Pour une eau potable dans la Vienne et ailleurs. Pour green­peace ce n’est pas impos­sible.

 

https://agir.green­voice.fr/peti­tions/exigeons-une-eau-potable-pour-aujourd-hui-et-pour-demain

Desti­na­taire(s) : Les préfet.es, les ministres de l’agri­cul­ture, de la tran­si­tion écolo­gique, de la santé, les député.es et séna­teurs.trices, le.la Président.e de la Répu­blique.

POUR UNE EAU POTABLE, SANS PESTICIDES

Campagne lancée par

Un peu partout notre eau de bois­son n’est plus potable, mais consom­mable ! Face à une pollu­tion quasi-géné­ra­li­sée au Chlo­ro­tha­lo­nil (et autres molé­cules de pesti­cides), il est impé­ra­tif d’ac­tion­ner dès main­te­nant tous les leviers régle­men­taires pour restau­rer une eau potable, et de tout faire pour que cela ne se repro­duise pas.

Pourquoi faut-il agir main­te­nant ?

Septembre 2023 : Dans le dépar­te­ment de la Vienne, les deux distri­bu­teurs d’eau, « Eaux de Vienne » et « Grand Poitiers », décèlent et quan­ti­fient dans l’eau du robi­net la présence d’un méta­bo­lite (un résidu après épan­dage) du Chlo­ro­tha­lo­nil (le Chlo­ro­tha­lo­nil-R471811). Sa concen­tra­tion dépasse les normes sani­taires de l’eau potable (1).

Le Chlo­ro­tha­lo­nil a des effets sur la santé humaine très inquié­tants. Il peut engen­drer un risque sani­taire inac­cep­table pour le consom­ma­teur » (défi­ni­tion 2019 de l’Agence Natio­nale de Sécu­rité Sani­taire de l’ali­men­ta­tion, de l’En­vi­ron­ne­ment et du travail). Il est suspecté par l’ANSES de présen­ter un risque cancé­ri­gène (2).
Dans les deux tiers du terri­toire de la Vienne, les concen­tra­tions rele­vées ne répondent plus aux critères d’une eau potable (maxi­mum 0,1µg par litre d’eau pour une molé­cule de pesti­cide). Pour les 330 000 habi­tants concer­nés, l’eau du robi­net n’est plus « potable » : elle est dite « consom­mable », tant qu’elle ne dépasse pas une « valeur sani­taire maxi­male » fixée par l’ANSES à 3µg par litre.

Une situa­tion ubuesque dans la Vienne, une préfi­gu­ra­tion dans toute la France ?
Les 13 instal­la­tions de trai­te­ment sur char­bon actif dans la Vienne sont inadap­tées à cette pollu­tion massive : les deux produc­teurs d’eau de la Vienne ont déclaré qu’ils n’avaient pas les moyens finan­ciers de mettre en œuvre les tech­no­lo­gies complexes qui seraient effi­caces (ultra­fil­tra­tion ou osmose inverse) et qu’ils refu­saient de faire payer la note – consi­dé­rable – aux consom­ma­teurs. 

Pour toute réponse, l’Agence Régio­nale de Santé leur a demandé de solli­ci­ter du Préfet une déro­ga­tion pour distri­buer une eau non potable, déro­ga­tion aussi­tôt accor­dée avec un délai de 3 ans renou­ve­lable. Ces arrê­tés préfec­to­raux de « déro­ga­tion » vont enté­ri­ner léga­le­ment cette situa­tion sans que les produc­teurs d’eau n’aient les moyens tech­niques et finan­ciers de dépol­luer à cette échelle et dans ce délai.

Comment en est-on arrivé là ?
Le fongi­cide Choro­tha­lo­nil, impru­dem­ment auto­risé par l’État, a été épandu sur les terres agri­coles durant trente ans avant d’être inter­dit en Europe en 2019, avec usage auto­risé en France jusqu’en 2020.  Les concen­tra­tions de ce méta­bo­lite ne devraient pas bais­ser dans les années à venir, mais au contraire augmen­ter compte tenu de la lenteur d’in­fil­tra­tion des eaux de pluie vers les nappes.

De plus, d’autres méta­bo­lites du Chlo­ro­tha­lo­nil, non recher­chés, pour­raient aggra­ver la situa­tion. Les deux tiers de la France et d’autres pays sont touchés. La Suisse, par exemple, a recher­ché et trouvé 8 méta­bo­lites du Chlo­ro­tha­lo­nil !

