Souvent les tenants des partis de gouvernement accusent leurs opposants de gauche de ne pas accepter de mettre « les mains dans le cambouis ». Cela, généralement, signifie pour eux ne pas accepter de participer aux divers accommodements de la démocratie participative à l’ère néolibérale – lesquels confinent de plus en plus souvent à la corruption, et pas seulement pour les familles Fillon, Sarkozy et Le Pen.
Or, ce dimanche, une question se posait à moi: comment ne pas participer à une œuvre salutaire, celle de participer à balancer dans les poubelles de l’histoire monsieur Manuel Valls? L’occasion du deuxième tour des primaires était trop belle. Moi qui ne suis point habitué du faux cambouis des personnages qui font carrière en politique (à s’en goinfrer pour certains), je me suis trouvé une vocation temporaire d’éboueur politique.
Et ce dimanche soir, Valls a réuni 41% des voix lors du deuxième tour des « primaires » organisées par le Ps. Une claque.
Valls, le néolibéral qui aime les patrons et le clama à tous vents, et fit leur politique avec empressement servile. Valls, le néolibéral ennemi des syndicats de lutte qui fit tout pour les détruire. Valls qui fit réprimer les manifestations d’opposition à la loi Travail et les rassemblements « Nuit debout » à Paris en fin de nuit. Valls qui couvrit toutes les bavures policières de son état d’urgence (vaste bavure policière) et fut alors l’objet du rejet de la Ligue des droits de l’homme. Valls qui tenta de qualifier la mort de Rémi Fraisse d’accident.
Son humiliation était nécessaire; voilà qui est fait.
Sans craindre de me salir les mains, j’ai participé au rejet de monsieur Manuel Valls. Je suis allé voter à ces « primaires » sans croire un instant aux propositions de Hamon et sans la moindre sympathie résiduelle pour le parti créé par Mitterrand ( mais c’est une autre histoire) .
Et j’ai les mains sales. Mais l’esprit libre.
Maintenant, Mélenchon, pour qui je vais voter, doit prendre au mot la proposition de discussion de Hamon, d’autant plus que Hamon n’est pas en position de force. Et, au-delà, accepter de discuter avec celles et ceux qui n’acceptent pas l’intégralité de ses exigences.
Pour battre la droite et le FN. Sale boulot, mais urgemment nécessaire.
PB, 29–01–2017
Hamon a gagné cette primaire. A 60% ou plus, à Poitiers, dans la Vienne, et ailleurs (presque partout).
Claeys, tous les dirigeants du PS, ici comme ailleurs, soutenaient Valls le cogneur et la majorité des militant.e.s PS ont voté comme le disaient leurs chefs.
Mais le peuple de gauche qui s’est déplacé a voté massivement contre l’appareil local et national du PS.
Maintenant, les députés du PS et leurs pièces rapportées ne se posent pas la question de réfléchir à cette coupure d’avec ce peuple de gauch; non, il se demandent s’ils vont rejoindre dès aujourd’hui ou plutôt demain Macron l’ami du MEDEF; s’il est plus rusé et prudent de rester au PS pour continuer leur carrière. L’absence de principes politique (de gauche) est une fois de plus prouvée par ce parti et ses factions.
Hamon bavarde avec ces personnes…
Il était bien de voter contre Valls et ce régime qui a réprimé les syndicats et le mouvement social. Soutenir le projet de Hamon d’une nouvelle gauche plurielle serait contraire à ce vote de rejet de Valls. L’indépendance par rapport aux destructeurs de la gauche est un principe de notre époque troublée.