pour savoir si Osons allait revenir sur ce délire de partir seul et nous « tendre la main » comme nous l’avons fait deux fois… Je me demande s’il n’y a pas eu une sous-estimation, ou un mépris pour nous (on aurait pas les candidatEs, on aurait pas 1%, et donc in fine on aurait rejoint Osons). Le résultat est catastrophique : on passe de 4 organisations ensemble, 15% et 4 éluEs à 9,9% et pas d’élu… Et, sans Osons, EELV dans un autre regroupement l’emporte, et le NPA fait 3% (ce qui est, je crois, loin d’être négligeable, d’autant plus que de nombreux/ses jeunes et nouvelles/eaux militent avec nous désormais. Je reste persuadé que c’est à partir de ce pôle là qu’il faut reconstruire car Osons s’est enfermé dans une logique sectaire).
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> Désormais, on peut reprocher effectivement la non volonté de Poitiers collectif de fusionner. Mais si on est sérieux deux minutes, comment cette fusion était-elle possible après la campagne du premier tour ? Lorsque l’on envisage de fusionner, on ne peut pas traiter les gens avec qui on souhaite le faire de cette manière là [c’est vrai dans les deux sens] ! Et pourquoi Osons irait fusionner avec des Macron-compatibles ? Je pose la question car ça en devient incompréhensible.
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> Pour l’anecdote, ce qu’Osons 2020 n’a pas fait Poitiers collectif l’a fait et nous a contacté dès le premier tour. Cela a permis de faire le point sur les accords, les désaccords, etc. Autrement dit le constat que trop de choses nous séparent et qu’il n’est pas possible de fusionner, mais qu’éventuellement des fusions « techniques » ou « démocratiques » pourraient être discutées au deuxième tour. « Eventuellement », je précise, car il n’y a eu aucune possibilité de le faire étant donné que le NPA n’a pas eu 5%. Mais un deuxième tour se prépare au premier. Par ailleurs il est possible d’avoir des relations cordiales, voire amicales, sans que cela ne se transforme en alliance politique.
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3. Donc, « non », le NPA n’en a pas rien à faire de la proposition de fusion des listes au deuxième tour. Simplement, nous n’avions rien à y faire car nous n’étions pas qualifiés. Nous avons d’ailleurs pris le temps d’écrire une lettre à ce sujet.
4. Pour ce qui concerne la tribune… Poitiers collectif nous a contacté dès le 15 mars au soir pour cette tribune. Osons 2020 a aussi été contacté. Même Lutte ouvrière. Nous avons joué le « jeu ». C’est à dire proposer des amendements justement pour sortir la tribune de la question « unique » des élections. Nous avons aussi fait des ajouts sur les migrants, le logement et d’autres éléments. La tribune n’en est pas devenue anticapitaliste évidément, mais cela pose un certain nombre de choses intéressantes à rappeler dans les prochains mois. Et il ne s’agit nullement d’un accord politique puisque le NPA n’a rien négocié du tout…
J’entends ce que tu dis sur le « timing ». Cela dit : à aucun moment, je dis bien aucun, Osons n’a pris contact avec nous. Jamais. Nous avons mené une campagne de plusieurs mois où le sectarisme de Osons 2020 fût très étonnant, à tel point que lorsque nous avons une discussion avec Poitiers collectif cela devient suspicieux. Or, il ne s’agit que de discuter d’une tribune. Si Osons nous en avait averti, nous aurions pu discuter avec eux et ainsi mettre des conditions « temporelles » à la diffusion de cette tribune. Là, on nous reproche de ne pas penser notre action en fonction d’une éventuelle fusion dont on sait qu’elle n’aura probablement pas lieu vu la campagne de premier tour. Bref… je veux bien que l’on soit critique, mais j’en attends autant des deux côtés, à minima.
5. Sur les éluEs d’opposition. NPA et Osons font quasiment 13%. Le système est injuste et antidémocratique. Nous le savions avant. Aussi, 13% des électeurs et électrices ne sont pas représentéEs.
Que dire de plus ? Il faudrait faire un bilan du rôle des éluEs. Nous l’avons fait mais Osons ne l’a pas fait. Du moins si, après la campagne, dans une vidéo où le dénigrement est encore à l’œuvre et où est fait mention d’un rôle de « potiche ».
