5 décembre 2025

Yorgos Mitra­lias. 22 octobre. Quand Trump ressus­cite l’eu­gé­nisme des pires crimes contre l’es­pèce humaine !

Quand Trump ressus­cite l’eu­gé­nisme des pires crimes contre l’es­pèce humaine !

Force est de consta­ter que ce qui était impen­sable – et inac­cep­table – il y a encore quelques mois, est en train de deve­nir un lieu commun : Trump est fasciste ! Et il s’em­ploie à mettre en place un régT­rump, ime fasciste ! Tout compte fait, on ne peut que se réjouir de ce constat désor­mais presque unanime, et s’écrier mieux vaut tard que jamais.

(…) Le résul­tat en est que pratique­ment tout le monde, « experts » inclus, se contentent de s’in­ter­ro­ger pourquoi Trump prend telle ou telle initia­tive. Comme par exemple, quand il déclare la guerre à la science et aux scien­ti­fiques, avec une rage et un fana­tisme qui n’a pas d’équi­valent depuis le temps de l’Inqui­si­tion…

Alors, qu’est ce qui fait que Trump s’acharne contre la santé publique, la protec­tion de l’en­vi­ron­ne­ment, la sûreté nucléaire et surtout, contre tout ce qui a trait à la clima­to­lo­gie ? Pourquoi il déman­tèle la recherche scien­ti­fique et licen­cie en masse les scien­ti­fiques ? Pourquoi il va jusqu’à inter­dire des… mots-clés comme Anti­ra­cist (anti-racisme), Biases (biais), Disa­bi­lity (handi­cap), Diver­sity (diver­sité), Equity (égalité), Gender (genre), Female (femme), Hate speech (discours de haine), Histo­ri­cally (histo­rique­ment), Inclu­sion (inclu­sion), Inequi­ties (inéga­li­tés), Mino­rity (mino­rité), Segre­ga­tion (ségré­ga­tion), Victims (victimes), etc afin de rendre impos­sibles les recherches corres­pon­dantes à ces mots que lui-même quali­fie de… « mots d’ex­trême gauche  » ? En somme, pourquoi Trump est en train de porter des coups à la science nord-améri­caine tels qu’il faudra très proba­ble­ment plusieurs décen­nies pour qu’elle retrouve son niveau d’il y a seule­ment dix mois ?

Le « mystère » de cette guerre totale de Trump contre la science semble être percé par l’ex-direc­teur du Centre pour l’im­mu­ni­sa­tion et les mala­dies respi­ra­toires des CDC (Centres pour le contrôle et la préven­tion des mala­dies), le Dr. Demetre Daska­la­kis [1] lequel vient de dénon­cer l’eu­gé­nisme des poli­tiques de Trump, expliquant que toutes les mesures prises par Trump sont guidées par son souci de favo­ri­ser la sélec­tion des « plus aptes » et des plus forts au dépens des plus faibles. C’est-à-dire des pauvres, des exclus, des malades, des handi­ca­pés, des diffé­rents, des LGBTQ, des personnes trans, des indi­gènes, des mino­ri­taires, de tous ceux et celles qui ont la peau foncée.

(…)

 L’eu­gé­nisme, une école de pensée pseudo-scien­ti­fique liée aux idées supré­ma­cistes blanches sur la « pureté » géné­tique et raciale, était à l’ori­gine des lois améri­caines sur la stéri­li­sa­tion forcée et l’in­ter­dic­tion des mariages mixtes au début du XXe siècle. En Alle­magne, les nazis ont poussé l’idéo­lo­gie eugé­niste à ses conclu­sions extrêmes en procé­dant au massacre des Juifs, des Roms, des personnes handi­ca­pées, des LGBTQ, des « traîtres à la race » et d’autres personnes qu’ils jugeaient indé­si­rables ».

