Commu­niqué commun de la France insou­mise, d’Eu­rope Écolo­gie-Les Verts et du Parti socia­liste, membres de la NUPES. Répondre aux urgences sociales et écolo­giques.

Commu­niqué commun de la France insou­mise, d’Eu­rope Écolo­gie-Les Verts et du Parti socia­liste, membres de la NUPES

Nous, forma­tions poli­tiques de la NUPES, parti­ci­pons à la réunion propo­sée par le président de la Répu­blique ce mercredi 30 août. Nous y porte­rons 14 propo­si­tions communes pour apai­ser le pays et répondre aux urgences sociales et écolo­giques. Elles s’ins­crivent dans le cadre du programme de la NUPES que nous défen­dons.

I – APAISER LE PAYS

1. L’an­née qui vient de s’écou­ler a été parti­cu­liè­re­ment éprou­vante pour les françaises et les français. Pour permettre l’apai­se­ment, pour refaire nation, un premier geste est néces­saire : la suspen­sion de la publi­ca­tion des décrets d’ap­pli­ca­tion de la réforme des retraites. Et puisque le président souhaite consul­ter direc­te­ment les Français, qui compren­drait qu’il en convoque un sans les inter­ro­ger sur la retraite à 64 ans ? Nous souhai­tons la convo­ca­tion d’un réfé­ren­dum pour permettre au peuple Français de tran­cher sur cette réforme.

2. Les mois de juin et de juillet ont été marqués par le meurtre du jeune Nahel par un agent de police, par les révoltes urbaines qui ont suivi et par un mouve­ment sédi­tieux dans la police, soutenu au plus haut niveau de la hiérar­chie poli­cière et du gouver­ne­ment. Ces événe­ments ne peuvent pas rester sans réponse d’am­pleur. Nous deman­dons une réforme en profon­deur de la police natio­nale incluant un plan de lutte contre le racisme, une révi­sion totale de toute  la doctrine de sécu­rité publique incluant une nouvelle loi paci­fi­ca­trice, le rempla­ce­ment de l’IGPN par une auto­rité de contrôle indé­pen­dante et le réta­blis­se­ment d’une véri­table police de proxi­mité pour garan­tir la paix.

3. Cette année a été aussi le théâtre d’une crimi­na­li­sa­tion des mobi­li­sa­tions citoyennes pour le climat. Le déploie­ment par le gouver­ne­ment d’une rhéto­rique présen­tant les citoyens mobi­lisé.es comme des “éco-terro­ristes” s’est accom­pa­gné d’une volonté de dissoudre des collec­tifs enga­gés, comme celui des Soulè­ve­ments de la Terre. Nous saluons la déci­sion du Conseil d’Etat, garant de nos prin­cipes de remettre en cause cette disso­lu­tion, mais nous deman­dons au gouver­ne­ment la fin défi­ni­tive de cette procé­dure et un mora­toire sur la construc­tion de méga-bassines.

II – RÉPONDRE AUX URGENCES IMMÉDIATES

4. Les Françaises et les Français sont confron­tés à une hausse des prix très impor­tante sur les produits alimen­taires, l’éner­gie ou les carbu­rants. La cause est connue : le premier facteur de la hausse des prix sur les produits alimen­taires est l’aug­men­ta­tion des marges de l’in­dus­trie agroa­li­men­taires qui ont bondi de 70% en un an et demi. C’est pourquoi il est temps d’agir. Nous deman­dons la mise en place de mesures de blocage des prix à la baisse sur les produits de première néces­sité et de taxa­tion des profits extra­or­di­naires accu­mu­lés par les grandes entre­prises.

5. Dans le même temps, les rému­né­ra­tions dans le privé comme dans la fonc­tion publique n’ont pas progressé à la hauteur de l’in­fla­tion. Il est aujourd’­hui de plus en plus diffi­cile de vivre de son travail. C’est pourquoi nous deman­dons l’ou­ver­ture immé­diate d’une confé­rence natio­nale sur les salaires, l’aug­men­ta­tion du SMIC à 1600 euros net et l’in­dexa­tion sur l’in­fla­tion des salaires de la fonc­tion publique comme du secteur privé.

6. Les familles et les jeunes vont être frap­pés de plein fouet par la hausse des prix à l’oc­ca­sion de la rentrée scolaire et la rentrée étudiante. La hausse du prix des four­ni­tures scolaires est esti­mée à plus de 11% et l’aug­men­ta­tion du coût de la vie étudiante à près de 7%. Nous deman­dons la prise en charge des four­ni­tures scolaires par le budget de l’État, l’aug­men­ta­tion du salaire des ensei­gnants, la géné­ra­li­sa­tion du repas à 1 euro pour l’en­semble des étudiantes et étudiants en atten­dant  la mise en place d’une allo­ca­tion d’au­to­no­mie pour les jeunes. Paral­lè­le­ment, pour les ainés, il est urgent de mettre en place une allo­ca­tion soli­daire d’au­to­no­mie en établis­se­ment qui limite le reste à charge des rési­dents en Ehpad. Une loi grand âge est atten­due depuis long­temps pour faire face à la tran­si­tion démo­gra­phique.

7. Cet été a montré les impacts concrets du chan­ge­ment clima­tique. Début août, ce sont       près de 100 communes françaises qui n’avaient plus accès à l’eau. A Mayotte, l’ac­cès à l’eau n’est désor­mais possible qu’un seul jour sur trois. Nous deman­dons un plan d’in­ves­tis­se­ments massifs pour l’ac­cès à l’eau dans les dépar­te­ments ultra-marins, un programme de réno­va­tion des cana­li­sa­tions pour réduire les gaspillages et la mise en place d’une tari­fi­ca­tion progres­sive pour prio­ri­ser les usages, avec la gratuité des premiers mètres cubes indis­pen­sables à la vie.

