A moins de deux mois des élections présidentielles qui seront suivies rapidement par les élections législatives, Ensemble! va intensifier son activité politique. Nous vous rendrons compte régulièrement sur ce site, sur notre site qui est aussi le votre, de nos initiatives politiques, de l’état de nos discussions avec nos partenaires politiques.
Le Front de gauche qui fut un espoir pour beaucoup, le Front de gauche qui fut cette force que Ensemble! a rejointe dès sa fondation, ce Front de gauche n’est plus. Jean-Luc Mélenchon en a annoncé la fin lorsqu’il a créé France insoumise, ce fut un acte unilatéral de sa part, ignorant les groupes Front de gauche qui s’étaient constitués un peu partout (en trop peu d’endroits) comme dans le sud Vienne et à Châtellerault. Nous l’avons regretté, nous en prenons acte. Certes, les vicissitudes électorales diverses avaient auparavant fort malmené ce front politique.
Ensemble! soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon. C’est une candidature qui porte une opposition frontale au quinquennat de Hollande, qui met en exergue une forme d’écosocialisme et qui est porteuse, à sa façon, des combats pour l’égalité de ces dernières années. C’est un choix décidé.
Pour autant nous ne rejoignons pas « France insoumise » qui fut créé par Jean-Luc Mélenchon pour porter la campagne qu’il dirige avec talent et qui fut aussi annocé pour être un mouvement politique nouveau. Dans « L’ère du peuple », il affirme que le peuple c’est la quasi totalité de la population et qu’il va incarner une vision du peuple français et de sa destinée exceptionnelle. Nous aurons l’occasion plus tard de dire en quoi ce projet n’est pas le notre. Au moment où nous en sommes il suffira de dire que nous ne rejoignons pas France insoumise, sauf quelques un.e.s, et que nous voulons que J.L.Mélenchon fasse le meilleur score possible. Car notre idée de la reconstruction d’une gauche de lutte et offensive, impérieuse nécessité, passe selon nous par là.
Et c’est pour cela que nous voulons qu’un débat public affirme les divergences entre J.L.Mélenchon et B.Hamon, et que chacun.e à gauche puisse juger à partir de ce débat contradictoire si une candidature commune est possible. Il faut revivifier le débat politique et imposer autant que possible nos thèmes politiques dans le débat. Nous sommes enclins à penser qu’une candidature commune de « toute la gauche » est impossible tant Hamon, malgré sa belle campagne lors des primaires, reste emprisonné par la direction du Ps, cette direction qui fut notre adversaire acharnée pendant ce quinquennat, et avec laquelle les « frondeurs » prirent soin de ne pas rompre même lors des mobilisations contre la loi Travail.
Un débat contradictoire est proposé par Mediapart, Libération et Regards ; ce serait l’occasion de montrer qu’à gauche on peut discuter sans concession mais sans insulter l’avenir.
Face à un Front national qui plastronne et est annoncé en tête des élections présidentielles, qui reste ce parti post-fasciste créé par le papa de Marine Le Pen, face à une droite blessée et divisée mais dirigée par les courants les plus réactionnaires et autoritaires, la gauche de transformation sociale doit trouver un nouveau souffle. Face aussi à Macron, l’ami des patrons, qui est un Valls qui aurait appris à sourire et à jouer au Christ, qui est un Hollande qui aurait rajeuni et pourrait affirmer enfin que les patrons et les banquiers sont ses seuls vrais amis, nous devons affirmer notre gauche.
En cette période incertaine et traversée de dangers, le temps nous est compté.
Bientôt le meeting que nous organisons le 15 mars, à Poitiers, avec notre porte-parole Myriam Martin, sera l’occasion d’en discuter.
Pascal Boissel, 7 mars 2017