Valé­rie Soumaille sur Fran­ce3. Inter­ven­tion sur le débat parle­men­taire et les atteintes à la démo­cra­tie de la Macro­nie

France 3 a solli­cité ma réac­tion à la péti­tion « le mot de trop! » signée notam­ment par le député Renais­sance des Deux Sèvres, Jean Marie Fiévet.

Sur le sujet d’une durée totale de 2min, seules quelques secondes sont consa­crées à ma réponse à la ques­tion qui m’était posée par la jour­na­liste : « Que pensez-vous de cette péti­tion qui dénonce par exemple le terme « Assas­sin » visant le ministre O. Dussopt. »

Voilà la tota­lité des éléments que j’ai défen­dus :

« Je peux comprendre que certains mots pronon­cés au cours du débat parle­men­taire puissent appa­raître exces­sifs. Ils ont une autre portée quand ils sont pronon­cés à l’As­sem­blée natio­nale.

A titre person­nel, je pense que les dépu­té·es de La France Insou­mise et de la NUPES sont utiles et perfor­mant·es quand ils et elles ont une parole forte sur le fond, percu­tante et rassem­bleuse sur la forme, ce qui a, il faut quand même le rappe­ler été le cas de la très grande majo­rité de leurs inter­ven­tions.

Personne ne peut leur repro­cher de combattre vaillam­ment un projet de réforme qui s’ins­crit à l’op­posé du programme de progrès social et écolo­gique sur lequel ils et elles ont été élu·es.

Je les remer­cie, moi, de l’avoir fait avec autant de déter­mi­na­tion et d’au­tant plus que, parti­ci­pant aux mani­fes­ta­tions contre le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, je retrouve dans leurs inter­ven­tions l’ex­pres­sion de la hauteur du refus de cette réforme et la colère de toutes celles et ceux qui se mobi­lisent.

Le député Renais­sance JM Fiévet a indiqué signer cette péti­tion pour dénon­cer je le cite, « de réelles atteintes à notre démo­cra­tie ».

Toutes celles et ceux qui ont suivi le travail parle­men­taire peuvent légi­ti­me­ment poser la ques­tion à Mr Fiévet, à son groupe parle­men­taire et au gouver­ne­ment qu’ils soutiennent : Qu’est ce qui repré­sente la plus grande atteinte à la démo­cra­tie : pronon­cer un mot malheu­reux et présen­ter immé­dia­te­ment ses excuses publique­ment en recon­nais­sant avoir commis une erreur (comme cela a été le cas d’Au­ré­lien Sain­toul), ou déci­der de réduire le débat à deux semaines, sur un sujet aussi impor­tant que celui de l’ave­nir des retraites de toutes et tous ?

Est-ce qu’an­non­cer comme l’a fait E. Borne, la veille de l’ou­ver­ture des débats que « le report de l’âge de départ à la retraite n’est pas négo­ciable », ce n’est pas une atteinte à la démo­cra­tie ?

Est-ce que faire fi de la contes­ta­tion sociale de cette réforme, massive, non seule­ment dans les enquêtes d’opi­nion mais aussi dans la rue, ce n’est pas une atteinte à la démo­cra­tie ?

– Est-ce que refu­ser de répondre aux ques­tions des parle­men­taires par exemple sur le nombre de personnes qui seront concer­nées par la retraite mini­male à 1200 euros ou refu­ser de débattre d’autres sources de finan­ce­ment du régime de retraites ce ne sont pas des atteintes à la démo­cra­tie ?

– Ce matin, on découvre que dans le texte trans­mis au Sénat, réap­pa­raît l’ar­ticle 2 pour­tant large­ment rejeté par les dépu­té·es, est-ce que ce n’est pas aussi une atteinte à la démo­cra­tie ?

Parce qu’ils ont perdu la bataille de l’opi­nion, le gouver­ne­ment et la mino­rité prési­den­tielle cherchent à décré­di­bi­li­ser, voire à diabo­li­ser LFI et la NUPES. Ils jouent un jeu dange­reux qui déroule un tapis rouge au RN, et ça non plus, ça ne va pas ! »

Valé­rie Soumaille

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