France info, 30–10–2018
Indre : la maternité du Blanc évacuée après une décision de fermeture
Les accouchements dans cette maternité avaient été suspendus en juin et jusqu’à fin octobre en raison d’un « manque de personnel ».
Elle était occupée depuis une huitaine de jours. Les forces de l’ordre procèdent mardi 30 octobre à l’évacuation de la maternité du Blanc (Indre), depuis une huitaine de jours après une décision de fermeture prise par l’Etat, rapportent des occupants et un adjoint au maire. Les accouchements étaient suspendus depuis juin à la maternité jugée « dangereuse » par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
« L’évacuation a débuté vers 4h30. Nous étions 70 personnes sur place, dont une dizaine d’enfants« , a expliqué l’une des occupantes. « Nous avons droit à un gros déploiement de forces de l’ordre comme réponse de l’Etat », a déploré Wilfried Robin, adjoint au maire et lui-même occupant de la maternité. « C’est scandaleux alors que nous sommes pacifiques et non violents et que nous avons pris soin de maintenir les locaux en l’état », a-t-il poursuivi. « On a même eu des évacuations sur fauteuil roulant.« Parmi les enfants, évacués avec un de leurs parents, il y a « quelques tout-petits de 2 ou 3 ans. »
« Toutes les personnes ont été évacuées, il y avait 80 personnes à l’intérieur, des habitants, des élus, a confirmé mardi matin sur franceinfo la maire du Blanc, Annick Gombert, qui était elle-même sur place. Pour le moment, on est parqués dans une salle de l’hôpital, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. »
Le gouvernement n’a rien compris et continu à fermer des services publics dans les zones rurales, c’est une aberration totale.à franceinfo
Il y a deux semaines, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait estimé que cette maternité était « dangereuse », invoquant les « très mauvaises pratiques » mises au jour dans un « audit », au-delà d’un manque d’obstétriciens qui avait justifié sa fermeture provisoire.
Les accouchements au Blanc, commune de 6 500 habitants, avaient été suspendus en juin et jusqu’à fin octobre en raison d’un « manque de personnel ». Les femmes sont depuis dirigées vers Châteauroux, Poitiers et Châtellerault, à plus d’une heure de route. Début octobre, un rapport d’expertise commandé par l’agence régionale de santé avait préconisé l’ouverture d’un centre de périnatalité, sans accouchements. Trois gynécologues-obstétriciens avaient cependant présenté un projet de relance des accouchements.
Le Blanc : après les occupants, la maternité vidée de son mobilier
La Nouvelle république 36
Publié le
Les occupants de la maternité du Blanc ont été évacués ce mardi matin, à 4h45. En fin de matinée, alors que les manifestants occupaient l’Hôtel des impôts, la direction de l’hôpital a fait vider la maternité de tout son mobilier.
Est-ce, cette fois, la mort officielle de la maternité du Blanc ? Ce mardi matin, une fois les occupants du lieu délogés, après 11 jours sur place, la direction de l’hôpital a fait procéder à l’évacuation de la totalité du mobilier et a fait installer de grosses plaques de bois sur les portes, afin d’en condamner solidement les accès.
A préalable, l’eau et l’électricité avaient été coupées. Angélique Cadenas, représentante FO au CHSCT de l’hôpital blancois, a tenté, en vain, d’aller voir sur place le déroulement des faits, mais la gendarmerie l’en a empêchée, à sa grande colère.
Dans le même temps, les ex-occupants du site était dans les locaux de l’Hôtel des impôts du Blanc, où ils avaient investi les bureaux. Ils devaient rencontrer la directrice générale des impôts, en provenance de Châteauroux, en toute fin de matinée.
L’évacuation des meubles de la maternité s’est faite sous très haute protection puisque pas moins de huit camions de gendarmerie étaient sur place, dont des CRS arrivant de Moulins (Allier).
Quoi qu’il arrive désormais, la maternité du Blanc aura bien du mal à se relever de ce coup dur. Vidée de ses meubles, sans eau et sans électricité, elle est désormais un bâtiment désaffecté.
Mobilisation : et maintenant ?
Bien entendu, tout cela pourrait mettre un coup d’arrêt à la mobilisation active depuis le début de l’été sur le bassin de vie blancois. Mais il n’en est rien. S’ils reconnaissent être » fatigués après 11 jours d’occupation de la maternité », plusieurs personnes, dont des membres du collectif C’est pas demain la veille, ont affirmé qu’ils allaient réaliser d’autres actions, certainement motivés par l’impact médiatique qu’ont eues les visites récentes de Philippe Poutou et Benoit Hamon sur le mouvement.
Mais rien n’est encore décidé et programmé, à l’exception d’une participation à la journée de mobilisation nationale, le 21 novembre prochain, à Paris.
Christophe Gervais