Les Collectifs Inter-Hopitaux et Inter-Urgences ont entendu le discours du Président de la République notamment lorsqu’il a exprimé, une nouvelle fois, sa reconnaissance aux personnels de santé toujours présents pour gérer une crise sans précédent. Tout cela n’a été et n’est possible que grâce :
(1) à une immense réorganisation de tous les hôpitaux, ayant cessé la totalité de leurs activités non urgentes pour libérer des personnels dans les unités COVID,
(2) à une mobilisation sans faille des soignants et autres personnels de santé, revenus à l’hôpital sur leur congés ou alors qu’ils l’avaient quitté, et
(3) car les administratifs hospitaliers ont suivi et soutenu les organisations proposées par les acteurs de terrain.
Le Président de la République a reconnu que, « à l’évidence » le « moment a révélé des failles, des insuffisances », que » blouses, gants, gels hydroalcooliques, masques » avaient manqué. Il a annoncé l’arrivée de tests et de masques qui permettront le déconfinement graduel d’ici quelques semaines. Mais c’est aujourd’hui que font défaut les moyens de protection des soignants et les médicaments nécessaires pour les patients.
Pour la cinquième fois depuis juin 2019 il est annoncé un plan massif pour l’hôpital. Le CIU et le CIH attendent toujours la réalité des annonces : si, comme l’a dit le chef de l’état, les différences ne doivent reposer que sur l’utilité publique, il faut réparer l’injustice et donner ce qui est du. Une revalorisation salariale est due aux personnels hospitaliers, les infirmier.es ne doivent plus être au 28em rang des rémunérations des pays de l’OCDE, alors même que leur engagement est applaudi tous les soirs. Il faut que les effectifs soient renforcés, que les charges de travail soient tenables. Il faut que le budget de l’hôpital public soit à la hauteur de ses besoins, que la gouvernance hospitalière fonctionne comme elle l’a fait en ces temps de crise, c’est à dire en suivant les décisions des acteurs de terrain. Il n’est pas envisageable que le discours du Président de la République ne se traduise pas en mesures effectives.
L’alerte lancée depuis plus d’un an d’abord par le Collectif Inter-Urgences puis le Collectif Inter-Hopitaux et enfin par la démission massive de plus de 1000 chefs de service, n’avait pas entrainé de sursaut. Les personnels hospitaliers se sont engagés massivement pour le soin de tous leurs concitoyens pendant cette crise au prix d’un épuisement avancé et en prenant des risques pour leur propre santé. Il est temps que le Président de la République reçoive les collectifs et les syndicats et qu’il apporte les réponses indispensables aux demandes formulées depuis un an.
Le Président de la République a pu constater, une fois encore, qu’il pouvait compter sur tous les personnels de santé. À lui maintenant de nous montrer que nous pouvons compter sur lui et qu’ainsi l’on puisse croire au retour des « jours heureux ».