Un cheminot, jeune responsable CGT, de Trappes montre que le refus de la réforme Macron de la SNCF est une lutte d’intérêt général, avec les usagers et les écologistes.
Le 22 mars se prépare. En défense des fonctions publiques et aussi d’un transport écologique au service de toutes et de tous, jusque dans les territoires isolés, et pour une redéfinition de leurs tâches et objectifs.
Alors que le gouvernement communique sur le thème: « vous êtes mécontents des retards de trains? Vous savez que ce n’est dû en rien aux politiques néolibérales en cours mais juste au statut des cheminots qui se gobergent. Aussi nous briserons le statut des cheminots dont vous êtes tous jaloux ». Avec une certaine efficacité à ce jour.
La riposte s’organise.
PB. 3–3–2018
Axel PERSSON – vidéo 8 minutes
Au nom de l’égalité, les cheminots doivent s’aligner sur la précarité du privé (lire à ce sujet l’excellente chronique de Samuel Gontier dans Télérama).
Voici des extraits de l’article du 2 mars de Martine Orange dans Mediapart :
« Le statut des cheminots est un faux problème. Mettre en avant ce sujet, c’est montrer les cheminots du doigt afin d’éviter un vrai débat sur le service public ferroviaire et la continuité territoriale », dénonce Éric Meyer, secrétaire de Sud-Rail. « Les difficultés de l’entreprise ne peuvent se résumer au statut des cheminots, après des années de sous-investissement », surenchérit Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. « Ce n’est pas les cheminots qui sont responsables de la dette de la SNCF, des retards, des accidents », poursuit Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
(…)
« Pendant que l’on parle du statut, on ne parle pas du reste. Les Français seraient vent debout s’ils comprenaient la destruction du service public qui se profile, l’abandon de toute politique ferroviaire, de toute cohésion territoriale », s’indigne Bérenger Cernon, conducteur sur la ligne D du RER, secrétaire général de la CGT cheminots Paris-gare de Lyon. « Le gouvernement a très bien compris l’intérêt politique qu’il y avait à tout focaliser sur le statut des cheminots », renchérit Bruno Poncet, membre du bureau fédéral de Sud-Rail. (…)
« Florence Parly, directrice générale de la SNCF, avant de devenir ministre des armées avait touché 365 961 euros net pour les huit derniers mois de l’année 2016, soit 45 745 euros par mois »
Selon la SNCF, plus de six cheminots sur dix touchent moins de 3 000 euros par mois.
Ramener les cheminots dans le droit commun salarial peut-il être une réponse aux problèmes de la SNCF, comme le soutient le gouvernement ? « Changer le statut permettrait au mieux d’économiser entre 100 et 150 millions d’euros à un horizon de dix ans. Ce n’est pas à l’échelle des enjeux financiers de l’entreprise et du transport ferroviaire en France », reconnaît ce connaisseur du dossier, proche de la mission Spinetta.