Bassines non merci: Jeudi 19heures devant les préfec­tures et sous préfec­tures en soutien aux deux mani­fes­tants dans le coma. Et péti­tion.


Appel à se rassem­bler jeudi 30 mars à 19h devant les préfec­tures du pays.  En soutien aux 2 mani­fes­tants dans le coma, aux blessé.es de Sainte-Soline et du mouve­ment des retraites, pour la fin des violences poli­cières. 

« La bruta­lité conco­mi­tante de la réponse d’État à la pour­suite du mouve­ment des retraites et à la mobi­li­sa­tion de Sainte-Soline est en train de marquer au fer rouge l’his­toire du pays. Elle appelle aujourd’­hui à faire front ensemble.

Face à l’inac­tion clima­tique du gouver­ne­ment, à son soutien intan­gible à des lobbys indus­triels écoci­daires et à l’ag­gra­va­tion flagrante de la crise écolo­gique, le mouve­ment contre les méga-bassines a, ces derniers mois, offert une prise. Si le peuple de l’eau, plus nombreux que jamais à braver les inter­dic­tions préfec­to­rales, est allé de nouveau jusqu’au chan­tier de la bassine de Sainte-Soline le 25 mars ce n’était pas par goût incon­si­déré du risque. Tout ce qui a été dit sur les soi-disantes moti­va­tions obscures des mani­fes­tant·es par Darma­nin et consorts avant et après la mobi­li­sa­tion est à cet égard une profonde insulte à l’en­ga­ge­ment des 30 000 personnes qui se sont rassem­blées samedi. Si depuis un an et demi, ces foules gran­dis­santes ne se contentent plus de défi­ler mais recherchent des gestes ad hoc pour frei­ner concrè­te­ment certains chan­tiers, pour empê­cher le pillage de l’eau ou des terres, c’est bien parce qu’il y a une urgence vitale à agir. Et ce senti­ment d’ur­gence ne fera qu’aug­men­ter tant que l’on conti­nuera à construire dans ce pays des infra­struc­tures dont les consé­quences sont telles qu’elles incarnent une violence écolo­gique et sociale qui n’est plus aujourd’­hui tolé­rable.

Cet élan vital, E. Macron l’a accueilli samedi avec une pluie de grenades létales, 4000 en 2h. Alors que 30 000 personnes s’ap­pro­chaient d’un trou grillagé que l’État avait trans­formé en symbole de son auto­rité, 200 personnes ont été percées d’éclats dans leurs chairs, 40 grave­ment. L’une a perdu l’oeil, d’autres se sont faits arra­cher la mâchoire ou risquent de perdre le pied. Deux sont toujours aujourd’­hui dans le coma, entre la vie et la mort. Comme à Malville face à la défer­lante anti-nucléaire en 77 ou à Sivens en 2014 face à l’éclo­sion des zads en divers endroits du pays, l’État français a choisi déli­bé­ré­ment le 25 mars de se donner sciem­ment la possi­bi­lité de tuer.

Ce 25 mars, le gouver­ne­ment Macron a tenté de faire taire un espoir poli­tique par la muti­la­tion de masse.

Il a ainsi affirmé bruta­le­ment que la montée en puis­sance du mouve­ment de défense de l’eau ne pouvait qu’être consi­dé­rée comme un affront into­lé­rable à son égard. Depuis des années, ce mouve­ment réitère pour­tant les demandes d’ou­ver­ture d’un réel dialogue avec les habi­tant·es des terri­toires, les paysan·nes, les asso­cia­tions envi­ron­ne­men­tales. La seule réponse gouver­ne­men­tale à ces issues au conflit aura été est la terreur. Cette violence sourde face au mouve­ment écolo­giste est la même que le gouver­ne­ment Macron a déployé pour mater les gilets jaunes en 2019 et aujourd’­hui contre le peuple qui persiste à refu­ser sa réforme injuste des retraites. C’est aujourd’­hui cette réduc­tion du champ poli­tique à la grenade, ces cowboys en roue libre en quad ou en moto qui vont jusqu’à inquié­ter les insti­tu­tions inter­na­tio­nales. A cette violence de rue, Darma­nin ajoute aujourd’­hui la persé­cu­tion légale des mouve­ments orga­ni­sa­teurs avec l’en­ga­ge­ment d’une procé­dure de disso­lu­tion à l’en­contre des Soulè­ve­ments de la terre.

De Sainte-Soline, ce week-end nous rete­nons heureu­se­ment aussi les trac­teurs paysans qui déjouent les escortes de police, le camp qui surgit des champs au milieu du dispo­si­tif, les cama­rades des 4 conti­nents, les animaux géants et les danses, la foule de tout âge qui serpente les champs à l’in­fini, son courage, sa soli­da­rité inouïe face à l’ad­ver­sité. Toute cette force est encore en nous et nous la retrou­ve­rons. Mais elle est aujourd’­hui profon­dé­ment enta­chée par les chairs muti­lées, par ces vies encore en suspens. C’est pour nos bles­sé·es, pour leur rendre hommage, appui, pour que cela cesse qu’il y a un impé­ra­tif à se retrou­ver de nouveau dans la rue. Non pas concen­trés sur une même prai­rie cette fois. Mais partout dans le pays, devant les préfec­tures. Bien plus nombreux et nombreuses encore.

Alors que nous conti­nuons à mani­fes­ter contre la réforme des retraites, alors que nous conti­nue­rons à conver­ger pour arrê­ter les méga-bassines, nous appe­lons à nous rassem­bler:
jeudi à 19h devant toutes les (sous)-préfec­tures. En soutien aux 2 mani­fes­tants dans le coma, aux bles­sées de Sainte-Soline et du mouve­ment des retraites, pour la fin des violences poli­cières, pour la disso­lu­tion de la brav-m et l’in­ter­dic­tion des grenades GM2L
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Pour que celles et ceux qui étaient là de toute la France puissent dire et témoi­gner. Parce que le gouver­ne­ment est triple­ment coupable : d’avoir lancé des grenades létales, de l’avoir prémé­dité, et d’avoir ensuite obstrué l’ar­ri­vée des secours. Montrons leur massi­ve­ment jeudi que nous ne les lais­se­rons pas étouf­fer l’es­poir à coup de grenades. Que nous sommes là. Toujours.

Confé­dé­ra­tion Paysanne – Bassines Non Merci – Les Soulè­ve­ments de la terre, les orga­ni­sa­teurs de la mobi­li­sa­tion du 25 mars à Sainte-soline et toutes les orga­ni­sa­tions sociales, syndi­cales, et asso­cia­tions qui souhai­te­ront s’y asso­cier.

Pour co-signer l’ap­pel : https://crypt­pad.fr/form/#/2/form/view/rrhj+rHU1B6GjNTtwnKQMEJ+p5Xd9cQDToQZ9J9nwzo/

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