Commu­niqué de presse du 13 avril 2020 des Collec­tifs Inter-Hopi­taux et Inter-Urgences

Les Collec­tifs Inter-Hopi­taux et Inter-Urgences ont entendu le discours du Président de la Répu­blique notam­ment lorsqu’il a exprimé, une nouvelle fois, sa recon­nais­sance aux person­nels de santé toujours présents pour gérer une crise sans précé­dent. Tout cela n’a été et n’est possible que grâce :

(1) à une immense réor­ga­ni­sa­tion de tous les hôpi­taux, ayant cessé la tota­lité de leurs acti­vi­tés non urgentes pour libé­rer des person­nels dans les unités COVID,

(2) à une mobi­li­sa­tion sans faille des soignants et autres person­nels de santé, reve­nus à l’hô­pi­tal sur leur congés ou alors qu’ils l’avaient quitté, et

(3) car les admi­nis­tra­tifs hospi­ta­liers ont suivi et soutenu les orga­ni­sa­tions propo­sées par les acteurs de terrain.

Le Président de la Répu­blique a reconnu que, « à l’évi­dence » le « moment a révélé des failles, des insuf­fi­sances », que  » blouses, gants, gels hydro­al­coo­liques, masques » avaient manqué. Il a annoncé l’ar­ri­vée de tests et de masques qui permet­tront le décon­fi­ne­ment graduel d’ici quelques semaines. Mais c’est aujourd’­hui que font défaut les moyens de protec­tion des soignants et les médi­ca­ments néces­saires pour les patients.

Pour la cinquième fois depuis juin 2019 il est annoncé un plan massif pour l’hô­pi­tal. Le CIU et le CIH attendent toujours la réalité des annonces : si, comme l’a dit le chef de l’état, les diffé­rences ne doivent repo­ser que sur l’uti­lité publique, il faut répa­rer l’injus­tice et donner ce qui est du. Une reva­lo­ri­sa­tion sala­riale est due aux person­nels hospi­ta­liers, les infir­mier.es ne doivent plus être au 28em rang des rému­né­ra­tions des pays de l’OCDE, alors même que leur enga­ge­ment est applaudi tous les soirs. Il faut que les effec­tifs soient renfor­cés, que les charges de travail soient tenables. Il faut que le budget de l’hô­pi­tal public soit à la hauteur de ses besoins, que la gouver­nance hospi­ta­lière fonc­tionne comme elle l’a fait en ces temps de crise, c’est à dire en suivant les déci­sions des acteurs de terrain. Il n’est pas envi­sa­geable que le discours du Président de la Répu­blique ne se traduise pas en mesures effec­tives.

L’alerte lancée depuis plus d’un an d’abord par le Collec­tif Inter-Urgences puis le Collec­tif Inter-Hopi­taux et enfin par la démis­sion massive de plus de 1000 chefs de service, n’avait pas entrainé de sursaut. Les person­nels hospi­ta­liers se sont enga­gés massi­ve­ment pour le soin de tous leurs conci­toyens pendant cette crise au prix d’un épui­se­ment avancé et en prenant des risques pour leur propre santé. Il est temps que le Président de la Répu­blique reçoive les collec­tifs et les syndi­cats et qu’il apporte les réponses indis­pen­sables aux demandes formu­lées depuis un an.
Le Président de la Répu­blique a pu consta­ter, une fois encore, qu’il pouvait comp­ter sur tous les person­nels de santé. À lui main­te­nant de nous montrer que nous pouvons comp­ter sur lui et qu’ainsi l’on puisse croire au retour des « jours heureux ».

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