Soli­daires: soli­da­rité avec le Rojava

Commu­niqué de l’Union Soli­daires
Kurdis­tan – Stop aux bombar­de­ments turcs sur le Rojava

Publié le 25 novembre 2022

Dans la nuit du 19 au 20 novembre, l’ar­mée turque a lancé une attaque sur plusieurs villes et villages des zones sous contrôle de l’Ad­mi­nis­tra­tion Auto­nome du Nord et de l’Est de la Syrie, souvent dési­gnées par « Rojava ». Tirs d’ar­tille­rie lourde, attaques de drones, raids aériens, les bombar­de­ments se pour­suivent depuis et ont causé, au 24 novembre, la mort de 16 civils et 17 combat­tants des Forces Démo­cra­tiques Syriennes et ont blessé plusieurs dizaines de personnes.

Le gouver­ne­ment turc justi­fie cette agres­sion par l’at­ten­tat qui a eu lieu à Istan­bul le dimanche 13 novembre et fait 6 morts. Quelques heures à peine après l’ex­plo­sion, le ministre de l’in­té­rieur Suley­man Söylu accu­sait déjà le Rojava et le mouve­ment kurde sans preuve, citant notam­ment la ville de Kobanê dans son discours comme lieu où l’at­ten­tat aurait été comman­dité. Après l’ar­res­ta­tion d’une femme qui a avoué avoir posé la bombe, le ministre de l’In­té­rieur a affirmé que le PKK avait orga­nisé l’at­ten­tat. Les Forces Démo­cra­tiques Syriennes, auxquelles les YPG sont affi­liés, tout comme le PKK ont clai­re­ment démenti toute parti­ci­pa­tion et déclaré ne pas recou­rir aux atten­tats contre des civils. Depuis, des éléments semblent montrer que la prin­ci­pale suspecte avait des liens avec des forces isla­mistes syriennes, travaillant avec l’État turc.

Les attaques de l’ar­mée turque visent avant tout des infra­struc­tures civiles : une école, plusieurs centres de santé, deux silos à grains, des centrales élec­triques, un nombre impor­tant de dépôts ou de manu­fac­tures de carbu­rant, des puits de pétro­le… ont été bombar­dés. Le but pour­suivi semble être de dété­rio­rer les infra­struc­tures au point de rendre invi­vable la région pour les civils.

De plus, des attaques ont eu lieu sur la prison de Jarkin à Qami­shlo et sur le camp de Al-Hol, deux lieux de déten­tion de djiha­distes de Daesh, proba­ble­ment pour donner aux djiha­distes une occa­sion de s’échap­per.

Le 20 novembre, à Derîk, l’avia­tion turque a utilisé contre les civils la tech­nique du double-tap : bombar­der un site deux fois à quelques minutes d’in­ter­valle pour toucher les personnes venues porter assis­tance aux premières victimes. Un crime de guerre.

Le massacre du peuple kurde par un régime turc aux abois, qui voit sa réélec­tion compro­mise par la crise écono­mique majeure qui touche le pays et cherche une diver­sion dans une agres­sion armée, doit cesser.

L’Union syndi­cale Soli­daires dénonce l’ab­sence de réac­tion concrète des Nations-Unies et des gouver­ne­ments, notam­ment du gouver­ne­ment français, pour mettre fin aux actions d’Er­do­gan, et la passi­vité, voire la compli­cité, des Etats-Unis et de la Russie.

Nous réaf­fir­mons notre soutien aux peuples du nord de la Syrie face à la folie guer­rière du président turc.

Nous soute­nons aussi toutes les forces progres­sistes de Turquie qui s’op­posent à la guerre, syndi­cats, partis, asso­cia­tions, et qui subissent elles aussi la répres­sion des auto­ri­tés.

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