https://blogs.mediapart.fr/michael-lowy/blog/270822/onze-fausses-pistes-sur-le-climat
« (…)Ce qui est menacé par le réchauffement global, ce sont des multiples formes de vie sur cette planète, y compris la notre : l’espèce Homo Sapiens. (…)
la nécessité de profonds changements structurels dans le mode de production et consommation actuel; changements qui mettent en question les fondements même du système capitaliste, fondé sur un seul critère : la maximisation du profit. (…)
La fonte des immenses glaciers du Groenland et l’Antarctique peut faire monter le niveau de la mer de quelques dizaines de mètres. Or, il suffit de quelques mètres pour que des villes comme Venise, Amsterdam, Londres, New York, Rio de Janeiro, Shanghai, Hong-Kong soient submergées. Certes, cela ne va pas arriver l’année prochaine, mais les scientifiques ne peuvent que constater que la fonte de ces glaciers s’accélère…Il est impossible de prévoir à quelle rapidité elle aura lieu, beaucoup de facteurs sont pour le moment difficiles à calculer. (..)
Le Bangladesh risque de souffrir beaucoup avec le changement climatique
Il s’agit d’un semi-vérité, pleine de bonne volonté : le réchauffement globalva affecter surtout les pays pauvres du Sud, qui sont les moins responsables des émissions de CO2. C’est vrai que ces pays seront les plus atteints par les catastrophes climatiques, les ouragans, la sécheresse, la réduction des sources d’eau, etc.. Mais il est faux que les pays du Nord ne seront pas affectés, dans une très grande mesure, par ces mêmes dangers : n’a t-on pas assisté à des terribles incendies de forêts aus USA, au Canada, en Australie? Les vagues de chaleur n’ont elles pas fait de nombreuses victimes en Europe ? On pourrait multiplier les exemples.
Si l’on entretient l’impression que ces menaces ne concernent que les peuples du Sud, on ne pourra mobiliser qu’une minorité d’internationalistes convaincus. Or, tôt ou tard c’est l’ensemble de l’Humanite qui sera confrontée à des catastrophes sans précédent. Il faut expliquer aux populations du Nord que cette menace pèse sur eux aussi, très directement. (…)
Beaucoup de dimensions du réchauffement ont des retroactions, dont les conséquences sont imprévisibles . Par exemple : les incendies de forêts émettent des énormes quantités de CO 2, qui contribuent au réchauffement, intensifiant ainsi les incendies de forêts. Il est par conséquent très difficile de prévoir ce qui se passera dans 4 ou 5 années. Comment prétendre prévoir à un siècle de distance ? (…)
À la place de s’engager maintenant, immédiatement, pour les changements urgents exiges par la communauté scientifique (le GIEC) pour les 3 à 4 prochaines années, nos gouvernants promettent des merveilles pour 2050. C’est évidemment beaucoup trop tard. (…)
otre banque (ou entreprise pétrolière, etc) finance les énergies renouvelables et participe ainsi à la transition écologique.
Ce lieu-commun du green-washing relève lui aussi de la tromperie et de la manipulation. Certes, les banques et multinationales investissent aussi dans les énergies renouvelables, mais des études précises d’ATTAC et autres ONG’s ont montré qu’il s’agit d’une petite – parfois minuscule – partie de leurs opérations financières : le gros continue d’aller vers le pétrole, le charbon, le gaz…C’est une simple question de rentabilité et de compétition pour des parts de marché. (….)
Si le vent et le soleil sont des biens illimités, ce n’est pas du tout le cas des matériaux nécessaires pour les utiliser ( lithium, terres rares, etc). Il faudra donc envisager une réduction de la consommation globale d’énergie, et une décroissance sélective : mesures inimaginables dans le cadre du capitalisme. (…)
Si l’on veut réduire drastiquement les émissions, on ne peut pas échapper à une réduction significative de la circulation des voitures privées, grâce à la promotion de moyens de transport alternatifs : transports publics gratuits, zones piétonnes, voies cyclables. La voiture électrique entretient l’illusion qu’on peut continuer comme avant, en changeant de technologie. (…)
Ce n’est pas par des mesures “indirectes”, “incitatives”, fondées sur la logique du marché capitaliste, qu’on pourra mettre un frein à la toute puissance des énergies fossiles, qui font marcher le système depuis deux siècles. Il faudra, pour commencer, exproprier les monopoles capitalistes de l’énergie, créer un service public de l’énergie, qui aura pour objectif la,réduction drastique de l’exploitation des fossiles. (..)
les scientifiques du GIEC ont bien expliqué que si le réchauffement a en effet déjà commencé, il est encore possible de ne pas dépasser la ligne rouge des 1,5 degrés – à condition de commencer immédiatement à réduire de forme très significative les émissions de CO2. (…)
On pourrait multiplier les exemples. Tous mènent à la conclusion que si l’on veut éviter le changement du climat, il faut changer le,système, c’est à dire le capitalisme, et le remplacer par une autre forme de production et de consommation. C’est ce que nous appelons Ecosocialisme. Mais c’est le sujet d’un autre texte… »