« Nous sommes les Soulè­ve­ments de la Terre »

  1. les soulè­ve­ments de la terre

Nous sommes les Soulè­ve­ments de la Terre

Nous sommes les Soulèvements de la terre

Nous sommes les Soulè­ve­ments de la terre

Nous nous soule­vons, chacun.e depuis notre endroit, chacun.e à notre manière. Le mouve­ment des Soulè­ve­ments de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouve­ment, on ne dissout pas une révolte.

Nous appe­lons toutes et tous à nous rejoindre pour rendre caduque cette tenta­tive d’étouf­fe­ment. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulè­ve­ments de la Terre.

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la tribune a été publiée en premier dans le Monde le 30 mars


Ce mardi 28 mars, alors que les mani­fes­ta­tions contre la réforme des retraites battaient leur plein dans toute la France, parcou­rues de gestes de soli­da­rité pour les bles­sés de la répres­sion à Sainte Soline, M. Darma­nin a annoncé enta­mer une procé­dure de disso­lu­tion à l’en­contre des « Soulè­ve­ments de la Terre  ». La procé­dure a été lancée ce 29 mars.

Cette annonce vise à répondre au déluge de critiques adres­sées au déplo­rable pilo­tage du main­tien de l’ordre en France depuis quelques semaines. La mani­fes­ta­tion de Sainte Soline contre les méga-bassines et l’ac­ca­pa­re­ment de l’eau, samedi 25 mars, n’était à cet égard que le point d’orgue d’une parti­tion macabre, enta­mée il y a plusieurs semaines, pour rappe­ler qu’il ne fait plus bon aujourd’­hui sortir de chez soi pour mani­fes­ter son oppo­si­tion à la poli­tique du gouver­ne­ment.


Nous pleu­rons aujourd’­hui toutes et tous les blessé.e.s du 25 mars et veillons les deux mani­fes­tants plon­gés dans le coma entre la vie et la mort. Nous pensons à toutes celles et ceux qui ont dû faire face à un dispo­si­tif mili­taire conçu pour terri­fier au risque de tuer. Un dispo­si­tif d’une bruta­lité inouïe, allant le jour même jusqu’à l’obs­truc­tion de l’ar­ri­vée des secours, pour proté­ger un symbole, celui de leur auto­rité, envers et contre toute raison.

Muti­ler et dissoudre. La disso­lu­tion, cette nouvelle manœuvre du ministre de l’in­té­rieur pour tenter de faire oublier la brutale répres­sion qu’il a orches­trée est un peu trop gros­sière. Le projet de disso­lu­tion avait en effet « fuité » dans la presse depuis un article du Pari­sien du 20 décembre 2022, premier d’une série d’ar­ticles trop soute­nue pour être hasar­deuse, sur le profil des mili­tants écolo­gistes radi­caux, sur ces mouve­ments ou ces terri­toires qui « s’éloignent des règles de la Répu­blique ».

Ce que nous compre­nons, au fil des inter­ven­tions des ministres de ce gouver­ne­ment, c’est qu’ils semblent déci­dés, empor­tés dans leur propre fébri­lité, à taxer « d’ul­tra-gauche » tout ce qui se met en travers de leur chemin. Au gré des recy­clages de cette appel­la­tion, elle recouvre désor­mais presque parfai­te­ment celle d’« oppo­sant », toutes caté­go­ries confon­dues.

Le gouver­ne­ment a en l’es­pèce tenté d’user d’une double stra­té­gie. D’une main fusti­ger l’éco-terro­risme, les black-blocs, et les acti­vistes écolo­gistes radi­caux, accu­sés de para­si­ter les « légi­times mouve­ments pour la préser­va­tion de la planète », de l’autre couper sour­noi­se­ment les vivres à toutes les asso­cia­tions de défense de l’en­vi­ron­ne­ment qui se battent pied à pied pour ralen­tir le cours du désastre écolo­gique.
Ainsi, depuis la loi Sépa­ra­tisme ce sont des dizaines d’as­so­cia­tions sociales, envi­ron­ne­men­tales et cultu­relles soupçon­nées de ne pas sous­crire au « Pacte Répu­bli­cain », ou juste trop critiques à leur goût, qui se sont vues refu­ser des finan­ce­ments, inquié­tées par les préfec­tures, bannies des instances de concer­ta­tion, portées sur de mysté­rieuses listes noires qui circulent de service en service.

Rien ici qui ne nous surprenne vrai­ment. Ce qui nous sidère c’est qu’ils et elles puissent penser que ces vieilles ficelles suffisent à mettre un coup d’ar­rêt à une révolte de fond contre la conti­nuelle destruc­tion du vivant.

Car les Soulè­ve­ments de la Terre sont une gran­dis­sante coali­tion de forces : au fil des mois c’est toute une constel­la­tion de collec­tifs d’ha­bi­tant.e.s en lutte, d’as­so­cia­tions de défense de l’en­vi­ron­ne­ment, de fermes, de groupes natu­ra­listes, de cantines popu­laires, de syndi­ca­listes paysans, de scien­ti­fiques en rébel­lion, de syndi­cats, de groupes auto­nomes, de mouve­ments d’édu­ca­tion popu­laire, d’élu.e.s, de personnes de tous âges et de tous hori­zons, qui se retrouvent et s’or­ga­nisent sous la bannière des Soulè­ve­ments de la Terre. Et ça, rien n’est en mesure de le dissoudre.

En réalité aujourd’­hui, c’est ce gouver­ne­ment que la majo­rité des habi­tant.e.s du pays voudrait voir dissout.
Alors, pour donner un peu de chair à leur inqui­si­tion, nous allons, nous qui signons cette tribune et toutes celles et ceux qui ne manque­ront pas de nous rejoindre, rendre publique notre appar­te­nance aux Soulè­ve­ments de la Terre.

Nous serons donc dans les rassem­ble­ments de soli­da­rité avec les blessé.e.s de Sainte Soline et pour que cessent les violences poli­cières, ce jeudi à 19h devant les préfec­tures, comme nous parti­ci­pe­rons aux comi­tés locaux des Soulè­ve­ments de la Terre que nous appe­lons aujourd’­hui à créer partout sur le terri­toire et au-delà. Nous nous soule­vons toutes et tous contre la vision du monde et de la vie que ce gouver­ne­ment incarne, contre le saccage des milieux natu­rels, la dispa­ri­tion des terres arables, l’ac­ca­pa­re­ment de l’eau, l’aug­men­ta­tion de la durée de coti­sa­tion qui n’est que le paravent de l’injuste partage des richesses, contre les muti­la­tions parfois fatales qu’ils infligent depuis trop long­temps à nos ami.e.s, à nos enfants, à nos cama­rades.

Nous nous soule­vons, chacun.e depuis notre endroit, chacun.e à notre manière. Le mouve­ment des Soulè­ve­ments de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouve­ment, on ne dissout pas une révolte.


Nous appe­lons toutes et tous à nous rejoindre pour rendre caduque cette tenta­tive d’étouf­fe­ment. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulè­ve­ments de la Terre.

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