5 décembre 2025

Motion de poli­tique géné­rale. 45ème congres extra­or­di­naire du FLNKS

Motion de poli­tique géné­rale. 45ème congres extra­or­di­naire du FLNKS

Le 09 août 2025 à la tribu de Nepa
Commune du Mont-Dore, aire Djubea-Kapumë

Consi­dé­rant la prise de posses­sion unila­té­rale du pays Kanak par l’État colo­nial français le 24 septembre 1853,

Consi­dé­rant l’hé­ri­tage millé­naire de la civi­li­sa­tion kanak et la résis­tance histo­rique de notre peuple face à toutes les formes de domi­na­tion,

Consi­dé­rant la décla­ra­tion de Nain­ville-Les-Roches où d’une part, la France a reconnu le droit inné et actif à l’in­dé­pen­dance du peuple autoch­tone kanak et que d’autre part, ce dernier a reconnu les victimes de l’his­toire comme popu­la­tions concer­nées et a partagé l’exer­cice de son droit à l’au­to­dé­ter­mi­na­tion

Consi­dé­rant que le peuple kanak est un peuple colo­nisé, reconnu comme tel par le droit inter­na­tio­nal et que la Nouvelle-Calé­do­nie est réins­crite par l’ONU depuis 1986 sur la liste des terri­toires non auto­nomes à déco­lo­ni­ser,

Consi­dé­rant que le droit à l’au­to­dé­ter­mi­na­tion est un droit inné et actif, fondé sur la Charte des Nations Unies et les réso­lu­tions de l’As­sem­blée géné­rale sur l’oc­troi de l’in­dé­pen­dance aux pays et aux peuples colo­niaux, sur le Pacte inter­na­tio­nal rela­tif aux droits civils et poli­tiques et sur la décla­ra­tion des droits des Peuples Autoch­tones,

Consi­dé­rant que les Accords de Mati­gnon-Oudi­not et l’Ac­cord de Nouméa ont été conclus dans un esprit de paix, de dialogue, de consen­sus et de recon­nais­sance du fait colo­nial,

Consi­dé­rant que l’Ac­cord de Nouméa demeure le plan­cher poli­tique et juri­dique du proces­sus de déco­lo­ni­sa­tion, dont la fina­lité est selon son point 5 la « voca­tion de la Nouvelle-Calé­do­nie à la pleine éman­ci­pa­tion »,

Consi­dé­rant que le peuple kanak n’a pas parti­cipé à la consul­ta­tion sur l’ac­ces­sion à la pleine souve­rai­neté du 12 décembre 2021 orga­nisé dans des condi­tions contraires aux droits des peuples à dispo­ser d’eux-mêmes, au mépris du deuil coutu­mier et du contexte sani­taire lié à la pandé­mie de la Covid-19,

Consi­dé­rant la rupture de dialogue consé­cu­tive au passage en force du projet de loi consti­tu­tion­nelle sur le dégel du corps élec­to­ral,

Consi­dé­rant la présen­ta­tion du projet de l’Ac­cord de Kanaky, trans­mis à l’État le 30 mai 2025, comme base de contri­bu­tion légi­time de la mouvance indé­pen­dan­tiste,

Consi­dé­rant que le projet d’ac­cord de Bougi­val repré­sente un affront à l’égard du Peuple kanak

Consi­dé­rant que ce projet d’ac­cord est incom­pa­tible avec les prin­cipes du droit à l’au­to­dé­ter­mi­na­tion,

Consi­dé­rant la dégra­da­tion du contexte socio-écono­mique, l’ur­gence sociale, les violences et les discri­mi­na­tions subies par les popu­la­tions kanak et océa­niennes durant l’an­née 2024,

Consi­dé­rant les arres­ta­tions poli­tiques et les condi­tions de déten­tion dénon­cées par l’Ob­ser­va­toire des prisons,

Consi­dé­rant le soutien expli­cite des États de la région Paci­fique, notam­ment à travers les réso­lu­tions du Groupe Méla­né­sien Fer de Lance, du Forum des Îles du Paci­fique et du Front inter­na­tio­nal de déco­lo­ni­sa­tion,

Consi­dé­rant la mission de haut-niveau du Forum des Îles du Paci­fique d’oc­tobre 2024

Consi­dé­rant la décla­ra­tion commune du congrès du FLNKS de l’Anse Vata du 26 février 2023 qui conso­lide l’unité du Front

Consi­dé­rant les motions adop­tées aux 43ᵉ et 44ᵉ congrès de Pagou et de Saint-Louis,

Consi­dé­rant l’ap­pel solen­nel à la remo­bi­li­sa­tion, à l’unité et à la trans­mis­sion géné­ra­tion­nelle lancé par le Président du FLNKS dans son discours d’ou­ver­ture du présent congrès,

Le 45Congrès extra­or­di­naire du FLNKS :

Sur la gouver­nance :

Engage en urgence le groupe de travail du FLNKS à fina­li­ser les travaux qui seront vali­dés lors d’un prochain congrès ;

Sur le projet d’ac­cord de Bougi­val :

Réaf­firme que son objec­tif fonda­men­tal demeure l’ac­ces­sion du pays à la pleine souve­rai­neté et à l’in­dé­pen­dance, au travers d’un proces­sus de déco­lo­ni­sa­tion enca­dré par le droit inter­na­tio­nal et notam­ment le droit des peuples à dispo­ser d’eux-mêmes.

