Intrusion à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière.
Interpellé, Jacques Leleu raconte sa version des faits
Jacques Leleu,(…) était parmi les trente quatre interpellés suite aux incidents à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. (…)
À soixante sept ans, Jacques Leleu, retraité d’Electricité De France (EDF) et militant de la Confédération Générale du Travail (CGT), a passé vingt huit heures en garde à vue à la suite des incidents survenus au sein de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, en marge du défilé du Mercredi Premier Mai 2019.
(…) avec trente trois autres manifestants pour attroupement en vue de commettre des dégradations ou des violences, comme l’avait indiqué le parquet de Paris. L’ensemble des gardes à vue ont été levées Jeudi 2 Mai 2019. L’enquête se poursuit afin de faire toute la lumière sur les circonstances de l’intrusion, selon le parquet.
(…) « J’étais dans la manifestation du Mercredi Premier Mai 2019. À environ deux cent mètres de la place d’Italie, un barrage de poliiciers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) a empêché les manifestants d’avancer », témoigne le retraité.
Pour lui, la foule était calme, il n’y avait pas de violences. Mais, au bout de quelques minutes, « les grenades lacrymogènes ont commencé à pleuvoir, au point que nous nous sommes mis à terre pour éviter le nuage. Les CRS ont chargé. À un moment, j’ai vu que la grille d’accès à la cour des bâtiments de l’hôpital était ouverte. Un policier nous a invités à nous mettre à l’intérieur pour nous mettre à l’abri. Je suis rentré, nous étions environ soixante dix personnes ».
Le calme revient, mais pas pour longtemps. « J’ai voulu me diriger vers la sortie mais, à la hauteur des grilles, les CRS ont chargé à nouveau. Ils nous ont refoulés à l’intérieur de l’hôpital. C’était la panique et les personnes hurlaient. Le groupe s’est divisé en deux. Nous nous sommes retrouvés sur la gauche et il y avait cet escalier métallique. Nous sommes montés. L’idée était d’éviter les coups de matraque et de nous protéger. En haut de l’escalier, nous avons vu le personnel hospitalier derrière des portes vitrées. Nous leur avons demandé d’ouvrir pour nous mettre à l’abri. Ils nous ont dit que ce n’était pas possible et qu’il s’agissait d’un service de réanimation. Nous avons compris ».
Sur les vidéos prises par les infirmiers, nous voyons la scène décrite par Jacques Leleu. Nous le voyons également tenter de dissuader un homme de forcer le passage. « C’était un peu la panique. Autour de moi, il y avait une femme qui pleurait et qui avait peur de mourir. Et puis un policier des CRS est monté et il a dit qu’il n’y aura plus de violences et que nous pouvions redescendre. Nous sommes redescendus. Nous avons été couchés au sol, certains face contre terre. C’était humiliant ».
La suite, c’est la garde à vue, vingt huit heures dans une cellule. Jacques Leleu en sourit, « ce n’est pas très confortable et ce n’est pas très propre. Je conseille à tout le monde de faire cette expérience ». Il retient surtout les réactions des policiers, « l’un d’eux m’a dit que ce n’était pas son métier et qu’il n’était pas rentré dans la police pour cela. Ils étaient compréhensifs et conciliants. Nous avons eu des messages de sympathie ».
Après une courte nuit de sommeil, il a pu voir l’étendue de la polémique, Vendredi 3 Mai 2019. Pour lui, « nous sommes dans un scandale d’état. Christophe Castaner a menti. Il a essayé de manipuler les faits. Heureusement qu’il y a les vidéos du personnel infirmier qui montrent tout cela. Je pense que Christophe Castaner doit démissionner. Même dans la manipulation, ils sont incompétents ».
Lui et les trente trois autres interpellés ne comptent pas en rester là. S’ils sont sereins sur leur devenir judiciaire, ils vont contre-attaquer médiatiquement, (…) »L’année dernière, c’était Alexandre Benalla, aujourd’hui c’est nous. Nous ne pouvons pas dire que le premier mai réussit beaucoup au gouvernement ».