Abat­tage d’arbres et arres­ta­tion musclée à Poitiers

« Ce matin, à Beau­lieu, on a abattu des arbres mais on a égale­ment choqué, blessé dura­ble­ment des citoyens ! Qu’une mobi­li­sa­tion de protes­ta­tion contre l’abat­tage de platanes se termine par l’in­ter­pel­la­tion violente d’une habi­tante est scan­da­leux et parti­cu­liè­re­ment inquié­tant pour l’état de notre démo­cra­tie. Faut-il lire, ici encore, une consé­quence de cet état d’ur­gence qui confond tout sous prétexte de sécu­rité publique et mettrait sur le même plan une mobi­li­sa­tion citoyenne et une attaque terro­riste ? Quel danger pouvait bien repré­sen­ter cette femme de 74 ans boule­ver­sée par l’abat­tage des arbres, mise à terre, main­te­nue violem­ment, emme­née sans ména­ge­ment au poste de police où elle est déte­nue depuis plusieurs heures ?

Que penser de cette concer­ta­tion invoquée par les élus respon­sables de la déci­sion et qui en arrive à de telles extré­mi­tés ? On ne doit pas se conten­ter de réunir une tren­taine de personnes pour justi­fier une déci­sion déjà prise et quand on constate que des citoyens s’or­ga­nisent, sont en mesure de réunir 500 signa­tures sur une péti­tion, on rouvre sérieu­se­ment la discus­sion, on cherche une  solu­tion en écou­tant ce qu’ils ont à propo­ser. Qu’on dise si la centaine d’arbres concer­nés répondent bien aux critères agités par l’équipe muni­ci­pale ; qu’on ne présente aucun plan d’abat­tage qui ne soit accom­pa­gné d’un plan de plan­ta­tions : la ville a besoin de plus d’arbres et les habi­tants ont leur mot à dire sur ces plan­ta­tions. Enfin, en cette matière, on ne peut négli­ger l’émo­tion atta­chée à ce qui n’est pas un simple mobi­lier urbain. Que des habi­tants aient voulu s’in­ter­po­ser contre l’abat­tage, ce matin, rappelle en même temps que les arbres sont des êtres vivants. Une ville qui détour­ne­rait une voie pour faire le tour d’un arbre, serait, pour nous, une ville où on aurait l’as­su­rance que l’hu­ma­nité ne serait pas oubliée des déci­sions à prendre. »

Poitiers, le 15/02/16

2 réflexions sur « Abat­tage d’arbres et arres­ta­tion musclée à Poitiers »

  1. J’ai signé cette pétition, mais tout est décidé en avance, nous n’avons qu’à la fermer! L’intervention des « forces » était disproportionnée, Katia n’avait ni une kalachnikov  ni des grenades et pourtant elle a été traitée comme une criminelle!

    Pour sauver notre AMAZONIE!!!!

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