« Suite à la mobilisation massive contre la Loi Travail depuis près de 4 mois, particulièrement importante chez les étudiant-e-s, lycéen-ne-s et jeunes travailleuses/eurs, l’Assemblée nationale a adopté un amendement prévoyant le Service Civique Obligatoire.
Ce service « civique » obligatoire se composerait de deux phases :
– La première phase, ayant lieu du 1er juillet au 1er octobre l’année de ses 18 ans, représenterait 3 mois de « classe républicaine » obligatoire, alors que cette période est, pour nombre d’entre nous, un moment charnière entre la fin du lycée et le début des études supérieures et/ou du travail salarié. Le parlement préfère mettre un pansement sur une jambe de bois plutôt que d’investir durablement dans une éducation qui tombe en ruines : alors que les réformes scolaires se multiplient, les moyens financiers ne suivent pas et l’école n’est pas en mesure de lutter contre les inégalités. De plus, nous craignons que soit diffusée une vision autoritaire qui gommerait les inégalités existantes dans la société.
– La deuxième phase est une période de travail, présentée comme une succession de missions d’intérêt national au sein d’associations, de services publics ou d’entreprises de l’ESS, « indemnisée » 470 euros par mois et non-régie par le code du travail et donc sans aucune protection salariale (chômage, retraite…). La durée de travail d’au moins 24h, pourra aller jusqu’à 48h par semaine, ce qui fait 2,44 euros de l’heure. L’indemnisation est nettement inférieure au seuil de pauvreté, fixé en France à 800 : elle ne permettra en aucun cas aux jeunes de se loger, de se nourrir, et de vivre pendant ces 6 mois d’emploi déguisé.
Présenté à l’origine comme un dispositif d’insertion et d’engagement des jeunes et de soutien au dynamisme associatif, le service civique sert ainsi de prétexte à précariser encore plus les jeunes, en les exploitant en dehors de tout droit du travail.
Finalement, l’amendement sur le service civique obligatoire représenterait 9 mois de travail obligatoire et de propagande entre 18 et 25 ans, dont 3 mois dès l’été des 18 ans. Il véhicule une vision autoritaire de l’éducation et est une atteinte fondamentale aux droits des salarié-e-s.
Nous exigeons donc le retrait pur et simple de cet amendement et l’intégration des personnes en service civique au droit commun du travail (chômage, retraite, droits syndicaux…).
Pour montrer notre mécontentement massif, signons la pétition, première étape d’une mobilisation plus large :
https://www.change.org/p/assemblée-nationale-contre-le-service-civique-obligatoire«