Un texte adressé par notre camarade Jean-Pierre Bujeau. Qui est une dénonciation des attaques aux libertés en cours et une interpellation de la gauche radicale en général, donc d’Ensemble!86 en particulier.
PB, 11–3–2019
Poitiers – 9 mars 2019
Malgré l’interdiction préfectorale le rassemblement prévu s’est bien effectué samedi matin à partir de 11h30, sans doute avec une participation inférieure à ce qu’elle aurait dû être, en raison du climat anxiogène qui régnait depuis la veille…..
A mon arrivée à l’entrée du parking du marché j’ai dû me soumettre à la fouille du coffre de ma voiture par la police (c’était la 1ère fois pour moi en prés de 50 ans de manifestation).
Nous sommes arrivés sur la place dont toutes les issues étaient contrôlées par les flics de Poitiers en tenue de combat ou en civil qui procédaient à la fouille systématique de toutes les personnes désireuses d’accéder au marché (même les enfants). Avant la fin dudit marché un cordon de CRS s’est formé sur l’aile gauche de l’église Notre Dame et les 200 à 300 manifestants ont été « invités à s’échapper » par une seule rue en vue de rejoindre les boulevards, sans possibilité de reprendre leurs véhicules garés dans le parking.
Les CRS et les flics de la BAC et du commissariat nous ont poussé en dehors du centre-ville après le gazage de quelques manifestants qui ont tenté de rejoindre la Place de la Liberté par la rue Ste Opportune.
Après une longue déambulation sur le boulevard Chasseigne bloqué par les policiers en armes au niveau de toutes les rues adjacentes, nous sommes arrivés à la Porte de Paris vers 15h où nous avons été « autorisés » à nous disperser soit en direction des Couronneries soit en passant par la rue et le Pont de Rochereuil.
Cette manifestation, malgré tout assez réussie, confirme deux éléments qui se conjuguent :
- le pouvoir, aussi bien national que départemental, intensifie la répression et panique puisqu’il ne dispose plus de forces de l’ordre en réserve (on a même vu une petite dizaine de gendarmes – non mobiles – provenant d’une brigade territoriale venue renforcer les policiers du commissariat qui nous poussaient vers l’extérieur de la ville) ;
- la participation des manifestants a tendance à stagner du fait sans doute de la peur de la répression et de la lassitude, mais aussi en raison de l’absence de mobilisation des syndicats (mis à part SUD-Solidaires) et des partis de la gauche radicale, ce qui me paraît pour le moins inquiétant ….. !