Violences poli­cières : la LDH demande la mise en place d’une commis­sion d’enquête parle­men­taire

Commu­niqué LDH

Paris, le 3 mai 2016
Depuis plusieurs semaines, un peu partout en France, les mani­fes­ta­tions contre la loi travail ou les initia­tives prises dans le cadre du mouve­ment « Nuit debout » donnent lieu à des inci­dents souvent violents impliquant les forces de police, dans une esca­lade de la violence.

Quel que soit le contexte, quelque­fois marqué par la présence de groupes cher­chant l’af­fron­te­ment, rien ne saurait justi­fier les débor­de­ments auxquels se livrent régu­liè­re­ment les forces de l’ordre en faisant un usage dispro­por­tionné de la force vis-à-vis de citoyens, souvent jeunes, qui mani­festent paci­fique­ment leur oppo­si­tion au projet de loi travail ou qui se réunissent pour échan­ger, discu­ter, imagi­ner d’autres façons de prépa­rer l’ave­nir.

De nombreux témoi­gnages, de multiples vidéos qui montrent de façon répé­tée des coups portés à des personnes déjà entra­vées inter­rogent sur les objec­tifs des stra­té­gies mises en place par les instances de comman­de­ment de fonc­tion­naires de police qui n’hé­sitent pas, par ailleurs, à utili­ser des balles de défense, arme qui a fait perdre un œil à un jeune mani­fes­tant de Rennes.

La LDH rappelle aux respon­sables de police et aux fonc­tion­naires sur le terrain que l’ar­ticle R.434–17 du Code de la sécu­rité inté­rieure dispose que « Toute personne appré­hen­dée est placée sous la protec­tion des poli­ciers ou des gendarmes et préser­vée de toute forme de violence ou de tout trai­te­ment inhu­main ou dégra­dant ». Face à la gravité avérée des faits, elle demande la mise en place d’une commis­sion d’enquête parle­men­taire afin que toute la lumière soit faite sur des événe­ments qui, y compris chez les poli­ciers et les gendarmes, ont déjà fait plusieurs victimes et qui ont entraîné par ailleurs des peines de prison ferme.

Dans un contexte de montées de tensions sociales aussi fortes que préoc­cu­pantes, le droit de mani­fes­ter paci­fique­ment et contes­ter collec­ti­ve­ment ce qu’on estime injuste, le droit de se réunir dans l’es­pace public consti­tuent des liber­tés fonda­men­tales. Les exer­cer est un acte de citoyen­neté.

Il appar­tient aux pouvoirs publics de les garan­tir. Il nous appar­tient de les défendre : nous n’y manque­rons pas.

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