Pour rappel, « l’usage de l’eau appar­tient à tous et chaque personne physique, pour son alimen­ta­tion et son hygiène, a le droit d’ac­cès à l’eau potable dans des condi­tions écono­mique­ment accep­tables par tous » (3).

Par cette péti­tion, nous deman­dons :

➡️ Que l’État prenne ses respon­sa­bi­li­tés : il a donné, contre tout prin­cipe de précau­tion, une auto­ri­sa­tion de mise sur le marché de ces substances. Il doit orga­ni­ser une action cura­tive immé­diate, concrè­te­ment :
L’Agence de l’Eau Loire Bretagne et l’État doivent four­nir aux deux produc­teurs publics d’eau potable de la Vienne les moyens tech­niques et finan­ciers pour dépol­luer sans alour­dir la facture d’eau de nos conci­toyens.

➡️ Que le préfet de la Vienne prenne ses respon­sa­bi­li­tés de manière préven­tive : Il a les moyens règle­men­taires de limi­ter les risques qu’un autre pesti­cide repro­duise demain la situa­tion actuelle, concrè­te­ment :
– Il peut restreindre ou inter­dire l’usage des produits phyto­sa­ni­taires en cas de risque excep­tion­nel et justi­fié (en appli­ca­tion de l’ar­ticle 5 de l’ar­rêté du 4 mai 2017 rela­tif à l’uti­li­sa­tion de ces produits)
– Il peut inter­dire les pesti­cides dans les péri­mètres de protec­tion de ces captages s’ils sont déjà défi­nis.
– Il peut révi­ser tous ses arrê­tés de DUP (Demande d’Uti­lité Publique) et en prendre de nouveaux pour les captages qui en sont dépour­vus afin de pres­crire des péri­mètres de protec­tion corres­pon­dant aux zones vulné­rables aux pollu­tions diffuses et inter­dire les pesti­cides dans ces zones.

➡️ Que les légis­la­teurs – nos député.es et séna­teurs-rices – renforcent et simpli­fient la préven­tion des pollu­tions par nitrates et pesti­cides en inscri­vant dans la loi :
– L’obli­ga­tion pour les préfets de défi­nir pour tous les captages d’eau potable les Aires d’Ali­men­ta­tion de Captage (AAC) et d’y pres­crire la carto­gra­phie de leurs zones vulné­rables.
– L’obli­ga­tion d’in­ter­dire les pesti­cides dans les zones vulné­rables des AAC et d’y limi­ter les apports en azote.

➡️ Que le gouver­ne­ment accom­pagne tech­nique­ment et finan­ciè­re­ment l’en­semble de la filière agri­cole dans des pratiques agri­coles soucieuses de la santé de tous et respec­tueuses de l’en­vi­ron­ne­ment dans les aires d’ali­men­ta­tion et de captage.

Nous propo­sons que les produc­teurs d’eau, en diffi­culté pour four­nir une eau potable :
– Orga­nisent, en coopé­ra­tion avec les agri­cul­teurs, un programme d’ac­tions volon­taires agroé­co­lo­giques pour chaque captage en limite ou en dépas­se­ment des normes de qualité.
– Qu’en cas d’échec patent au bout de deux programmes, ils demandent au préfet le clas­se­ment de l’Aire d’Ali­men­ta­tion en « Zone Soumise à Contraintes Envi­ron­ne­men­tales » (ZSCE). Ainsi, l’État pourra alors inter­dire les pesti­cides dans les secteurs vulné­rables de ces aires.

Toutes ces mesures sont urgentes, notre santé à tous est en jeu. Le finan­ce­ment d’usines de dépol­lu­tion risque de faire explo­ser le prix de l’eau, c’est pourquoi il est essen­tiel de la proté­ger par une agri­cul­ture durable sans intrants chimiques.
Signez la péti­tion. Faites la circu­ler. On compte sur vous.

Groupe local Green­peace Poitiers
Vienne Nature [France Nature Envi­ron­ne­ment]

Sources :
(1) Agence régio­nale de Santé Nouvelle Aqui­taine. Arrêté 2023/ARS/DD86-PSPSE du 11 septembre 2023
(2) ANSES Saisine N°2021-SA-0252 du 26 janvier 2022
(3) Code de l’En­vi­ron­ne­ment, Article L210–1.

 

 

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