Libé­ra­tion, 26 mars, Ismaël Halis­sat, sur les violences poli­cières

« Un mili­tant entre la vie et la mort, victime d’un trau­ma­tisme crânien au cours de la mani­fes­ta­tion orga­ni­sée samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), un tech­ni­cien de la SNCF engagé chez SUD rail ébor­gné jeudi à Paris dans le cortège syndi­cal, une person­nelle de l’édu­ca­tion natio­nale muti­lée d’un doigt au rassem­ble­ment de Rouen le même jour… Ces graves bles­sures s’ajoutent aux multiples bruta­li­tés poli­cières, humi­lia­tions, menaces et coups, notam­ment sur des jour­na­listes, docu­men­tés par des vidéos postées sur les réseaux sociaux. Ces faits se sont produits en grande partie à Paris depuis le 16 mars, date à laquelle le gouver­ne­ment a déclen­ché le 49.3. Les alertes sont nombreuses et rappellent l’in­ca­pa­cité de la France à mettre en œuvre un main­tien de l’ordre plus démo­cra­tique. »

Dans cet article sont cités les décla­ra­tions récentes de:

la Commis­saire aux droits de l’homme du Conseil de l’Eu­rope, Claire Hédon, la Défen­seuse des droits,

Amnesty Inter­na­tio­nal ou Repor­ters sans fron­tières, qui exhortent Gérald Darma­nin à « mettre fin aux violences poli­cières contre les jour­na­listes ».

On y parle des grenades de désen­cer­cle­ment:

« L’uti­li­sa­tion de cette grenade qui propulse 18 galets en caou­tchouc est à l’ori­gine de nombreuses bles­sures irré­ver­sibles ces dernières années. C’est cette arme qui avait par exemple ébor­gné le gilet jaune Jérôme Rodrigues en janvier 2019 et le syndi­ca­liste Laurent Theron en septembre 2016.

C’est la même arme qui est mise en cause à Rouen dans la bles­sure de Doris, une accom­pa­gnante des élèves en situa­tion de handi­cap qui travaille dans un collège de la ville. Cette dernière a égale­ment été bles­sée dans la mani­fes­ta­tion syndi­cale. Selon ses proches, l’opé­ra­tion chirur­gi­cale a confirmé la muti­la­tion d’un pouce. »

On y parle de la BRAV-M:

« Mais c’est un enre­gis­tre­ment audio, révélé par le Monde et Loop­si­der, égale­ment consulté par Libé­ra­tion, qui est désor­mais au cœur des débats sur ces unités. On y entend plusieurs poli­ciers profé­rer des menaces de coups, de viol, et faire des allu­sions racistes à l’un des inter­pel­lés, Souley­mane, étudiant tcha­dien de 23 ans. « T’as telle­ment de chance d’être assis là, main­te­nant qu’on t’a inter­pellé, je te jure, je te pétais les jambes, au sens propre. Je peux te dire qu’on en a cassé, des coudes et des gueules », lui dit l’un des poli­ciers. Le même lui ordonne aussi d’« effa­cer son sourire », puis deux bruits de claque sont percep­tibles. Les agents insistent ensuite sur le fait que Souley­mane va être visé par une obli­ga­tion de quit­ter le terri­toire français et rigolent en affir­mant qu’il « va reprendre l’avion ».« 

« Cela fait quatre ans qu’ils sont visibles sur des vidéos problé­ma­tiques, qu’ils traînent derrière eux plaintes et récla­ma­tions, s’agace un poli­cier de la direc­tion de l’ordre public de la préfec­ture. Il est évident qu’ils n’ont jamais su s’amen­der, et que la hiérar­chie ne les a jamais fait se remettre en ques­tion. »

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