Rejette formel­le­ment le projet d’ac­cord de Bougi­val, en raison de son incom­pa­ti­bi­lité avec les fonde­ments et acquis de notre lutte. Le mandat de l’équipe de discus­sion et de l’équipe tech­nique est caduc. Par consé­quent, le FLNKS ne parti­ci­pera pas au comité de rédac­tion ni à aucune discus­sion en rela­tion avec la mise en œuvre du projet d’ac­cord de Bougi­val.

Met en garde l’État contre toutes nouvelles tenta­tives de passage en force

Mandate le BP du FLNKS à trans­mettre la noti­fi­ca­tion offi­cielle du rejet de l’ac­cord de Bougi­val à la puis­sance admi­nis­trante, à ses relais locaux, ainsi qu’aux instances régio­nales et inter­na­tio­nales.

Engage l’en­semble des forces vives indé­pen­dan­tistes à tout mettre en œuvre paci­fique­ment pour stop­per l’agenda de l’État prévu à Bougi­val

Affirme que le dégel du corps élec­to­ral est une ligne rouge, et que le peuple kanak ne peut être réduit à une mino­rité poli­tique dans son propre pays.

Condamne le chan­tage écono­mique et social orches­tré par l’État

Sur les pers­pec­tives :

Réaf­firme que l’Ac­cord de Kanaky est la base légi­time portée par le FLNKS pour fixer la trajec­toire de sortie de l’Ac­cord de Nouméa. Ce docu­ment consti­tue le socle des futures négo­cia­tions.

Réaf­firme que les discus­sions devront se dérou­ler exclu­si­ve­ment en Kanaky

Cons­tate l’im­passe des discus­sions trila­té­rales et décide de pour­suivre le dialogue avec l’État français, puis­sance admi­nis­trante ; il saisira l’as­sis­tance tech­nique de l’ONU.

Décide que tout proces­sus de négo­cia­tion devra s’ef­fec­tuer sous la super­vi­sion du président du FLNKS,

Rappelle et réajuste le phasage de l’ac­cord de Kanaky acté lors du congrès de Saint-Louis :

  1. Une phase de négo­cia­tion à l’is­sue de laquelle devra inter­ve­nir la signa­ture de l’ac­cord de Kanaky au plus tard le 24 septembre 2025 fixant une date d’ac­ces­sion effec­tive de Kanaky à la pleine souve­rai­neté avant les élec­tions prési­den­tielles en 2027.

  2. A l’is­sue de la signa­ture de l’ac­cord de Kanaky, une période de tran­si­tion devra abou­tir à la créa­tion de notre nouvelle nation,

  3. A l’is­sue de l’ac­ces­sion de Kanaky à la pleine souve­rai­neté, une nouvelle période de discus­sions et de négo­cia­tions s’ou­vrira, devant abou­tir à l’éta­blis­se­ment de conven­tions d’in­ter­dé­pen­dance ou des accords de coopé­ra­tion avec l’État Français et d’autres États.

Appelle à la remo­bi­li­sa­tion des struc­tures du Front de manière paci­fique aux niveaux local, natio­nal et inter­na­tio­nal

Salue les jeunes mobi­li­sés depuis mai 2024 et engage le FLNKS à les inté­grer davan­tage dans le travail et mieux les asso­cier aux proces­sus de déci­sions.

Mandate le président du FLNKS en lien avec le Bureau Poli­tique à pour­suivre les démarches diplo­ma­tiques en lien avec :
– Le Groupe Fer de Lance Méla­né­sien,
– Le Forum des Îles du Paci­fique,
– Le Front Inter­na­tio­nal de Déco­lo­ni­sa­tion,
– Le Comité spécial de la déco­lo­ni­sa­tion (C24),
– La Quatrième Commis­sion de l’ONU,
– Les organes des trai­tés
– Le Mouve­ment des Non-alignés
– Et toute orga­ni­sa­tion régio­nale ou inter­na­tio­nale favo­rable à l’éman­ci­pa­tion du peuple kanak.

Appelle les États frères de la région à main­te­nir et renfor­cer leur soutien, afin de créer les condi­tions d’un accom­pa­gne­ment diplo­ma­tique actif permet­tant d’abou­tir à un accord poli­tique respec­tueux de nos droits et ambi­tions.

Se posi­tionne pour le main­tien des élec­tions provin­ciales comme prévu avant le 30 novembre 2025

Réaf­firme que le FLNKS demeure le seul repré­sen­tant légi­time du peuple kanak, porteur de son droit inalié­nable à l’au­to­dé­ter­mi­na­tion, et garant de sa mise en œuvre jusqu’à l’ac­ces­sion pleine et entière à la souve­rai­neté.

Engage ses instances à rece­voir Inaat Ne Kanaky pour présen­ter la décla­ra­tion de souve­rai­neté des grandes chef­fe­ries pronon­cée le 24 septembre 2024 à Gure­shaba.

Télé­char­ger le commu­niqué au format PdF : Motion-PG-CONGRES-EXTRA-FLNKS-VF

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