Réaction d’Ensemble 86
Le journaliste de « la Nouvelle République » Baptiste Bize s’attaque aux JC86* qui projettent en une action symbolique de donner le nom d’un prisonnier politique palestinien à la coûteuse passerelle enjambant les tristes quartiers jouxtant la gare. Le douteux éditorialiste voit ici quelque occasion de montrer son amour indéfectible pour le maire en place, comme pour tous les pouvoirs, expertisant en cette action modeste rien moins qu’une action antisémite.
Car la passerelle a pour nom Léon Blum, ce qui n’est point trop connu encore, mais qui permet à notre libelliste d’en déduire que les JC locales sont antisémites. Puisque Blum était juif, et, nous l’apprenons sous la plume du brillant polémiste cantonal, sioniste connu. Monsieur Blize dont l’inculture politique crasse fut déjà remarquée récemment , en déduit que Blum est haï comme juif et sioniste et social-traître par l’ « extrême-gauche ».
Ignorerait-t-il que les JC ne se situent pas à l’extrême-gauche? que l’extrême-gauche est multiple et que ses organisations connues sont rien moins qu’antisémites, et héritières d’une tradition communiste et révolutionnaire circulant par des passeurs qui furent souvent juifs, ce que les groupes fascistes se firent un devoir de rappeler dans les années 1970 et suivantes?
Ignorerait-il que le mouvement sioniste d’avant guerre, durant la guerre et de l’immédiat après-guerre n’a que très très peu à voir avec les chefs militaires et politiques, racistes, de l’Etat d’Israël actuel?
Ignore-t-il que le qualificatif de social-traître est tout à fait ringard; et que les révolutionnaires d’aujourd’hui reconnaissent en Blum un réformiste sincère, qui ne fait pas partie de leurs objets d’admiration politique, ce qui est différent de l’appréciation politique que les JC86 lui portent?
Léon Blum est ici le nom d’une passerelle; Léon Trotsky (un juif, à n’en point douter) comme Missak Manouchian, et leurs camarades, à l’un comme à l’autre, sont le nom d’une fidélité qui n’aime point les honneurs. Une fidélité qui riposte à toutes les infamies.
La réaction des Jeunesses communistes de la Vienne
Nouvelle République : Une tribune entre mauvaise-foi et diffamation
C’est avec surprise et incompréhension que les Jeunes Communistes ont découvert la tribune de M. Baptiste Bize dans la Nouvelle République du lundi 14 avril 2014. En effet, nous sommes déçus de lire, dans un Journal qui émane de la Résistance que nous apprécions pour sa qualité, des accusations honteuses et diffamatoires dans une tribune sur notre mouvement car nous avons décidé de rebaptiser le Viaduc de Poitiers du nom d’un prisonnier politique palestinien jeudi 17 avril 2014, journée internationale des prisonniers politiques. M. Bize se lance donc dans une analyse farfelue de nos motivations mettant en avant la confession juive de Léon Blum (dont le viaduc porte le nom). Il met en avant les attaques antisémites dont ce grand homme politique fut la victime lors de sa vie, et se « permet de rappeler » que l’extrême gauche le qualifie de social-traître.
Ces accusations sont mensongères, honteuses et dangereuses. En effet les Jeunes Communistes de la Vienne tiennent à rappeler leur solidarité à toute la communauté juive et condamne les attaques qu’elle peut subir. Nous rappelons aussi que les communistes ont largement soutenu et œuvré à la création du Front Populaire en 1936 mené par Léon Blum. M. Bize semble avoir la mémoire courte et devrait réouvrir ses manuels d’histoire, ainsi il se souviendrait peut-être que les communistes ont largement œuvré pour protéger les Juifs en France pendant la guerre. Par cette tribune il bafoue la mémoire de tous les jeunes communistes morts pour la France dans la Résistance contre les nazis. M. Bize souvenez-vous de Guy Môquet, souvenez-vous de la fusion entre Jeunesse Communiste et l’Union de la jeunesse juive, souvenez-vous de Adam Rayski organisateur de la résistance juive et communiste.
En entretenant l’amalgame entre Israël, Judaïsme, Sionisme et antisémitisme Monsieur Bize déshonore le combat des progressistes du monde entier pour la défense des droits du peuple palestinien.