Plus concrètement : les éluEs ont-ils aidés les mobilisations ? Un peu parfois. Mais pas significativement. Je pense en partie que cela est dû à l’aspect « légaliste », que tu dénigres, mais qui pour moi veut dire faire le lien entre une action légale et un travail de lutte contre l’état. Le légalisme vise au respect de l’état. Il faudrait développer mais je pense que Osons ne se démarque pas de Poitiers collectif à ce niveau là, c’est à dire que le cadre d’action reste « la loi ».
Donc oui nous sommes déçus de ne plus avoir d’élue, c’est évident, cela dit je pense que cela ne va pas modifier le rapport de force. Et je pense que cela peut avoir pour effet de se focaliser plus sur la construction par en bas. Les deux élus Osons 2020 de mon point de vue furent bien trop dans les institutions pour un résultat quasi nul. Et l’argumentation qui justifie cette action est clairement un « respect » des institutions et des électeurs/trices. Moi je crois irrespectueux de mentir aux gens en laissant croire qu’on va changer les choses dans ces institutions…
6. Je termine là dessus car c’est le plus intéressant. Pascal C dans un texte explique la non fusion par l’idée que Poitiers collectif, en gros, voulait « tuer » l’opposition de gauche. Je ne crois pas en cela. Il ne s’agit pas de défendre Poitiers collectif mais alors comment expliquer que Poitiers collectif était prêt à avoir éventuellement une opposition NPA, et pas une d’Osons ? Osons plus à gauche que le NPA ? Bon… pour moi l’explication je l’ai déjà donné, c’est que beaucoup ont sous estimé les relations humaines, les comportements.
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> Car dans le fond cette fusion pouvait avoir lieu du fait que les programmes n’étaient pas si éloignés.
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> Pascal C explique donc, à partir de cet exemple, la volonté de EELV de reconstruire un « pôle » que j’appelle social démocrate, mais on peut aussi dire « progressiste », autour de l’humanisme et de l’écologie. Pour lui la rupture se fait au niveau de l’UE.
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> Je ne suis pas d’accord à 100% mais je trouve, au moins, qu’il y a une recherche de réfléchir en prenant de la hauteur.
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> Mon désaccord avec cette analyse n’est pas sur les volontés de EELV nationalement. Là dessus je suis d’accord. C’est plutôt sur là où on met la ligne de fracture. Autrement dit, pense-t-on vraiment que Osons 2020 est en rupture franche avec ce pôle ? Deuxièmement sur l’UE : s’il est vrai qu’il y a des approches pro UE qu’il faut dénoncer, je mets autant d’énergie à dénoncer les approches souverainistes. Autrement dit, il n’est pas envisageable parce qu’on s’oppose à l’UE de s’allier avec des souverainistes, d’autant plus dans une période où le souverainisme est largement à droite. Enfin, et c’est là où je m’inquiète, pense-t-on que tous les gens autour de EELV, et de surcroit autour de Poitiers collectif, sont des pro UE et défendront automatiquement la candidature Jadot de 2022 ? Il me semble que l’on peut largement jouer sur les tensions politiques, justement aller poser les débats de fond sur la question de l’Europe, de l’austérité, de l’antiracisme, du féminisme, etc. Bien entendu cela se fera d’abord dans les luttes, mais je pense important que les organisations politiques polémiquent aussi entre elles, et cela publiquement, afin que l’on puisse aussi voir les décantations et les positions de chacunE.
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> Je n’ai absolument pas d’illusions sur Poitiers collectif. J’ai des amiEs en revanche qui y sont. Et j’apprécie pas mal de personnes de Poitiers collectif. Je sais néanmoins faire la différence avec les prises de position politique. Je suis un peu surpris que tu vois dans nos écrits, et les miens en particulier, une amitié politique avec EELV…. Néanmoins, c’est beaucoup plus facile de discuter, parfois en affirmant des positions très différentes, dans une ambiance où on se respecte. Ce qui est le cas avec toi, et je t’en remercie à nouveau.
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> A très bientôt,
Alex
Pour être tout à fait honnète Pascal aurait du commencer son article par nous dire combien de militant·e·s d’Ensemble ont signé « l’appel des gauches » avec le PS et EELV ou encore combien sont élu·e·es sur des listes avec ce type de configuration…
Ont peut donc penser que ce texte à une autre fonction. Un texte très polémique pour tenter de justifier un positionnement pour le moins inconfortable pendant toute la campagne des municipales.
C’est dommage. Il aurait été possible de faire mieux.
Les grandes chaleurs passées il faudra remettre la discussion sur le tapis.
camaradement
Thierry