« Violences inac­cep­tables »

Le Premier ministre Valls, le gars qui mouille sa chemise pour les patrons, a haussé aujourd’­hui le ton contre ceux que Hollande a dit être les auteurs de « violences inac­cep­tables ».
Parlaient-ils des violences faites à ces dizaines de milliers de migrants dont tant meurent aux portes mari­times de l’Union euro­péenne ? Parlaient-ils des violences faites au peuple grec qui va suppor­ter un troi­sième mémo­ran­dum , alors qu’il vit déjà une catas­trophe huma­ni­taire selon le diagnos­tic de son gouver­ne­ment? Parlaient-ils de la violence de ces licen­cié.e.s par milliers, des vies brisées que cela entraîne parfois ? Parlaient-il plutôt de cette cohorte inter­mi­nable de travailleuses et de travailleurs exté­nué.e.s, surex­ploité.e.s, à propos de qui on parle de souf­france au travail ?
Pas du tout. Hollande et Valls trouvent inac­cep­table que le DRH d’air France ait été bous­culé et que sa chemise ait été déchi­rée. Lequel DRH était en confé­rence de presse peu après. Une presse majo­ri­taire parle de « lynchage », alors que ce grand orga­ni­sa­teur des licen­cie­ments de masse n’a même pas eu d’ar­rêt de travail.
Une chemise déchi­rée, voilà le grand crime qui justi­fie un grand battage média­tique inter­na­tio­nal !
Sarkozy, quant à lui, parle de « chien­lit » pour défi­nir les mani­fes­tants d’Air France, comme le de Gaulle de juin 68 qui connut alors sa récon­ci­lia­tion discrète avec l’ex­trême-droite contre les « gauchistes » et les syndi­ca­listes. Un syndi­ca­liste ne se conçoit que acheté et aux ordres pour Sarkozy et ses grou­pies de LR.
Un déchaî­ne­ment média­tique a lieu contre ces « violences inac­cep­tables », cette chemise déchi­rée. Il annonce les licen­cie­ments de masse à Air France comme expres­sion du « dialogue social », tel que conçu par le MEDEF et Hollande, soit le revol­ver sur la tempe. Il annonce une répres­sion de sala­riés crimi­na­li­sés, répri­més et renvoyés sale­ment.
Alors, vrai­ment, les violences inac­cep­tables sont pour nous celles quoti­diennes orga­ni­sées par le patro­nat et approu­vées par ce gouver­ne­ment ; ce sont ces violences que la bande à Sarkozy trouve toujours insuf­fi­sam­ment cruelles. Quant au FN, il est expert, par ses ancêtres véné­rés et avérés, depuis 1940, dans la féro­cité fasciste au service des patrons.
A contre-courant, nous affir­mons que les brutes et les salo­pards ne sont pas ceux dési­gnés à la vindicte par la presse des multi­na­tio­nales.

Et puis nous reli­rons la bande dessi­née de Tardi, « la débauche », où un DRH est dévoré par un autre fauve pour notre grand plai­sir, ce qui est une méta­phore de ce monde impi­toyable.

Pascal Bois­sel, 6–10–2015

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