5 décembre 2025

« L’Après », Alexis Corbière, 9–10. « Au cœur de la crise, être utiles pour les nôtres »

Au cœur de la crise, être utiles pour les nôtres

Le macro­nisme pour­ris­sant agit comme un révé­la­teur dans le labo­ra­toire du photo­graphe. Avec lui, les images de notre vie poli­tique appa­raissent dans leur vérité crue.

Et nos insti­tu­tions de la Ve Répu­blique, préten­dues si fortes et si stables produisent des instan­ta­nés aussi­tôt usés, dange­reux et ridi­cules à la fois. En réalité, elles agonisent.

Un premier ministre devient périmé en quelques jours et des ministres en quelques heures. Un gouver­ne­ment nommé le soir est déjà démis­sion­naire le lende­main matin en raison du simple tweet d’un de ses membres. Les préten­dus « stables » ne sont qu’ins­ta­bi­lité. Les préten­dus « sérieux » ne sont que ridi­cule.

Les raisons de ce séisme sont nombreuses, profondes, et viennent de loin, mais au cœur de cet effon­dre­ment il y a le mépris du peuple et le refus d’un mini­mum d’éthique démo­cra­tique.

La dernière inter­ven­tion de Sébas­tien Lecornu au 20h de France 2 a confirmé la « bles­sure démo­cra­tique » que vivent les Français, mais n’a encore rien résolu car il est démis­sion­naire mais pas déci­sion­naire.

Dès lors toutes les éven­tua­li­tés sont sur la table. Toutes, sans excep­tion, y compris le départ du Président avant la fin de son mandat. Lâché de toutes parts, et des forma­tions de son propre bloc, le roi est nu. Sous la pres­sion de cette décom­po­si­tion la droite et l’ex­trême droite préparent leur fusion. Un « trum­pisme à la française » voit le jour et Bruno Retailleau, président de LR, annonce publique­ment qu’il faut « faire barrage à la gauche » lors du deuxième tour d’une élec­tion partielle, dans le Tarn et Garonne, où une candi­date NFP(PS) est oppo­sée à celui soutenu par la RN.

« L’union des droites » est en cours. Elle construit un « Front anti­ré­pu­bli­cain » et fera alliance pour le pouvoir prochai­ne­ment. L’heure est grave.

Face à cela, dans ce contexte menaçant, l’APRÈS est atta­chée à sa raison d’être. La gauche et les écolo­gistes, réunis il y a un an dans le NFP, doivent conti­nuer à agir ensemble. Au mini­mum, ils ne doivent pas donner le spec­tacle démo­ra­li­sant de la divi­sion ou du cynisme. Cela ne profite qu’à nos adver­saires. Mais soyons précis. L’unité est une culture poli­tique au long cours qui n’est pas seule­ment une astuce dans des moments diffi­ciles. En ces moments graves, ceux qui diffusent des mots de divi­sions ne sont donc pas les mieux placés pour faci­li­ter l’unité.

C’est à nous d’agir. C’est pourquoi l’APRÈS a parti­cipé à toutes les initia­tives qui ont rassem­blé ces derniers jours les diffé­rentes forces de gauche et écolo­gistes. Nous n’ac­cep­tons aucun secta­risme et nous cher­chons inlas­sa­ble­ment à convaincre de prendre le chemin le plus effi­cace pour battre l’ex­trême-droite. Nous mettons en garde contre tous les pièges qui nous sont tendus. Nous pensons l’unité dans sa globa­lité et sa cohé­rence, c’est-à-dire avec la volonté de produire une dyna­mique de victoire et unitaire dans toutes les échéances qui vien­dront, légis­la­tives et prési­den­tielles.

Dans cette période inédite de vacance de pouvoir, nous prenons les problèmes en respec­tant leur chro­no­lo­gie, nous disons donc pour l’heure qu’il est temps que le Président de la Répu­blique nomme à Mati­gnon un Premier ministre issu d’une des forma­tions qui a impulsé le NFP en juin dernier. Si un gouver­ne­ment NFP venait à voir le jour, il devra agir vite et poser immé­dia­te­ment des actes de ruptures avec les poli­tiques précé­dentes : abro­ga­tion de la réforme des retraites, augmen­ta­tion du SMIC, Taxe Zucman, suppres­sion de la loi Duplomb, etc.. Par son action vigou­reuse, ce gouver­ne­ment irait cher­cher le soutien du mouve­ment social et démon­tre­rait concrè­te­ment que la gauche et les écolo­gistes peuvent chan­ger la vie véri­ta­ble­ment. Un gouver­ne­ment trem­plin pour d’autres victoires, conscient des diffi­cul­tés mais déter­mi­nés à servir de point d’ap­pui pour abor­der des rendez-vous élec­to­raux qui arri­ve­raient très vite.

Avec sang-froid et luci­dité, nous sommes prêts.

Alexis Corbière

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