Autorisation de la Commission européenne pour les augmentations de capital d’AREVA par l’état français plafonnées à 5 milliards, avec deux conditions préalables :
- l’approbation par la Commission européenne de l’opération de concentration entre EDF et New NP (branche réacteurs hors contrat OL3, l’EPR finlandais),
- la conclusion positive par l’Autorité de sûreté nucléaire des essais concernant la cuve du réacteur EPR de Flamanville 3.
Mon commentaire :
La première condition sera levée sans difficultés car les négociations sont presque achevées. L’état a organisé la prise de contrôle par EDF de la branche « réacteurs » d’ AREVA, sauf l’EPR Finlandais dont le déficit (environ 8 milliards) sera épongé « autrement ».
Pour la deuxième, rien n’est joué.
La Commission Européenne, avec cette clause sur la cuve de l’EPR exerce une ingérence dans la décision de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire). Car si l’acier de l’EPR est déclaré impropre au service, AREVA est condamné à la faillite, donc à disparaître ! Ce serait un crash financier record. Il faudrait trouver d’autres solutions. Espérons que l’ASN saura résister à cette pression et continuera de faire de la sûreté sa seule préoccupation, en toute indépendance….
Rosatom (« areva » russe), CNNC (« areva » chinois), Kazatoprom (les mines du Kazakhstan, premier mondial) et Mitsubishi sont à l’embuscade. Même si AREVA disparaissait, les mines , la fabrication de combustible et de centrales continueraient, sous d’autres noms. Le lobby nucléaire est déjà une hydre de taille mondiale: elle peut se permettre de perdre une tête…
Pour l’état français, il faudrait sauver le soldat AREVA (nationalisé à 85% environ).
Pour Bruxelles, la motivation n’est pas donnée. On ne peut imaginer que la Commission ne se soucie pas de la sûreté des centrales. La commission sacrifierait-elle donc le soldat AREVA sur l’autel du néolibéralisme ? Si les aciers sont loupés, pas de subvention, et dépôt de bilan ! Les repreneurs éventuels se préparent déjà à une grande partie de Monopoly nucléaire.
Mais attention aux cartes « chance » du type : « Vous devez faire des réparations dans vos centrales…. » ou à la case « Allez directement en prison, ne passez pas par la case départ, ne touchez pas la subvention ».
Les gagnants ne sont pas encore connus. Mais les perdants seront certainement les contribuables, en espérant qu’on échappera à un accident majeur.
Jacques Terracher, le 15/01/17