Dès le début le ton était donné. Un barrage filtrant de policiers dans chaque rue donnant sur la place de la Mairie, avec fouille des sacs et palpation. Le cortège, malgré un déploiement policier impressionnant devant la Préfecture était pacifique et dynamique et s’est dirigé vers la gare où il fut rejoint par de nombreu-ses-x manifestant-e-s supplémentaires. Direction la ZUP où là « curieusement » presqu’aucun flic n’était en vue, puis la rocade. A croire que dans la logique du pouvoir, les quartiers populaires n’ont pas besoin de protection ? Le déploiement de « forces de l’ordre » était en fait concentré pour empêcher la manifestation de retourner en centre-ville. Le Pont-neuf bloqué par des cars de CRS, les manifestant-e-s ont rejoindre le Pont Saint-Cyprien par la rue Pasteur. Là encore une ligne de « play mobil » avec derrière des Benalla en civil avec casque et matraque organisait un barrage filtrant ne laissant passer les gens que par groupes de cinq et obligeant les gens à enlever leur gilet jaune. C’est par petits groupes qu’ils ont pu rejoindre la place de la Mairie. Pendant ce temps une partie du cortège, restée au Pont neuf, était gazée puis encore au Pont St Cyprien.
Alors que la manifestation était rassemblée pacifiquement place de la Mairie, on a vu les CRS arriver pour imposer la dispersion et provoquer avec gazage dans la rue Carnot et la rue Magenta. Comme le dit la presse, du jamais vu à Poitiers.
Cette stratégie de tension et de provocation est visiblement une consigne nationale puisque cela s’est déroulé de la même manière dans beaucoup de villes. Le gouvernement cherche à intimider en attendant de faire passer sa loi sur la limitation du droit de manifester.
La manifestation a été un succès tant par le nombre que par sa composition. L’appel des syndicats et d’organisations politiques a peut-être permis un élargissement du mouvement dans le quel beaucoup se retrouvent pour exiger la justice sociale. Plutôt que de participer à la farce du « Grand débat » c’est bien la mobilisation sociale unitaire qui pourra faire plier le gouvernement.
C’est à cet objectif que les militant-e-s d’Ensemble ! ont travaillé et vont continuer à le faire.
Nous rajoutons un lien vers une video qui présente :
Une exellente interview d’Alexandre Langlois policier. Menacé par sa hiérarchie pour « déloyauté », il dénonce la gestion du maintien de l’ordre par le gouvernement dans le cadre du mouvement des gilets jaunes, l’instrumentalisation des forces de l’ordre par le pouvoir, et les conditions de travail difficiles dans un contexte de hausse des cas de suicides chez les policiers.
bravo pour cet article qui résume très bien la manifestation d’hier et merci pour la vidéo qui explique la situation actuelle de la police.