8. La cani­cule a aussi frappé le pays et révélé à quel point nous n’étions pas prêts à faire face à la multi­pli­ca­tion des phéno­mènes clima­tiques extrêmes. Nous deman­dons que l’Etat se dote d’un véri­table plan pour faire face aux cani­cules et que le budget à venir prévoit l’iso­la­tion d’au moins 700 000 loge­ments par an afin de mettre fin aux situa­tions de préca­rité éner­gé­tique et de lutter concrè­te­ment contre le chan­ge­ment clima­tique. Nous deman­dons le réta­blis­se­ment et le renfor­ce­ment de l’Im­pôt sur la Fortune (ISF), incluant une dimen­sion clima­tique, pour en assu­rer pour partie le finan­ce­ment comme l’ont suggéré les experts du gouver­ne­ment eux-mêmes.

9. Les tensions sont égale­ment extrê­me­ment fortes pour l’ac­cès au loge­ment. L’ex­plo­sion des loyers et des charges devient insou­te­nable. Le nombre de personnes sans-abri atteint des records. Nous deman­dons un enca­dre­ment des loyers l’an­née prochaine, l’ar­rêt des coupes budgé­taires contre les bailleur sociaux, l’aug­men­ta­tion des APL ainsi que la construc­tion de 200 000 loge­ments publics par an pour permettre à chacun de pouvoir être logé dans des condi­tions dignes.

10. L’hô­pi­tal craque. La déser­ti­fi­ca­tion médi­cale prive d’ac­cès aux soins un nombre crois­sant de nos conci­toyens. Rendre des moyens à une poli­tique de santé publique, ce n’est pas écono­mi­ser en dissua­dant les plus pauvres de consul­ter. Créer un impôt sur chaque boîte de médi­ca­ment et sur chaque consul­ta­tion, afin de déga­ger de l’argent destiné à ache­ter encore plus cher les médi­ca­ments auprès des grands labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques relève de l’aber­ra­tion. Nous deman­dons l’aban­don de ce nouvel impôt sur la mala­die, l’exa­men rapide de la propo­si­tion trans­par­ti­sane sur les condi­tions d’ins­tal­la­tion des méde­cins à l’ins­tar de ce qui a été admis pour les dentistes, le rembour­se­ment à 100 % par la Sécu­rité sociale des soins de santé pres­crits, la consti­tu­tion d’un pôle public du médi­ca­ment et le recru­te­ment massif de profes­sion­nels du soin et du médico-social.

III – FAIRE FACE À L’URGENCE CLIMATIQUE

11. La lutte contre le chan­ge­ment clima­tique est le premier défi du siècle. Elle néces­site une rupture avec les poli­tiques mises en place des dernières années et une prise en compte dans l’en­semble des poli­tiques mises en place par l’Etat et les collec­ti­vi­tés locales. C’est pourquoi nous deman­dons la mise en place d’une véri­table plani­fi­ca­tion écolo­gique, orga­ni­sant la réduc­tion des émis­sions de gaz à effet de serre dans le respect des enga­ge­ments pris par la France dans le cadre des accords de Paris (-65% d’ici à 2030).

12. Cette plani­fi­ca­tion écolo­gique néces­site un effort finan­cier, poli­tique et indus­triel hors du commun. Cela inclut notam­ment le déve­lop­pe­ment massif des éner­gies renou­ve­lables, des poli­tiques d’ef­fi­ca­cité et de sobriété éner­gé­tique, le déve­lop­pe­ment des modes de trans­port alter­na­tifs à la voiture indi­vi­duelle et une trans­for­ma­tion du modèle agri­cole vers un modèle compa­tible avec les limites plané­taires. Nous deman­dons un plan massif sur cinq ans pour inves­tir, déve­lop­per l’em­ploi et la forma­tion, et réta­blir une gouver­nance publique dans l’éner­gie, les trans­ports et la santé, gérés démo­cra­tique­ment, afin de réin­dus­tria­li­ser le pays au service de la bifur­ca­tion écolo­gique.

13. Cette plani­fi­ca­tion néces­site aussi de proté­ger les forêts, les sols, et la biodi­ver­sité de nos terri­toires. Pour cela, nous deman­dons un programme de lutte contre l’ar­ti­fi­cia­li­sa­tion des sols et la pêche illé­gale et le renfor­ce­ment des moyens humains et finan­ciers des opéra­teurs publics pour mener à bien leur mission.

IV – TOURNER LA PAGE DE LA 5E REPUBLIQUE

14. Cette année a montré à quel point les insti­tu­tions de la 5ème Répu­blique permet­tait à un homme seul de déci­der contre le pays tout entier. Il est temps de bâtir de nouvelles insti­tu­tions pour en finir avec la monar­chie prési­den­tielle et permettre l’exer­cice du pouvoir par le peuple. C’est pourquoi nous deman­dons le passage à une VIème Répu­blique parle­men­taire, incluant des droits nouveaux pour les citoyens et la protec­tion de nos liber­tés fonda­men­tales, comme le droit à l’IVG, la liberté du genre ou le droit à choi­sir libre­ment sa fin de vie qui doivent être inscrits dans la Cons­ti­tu­tion.


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