Elle a obtenu sensiblement le même pourcentage à chaque tour, mais une légère hausse des résultats en nombre de voix. Cette liste est une première dans cette ville de plus de 80.000 habitant.e.s.
Comment tout cela a-t-il commencé ?
Nous avions eu une élue en 2008 sur une liste citoyenne regroupant LCR et Les Alternatifs. Notre élue fut pendant la mandature la seule opposition existante au baron local, Alain Claeys, celui-là même qui présidait la commission parlementaire qui a fait oublier l’affaire Cahuzac, et qui fut longtemps trésorier du PS.
Parallèlement les tensions au sein de la majorité étaient arrivés à un point de rupture et les élu.e.s EELV s’affrontaient régulièrement au potentat local sur des thèmes écologiques et de gauche (notamment la hausse de la TVA).
Enfin des luttes communes nous avaient réunis :anti-nucléaires, antiracistes et contre la vente d’un ancien Théâtre municipal vendu pour en faire des commerces et logements de luxe.
Lors des négociations au sein du Front de Gauche, le PCF avait cassé la dynamique engagée sur le seul refus absolu d’envisager l’élargissement au NPA (unitaire dans notre ville) et à EELV.
Quand Ensemble et le PG unis ont proposé un front allant du NPA à EELV, l’accord s’est réalisé très rapidement. La campagne montra l’ampleur des points communs dans une ambiance de respect mutuel pas si courant dans le monde politique. Ce fut une alliance verte et rouge qui se consolida au fil de la campagne électorale.
Les deux tours
Le premier tour a vu une baisse très importante des voix du PS-PCF, une droite divisée, un taux d’abstention supérieur à la moyenne nationale (presque 50%) et un Front national à 12 % pour sa première participation aux municipales.
Dès le début de la campagne le candidat député-maire sortant avait répété à l’envi qu’il n’y aurait aucun accord possible, quelque soit le cas de figure. Cette fois-là, il tint parole.
Il gagne aujourd’hui avec 41 % des voix, la droite coalisée fait 34 %,l’abstention a reculé de 2 points et le Front national recule légèrement a 9,7 %.
Nous conservons nos 15 %. Le premier camarade d’Ensemble dans la liste était en 6° position et ne fera donc pas partie des 4 élu.e.s. Pour la suite, comme l’a déclaré notre tête de liste, « Osons Poitiers » compte bien continuer sur la lancée de la construction « d’une nouvelle gauche sociale et politique ». A l’exemple de Grenoble, Poitiers compte bien construire une alliance rouge et verte, contre le néolibéralisme, ferme sur ses principes et pragmatique.
Voilà l’illustration une conception du Front de gauche que nous prônons : dynamique, non sectaire, crédibilisant la possibilité et la nécessité d’une alternative sociale et écologique au système.
Bravo pour ce score plus qu’honnête, malgré un FdG entamé comme dans nombre d’autres grandes villes ; preuve est faite qu’en gardant le cap unitaire, au delà du cours isolationniste des vieilles querelles mesquines, une alternative à gauche est possible et souhaitable. Poitiers, prochaine ville rouge-verte ?
Antoine (GA/Ensemble, Grenoble)
C’est depuis Grenoble que nous recevons ce message d’Antoine! merci! Bon courage à nos camarades grenoblois et à leur spectre écosocialiste!