de PPI en plan Orsec-iode, réponse de la France
Les centrales françaises sont les plus sûres du monde. La preuve : les deux seuls accidents qui ont eu lieu sur notre territoire à St Laurent des Eaux n’ont été classés qu’au niveau 4 sur l’échelle INES. La même INES a recensé 12 accidents nucléaires civils dans le monde en 56 ans dont les plus fameux, classés 7, de Tchernobyl et de Fukushima (3 fusions de réacteurs et une piscine).
En France on répète que l’accident n’arrivera pas, mais, s’il se produisait quand-même, que devrait-on faire ?
La réponse est enfin donnée dans les PPI et les plans ORSEC-iode.
PPI signifie « plan particulier d’Intervention ». Quant aux plans ORSEC-iode, appelons-les « POI », pour faire plus court.
Quels sont les points communs à ces deux plans ?
• Ils prévoient et organisent des actions de sauvegarde en cas de pollution de notre environnement par des radionucléides échappés d’un site nucléaire industriel ou militaire.
• Ils mettent en jeu tous les acteurs de la société : gouvernement, préfectures, conseil généraux, communes, police, armée, pompiers, services sanitaires et vétérinaires, météo, éducation nationale, média, Autorité de Sûreté Nucléaire, EDF etc. La liste des organismes intervenants qui tenteraient de « maîtriser la situation » tient sur une page entière.
• Ils donnent les mêmes consignes aux citoyens. Dans un premier temps, se mettre à l’abri dans un bâtiment fermé si la radioactivité dépasse 10 mSv (millisieverts). Puis, si la pollution dépasse 50 mSv, prendre les pastilles d’iode sur ordre du Préfet et/ou évacuer la région contaminée. Ne pas consommer d’aliments ni boire de l’eau qui pourraient être contaminés. Ecouter les média qui transmettraient les consignes données par le Préfet.
L’iode 131 peut se loger dans la thyroïde et y développer un cancer : on combat ce phénomène en absorbant de l’iodure de potassium (la pastille d’iode) qui protège la thyroïde en la saturant. Mais aucun des deux plans ne mentionne les autres radionucléides présents dans les nuages radioactifs, pourtant capables de provoquer de très graves pathologies.
Quelles sont les différences entre les deux plans ?
Les PPI sont limités à un rayon de 10 Km autour de chaque site nucléaire, alors que dans un cas plus grave, le POI s’appliquerait avec distributions d’iode, surtout le territoire français touché par le nuage, en métropole comme en outre-mer.
Le POI est donc comme l’extension des ppI, au cas « improbable » ou le nuage radioactif passerait la frontière des 10 Km. Le POI est un plan national qui possède une application particulière et adaptée à la population de chaque département. En fait, les PPI ne prennent en compte qu’un accident de faible importance et vite maîtrisé qui ne provoquerait qu’une pollution faible, donc peu étendue. Les POI, au contraire, envisagent une pollution majeure type Tchernobyl ou Fukushima qui peut s’étendre à la terre entière par voie aérienne ou maritime.
Pour la santé, quelles sont les conséquences liées à une pollution radioactive grave ?
Les professeurs Nestérenko et Bandajevski ont observé, parmi les victimes de Tchernobyl, que l’iode 131, le césium 137, le strontium, le tritium, entre autres peuvent provoquer : cancer de la thyroïde, cancer du sein, diabète chez l’enfant, déficience du système immunitaire dans son ensemble (comme un sida nucléaire), cataracte ou baisse de la vue causée par l’irradiation du césium, infarctus et arythmie (induit par le césium 137 logé dans le muscle cardiaque), tension artérielle anormalement élevée, gastrite, ulcère à l’estomac, leucémie due au strontium logé dans les os et la moelle, troubles de la fertilité et perturbations génétiques, troubles mentaux chez l’adulte et l’enfant.
Sous l’action de la radioactivité, l’organisme se consume rapidement. La prise de pastilles d’iode protège la thyroïde, mais pas le reste du corps. Cette action pourtant nécessaire reste bien dérisoire. La seule protection efficace serait la sortie du nucléaire…
Jacques Terracher
Paru dans « la feuille » de l’association ACEVE
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