Avant de salir la mémoire et l’honneur d’une organisation M. Bize devrait se renseigner. Nous exigeons des excuses publiques de cet homme qui s’est déjà illustré pour avoir comparé Christiane Fraysse, candidate à la mairie de Poitiers à une « chienne ».
Les Jeunes Communistes de la Vienne affirment tout leur soutien aux juifs du monde victime d’antisémitisme tout comme nous soutiendrons sans relâche la cause des Palestiniens victimes du régime d’apartheid d’Israël.
Nous appelons toutes les personnes qui refusent cette manipulation de l’histoire et de nos combats à nous venir soutenir notre initiative pour la libération des prisonniers politiques jeudi 17 avril à 10H au Viaduc Léon Blum.
Les Jeunes Communistes de la Vienne
La réponse du Peuple Citoyen, Journal du Parti de Gauche 86
Journaliste ? Non, définitivement non ! Celui qui signe aujourd’hui, dans la Nouvelle République, un nouveau billet diffamatoire, malveillant pour ne parler que des intentions, écœurant, révoltant pour ne parler que de ses effets n’a pas grand chose à voir avec ce qui constitue l’essence de sa mission. Que donne-t-il à voir Baptiste Bize, quand il entache d’antisémitisme les jeunes communistes de la Vienne, comme il avait traité de chienne infidèle à son « maire » Christiane Fraysse, candidate aux municipales. Que donne-t-il à réfléchir quand il pratique ainsi le raccourci indigne, avec une plume tellement grossière qu’on n’en distingue pas même le moindre sens politique ? Qui peut reconnaître un éditorialiste dans cette manière d’habiller les faits d’un prêt à porter historique, manifestement arraché au rabais à la culture low -coast qui envahit aujourd’hui les plus mauvaises rédactions ?
Cause palestinienne + Léon Blum : il n’en faut pas plus pour que le rapprochement paraisse (à celui qui ne pense plus qu’en 800 signes et à 800 à l’heure) un bel angle d’attaque pour un billet politique grâce auquel il pourra, à moindre frais, se tailler la réputation acide dont il rêve. A moindre frais : ce sont des jeunes et qui échappent encore aux formations dominantes.
Quand on peut, de plus, embarquer dans un raccourci de plus, toute « l’extrême gauche » dans la même opprobre, on ne se prive pas : c’est toujours ça de pris pour flatter un peu ce que la chasse aux extrêmes ravit.
Je sais que beaucoup, parmi les journalistes, tout autant que nous sommes atterrés, souffrent de ces coups d’éclats destructeurs et stériles qui envahissent aujourd’hui les meilleures rédactions. Il nous faut, avec eux, réagir à chaque coup porté. Nous avons besoin d’une presse qui n’est la vassale de personne, qui sait s’engager et qui sait critiquer : celle-ci ne se construit pas avec de tels billets !
Explication du sionisme en une vidéo de 10 min
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* L’édito de Baptiste Bize :
« Provocation
Il est des symboles avec lesquels on ne peut décemment pas jouer. En annonçant son intention de débaptiser le nouveau viaduc Léon-Blum pour lui donner le nom d’un prisonnier politique palestinien, jeudi 17 avril, dans le cadre d’une journée d’action organisée à Poitiers, le Mouvement des jeunes communistes de la Vienne ne s’aventure pas seulement sur un terrain douteux, il se livre à une véritable provocation. Son coordinateur départemental s’en défend en expliquant avoir simplement choisi cet ouvrage parce qu’il est nouveau, qu’il se trouve près de la gare et qu’il est pratique de s’y réunir… Pourtant, comment ignorer que Léon Blum, d’origine juive, a dû faire face à un antisémitisme féroce toute sa vie ? Comment oublier qu’il fut aussi un avocat de la cause sioniste ? Alors que l’extrême gauche n’en finit pas d’accuser l’ancien président du conseil d’être un social-traître, il est difficile de ne pas voir un symbole dans cette action menée par des militants communistes pour la défense des Palestiniens. Quand bien même il ne s’agirait que d’une maladresse, le choix n’en serait pas moins contestable. Inutilement déplacé pour un juste combat qui mérite mieux.
Baptiste Bize
NR 14/04/14″