Évidem­ment, le très coura­geux et pers­pi­cace Dr. Daska­la­kis ne parle que de son domaine, de ce qu’il connaît mieux que tout autre. Nous, on ajou­tera que le souci eugé­niste traverse et domine la grande majo­rité, sinon toutes les mesures et les poli­tiques de Trump, bien au-delà de la santé publique et bien au-delà des Etats-Unis d’Amé­rique : du prési­den­tiel « drill baby drill » qui fait fi de la galo­pante catas­trophe clima­tique et sous-tend l’in­ter­dic­tion de toute acti­vité scien­ti­fique qui la concerne, au déman­tè­le­ment du USAID (United States Agency for Inter­na­tio­nal Deve­lop­ment) « char­gée de distri­buer l’aide huma­ni­taire et au déve­lop­pe­ment à l’étran­ger, en œuvrant pour la réduc­tion de la pauvreté ». Et de la chasse aux migrants et aux sans-papiers par les milices armées de Trump, aux réduc­tions dras­tiques des aides alimen­taires, des aides au loge­ment et au chauf­fage des pauvres, au nom du prin­cipe de la survie des plus aptes, sans oublier sa compli­cité active à la tenta­tive d’ex­ter­mi­na­tion par Israël des Pales­ti­niens consi­dé­rés appa­rem­ment comme des êtres « géné­tique­ment infé­rieurs » qui ne méritent pas de vivre.

D’ailleurs, ce n’est pas le président Trump qui démen­tira son atta­che­ment à une vision ultra-raciste et eugé­niste du monde quand il n’ar­rête pas de calom­nier les migrants et leurs enfants avec des abomi­na­tions comme les suivantes : (…)

Mais, pourquoi toutes ces poli­tiques eugé­nistes du gouver­ne­ment Trump ? Quel est leur objec­tif final et de quel projet de société font-elles partie ? Ques­tions non seule­ment légi­times mais surtout fonda­men­tales pour comprendre ce qui nous arrive et ce qui nous attend. Dans son formi­dable article « La montée du fascisme et la fin des temps », co-écrit avec Astra Taylor, Naomi Klein rappelle que le trum­pisme propose « une vision des Etats-Unis comme un bunker à part entière, dans lequel des agents de l’ICE traquent les rues, les lieux de travail et les campus, faisant dispa­raître ceux qui sont consi­dé­rés comme des enne­mis »Et elle souligne que « la nation bunké­ri­sée est au cœur du programme de Maga et du fascisme de la fin des temps. Dans cette logique, la première tâche consiste à renfor­cer les fron­tières natio­nales et à élimi­ner tous les enne­mis, étran­gers et natio­naux  » [2].

Alors, rien de mieux pour des racistes et supré­ma­cistes paten­tés comme Trump et ses amis, que recou­rir au bon vieux eugé­nisme, qui plonge d’ailleurs ses racines dans le passé et l’his­toire nord-améri­caine. Et à Naomi Klein de citer les cher­cheurs en Intel­li­gence Arti­fi­cielle Timnit Gebru et Émile P Torres, pour souli­gner que « même si les méthodes sont nouvelles, cet ensemble de modes idéo­lo­giques « est direc­te­ment issu de la première vague de l’eu­gé­nisme, qui voyait aussi une petite partie de l’hu­ma­nité déci­der quelles parties de l’en­semble méri­taient d’être conser­vées et lesquelles devaient être élimi­nées, suppri­mées ou détruites ». »

(…)

Concluons donc ce texte avec ces mots de Naomi Klein en guise à la fois d’aver­tis­se­ment et d’ap­pel à la lutte : « Pour aller de l’avant avec déter­mi­na­tion, on doit d’abord comprendre ce simple fait : on est confron­tés à une idéo­lo­gie qui a renoncé non seule­ment au prin­cipe et à la promesse de la démo­cra­tie libé­rale, mais aussi à la viabi­lité de notre monde commun – à sa beauté, à ses habi­tants, à nos enfants, aux autres espèces. Les forces auxquelles nous faisons face ont accepté la mort massive. Elles trahissent ce monde et ses habi­tants, humains et non humains ».

Yorgos Mitra­lias
Commu­niqué par l’au­teur

Usa, euge­ne­tica, resis­ci­tato uno dei peggiori crimini contro l’uma­nità
https://andream94.word­press.com/2025/10/21/usa-euge­ne­tica-resis­ci­tato-uno-dei-peggiori-crimini-contro-luma­nita/

[1] Contre Trump le dicta­teur, l’his­toire ne se répète pas toujours comme farce ! :
https://www.cadtm.org/Contre-Trump-le-dicta­teur-l-histoire-ne-se-repete-pas-toujours-comme-farce?debut_tous_articles_auteur=30
[2] La montée du fascisme de la fin des temps :
https://www.terrestres.org/2025/07/16/la-montee-du-fascisme-de-la-fin-des-temps/

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