Interventions d e notre élue Maryse Desbourdes, « Pour une Alternative à Gauche », liste citoyenne soutenue par les Alternatifs, le NPA et la Gauche Anticapitaliste
Avance de subvention de fonctionnement à « Poitiers le Centre » (délibération n°11)
« L’association des commerçants du centre ville de POITIERS, a pour objectifs d’animer, de promouvoir et de défendre les activités économiques de cœur d’agglo.
Le constat c’est que de nombreux commerces ferment, cela est dû à la crise en premier lieu mais aussi au fait que se développe à la périphérie de POITIERS des mastodontes commerciaux ou l’accès est plus facile.
Cœur d’Agglo n’est pas attractif, comme vous le désiriez et les commerces ne sont qu’éphémères, et même s’ils font des bénéfices, ils vont là où ils vont encore faire plus de bénéfices.
Coeur d’Agglo a vidé le centre-ville des voitures, mais pas les parkings, aucune proposition n’a été faite pour améliorer les déplacements des poitevins des quartiers au centre et du centre vers les quartiers, nous avions proposé des navettes gratuites.
Avec la vente du théâtre à un promoteur privé pour en faire des commerces et des logements de grand standing, vous continuez la même politique, celle de vider le centre ville des fauteurs de bruits et autres désagréments au détriment d’une ville ouverte, vivante. »
Mes commentaires :
A. Claeys a répondu que je voulais remettre les voitures en centre-ville et faire les transports gratuits, rien de bien nouveau selon lui et pareil pour les Verts.
Je lui ai dit de ne pas faire de réflexion, il a répondu qu’il pouvait en faire en tant que maire.
Je lui ai dit que moi aussi je pouvais faire des réflexions et voilà ce que j’aurai dit si j’avais pu : il vaut mieux être bien accompagné que mal marié !!!!
Ancien Théâtre de Poitiers :
En 2008 lors de votre campagne municipale vous avez écrit :
« Théâtre : réaménager le théâtre actuel, qui pourrait notamment accueillir des salles de cinéma d’ art et essai pour répondre à une demande forte dans l’hyper centre »
En 2010, vous avez mené un projet qui a remodelé l’offre de cinéma sur GRAND poitiers qui a abouti à un protocole d’accord entre GP, CFA Atlantique et la société CGR le 12 juillet 2010.
Le deal que vous avez passé avec CGR entraînait de fait le déménagement du TAP Cinéma, vers les locaux de CGR pour un loyer exorbitant, vidant ainsi l’ancien théâtre.
Vous n’avez à aucun moment tenu compte des études réalisées, des propositions faites par le CA du TAP, les professionnels du cinéma, les spectateurs, le personnel du TAP qui se sont mobilisés contre votre projet.
Depuis le début vous ne vouliez pas maintenir le théâtre dans le domaine public, mais vous avez avancé masqué, en promettant une concertation avant toute décision
En fait à la réunion de concertation du 7 février 2013 ou les invités étaient triés sur le volet vous avez présenté des choix déjà fait par la ville pour ce lieu.
Les poitevins, attachés à ce lieu, dégoûtés par ce qu’ils avaient entendu (parodie de démocratie) ont décidé de se réunir et de créer un collectif contre la vente du théâtre, collectif devenu une association, collectif actif, imaginatif à l’image de la population poitevine que vous ne voulez pas entendre.
Une pétition en ligne a recueilli en peu de temps des milliers de signatures et depuis un an le collectif se fait entendre localement et aussi nationalement.
Aujourd’hui il a 7000 personnes ont signé la pétition et la liste des personnalités qui soutiennent notre action compte 18 artistes et historiens de l’art.
Après Le Monde en septembre, Mediapart a publié une enquête sur les aspects politico-financiers du dossier du Théâtre de Poitiers et La Tribune de l’Art a écrit de son côté un article sur l’intérêt artistique du bâtiment.
Depuis, la SPPEF (Société pour la protection des paysages et de l’esthétisme de la France) et la fédération nationale Patrimoine-Environnement, toutes deux reconnues d’utilité publique, apportent désormais leur soutien au Collectif. Elles ont publié chacune une page largement documentée sur leur site internet.
Enfin, pour compléter nos animations régulières, les permanences d’information tous les samedis devant le théâtre depuis le mois de septembre, la création d’une page facebook et d’un site internet, nous avons le plaisir de vous annoncer la parution du premier numéro de notre journal d’information « la gazette du théâtre ».
En ce moment et jusqu’au 31 janvier il y a une exposition au plan B de photos de l’ancien théâtre qui montre le remarquable bâtiment que peut-être le théâtre.
Votre projet : vendre le théâtre pour le livrer à des intérêts privés pour animer le centre ville en mélangeant commerces, appartement de grand standing et art
La disparition d’un monument historique, une dégradation définitive Dégradation de la façade par l’ouverture d’une porte détruisant les horizontales, négation de l’équilibre du bâtiment par sa surélévation, destruction des volumes intérieurs.
Notre projet :
Faire classer le bâtiment au titre des monuments historique.
Utiliser la totalité du bâtiment au service d’un projet fédérateur qui concilie culture et éducation populaire. Le besoin existe aujourd’hui à Poitiers d’un lieu de vie sociale et culturel ouvert pour tous les poitevins et toutes les poitevines, ouvert à toutes les expressions culturelles, en particulier favorisant les pratiques amateurs et de professionnels débutants pour leurs créations, les répétitions et leurs premières scènes, un lieu qui, ouvert sur la ville, ré-insuffle cette vie qui semble en déserter le centre.
Que devient aujourd’hui le centre de Poitiers, une tendance que ce projet semble parachever : à côté du Printemps qui allie commerce et logements de grand standing (et parking !), voilà le théâtre avec une offre comparable, non loin de l’Ibis Style, à proximité du 4 étoiles des anciennes archives… Prenons garde que cette tendance à la gentrification de l’hyper centre, que cette tendance à attirer une catégorie sociale bien ciblée et à lui réserver le centre, ne se fasse au détriment de la cohésion sociale et tout simplement de la vitalité de notre ville.
Vous ne voulez pas donner tous les éléments du dossier du théâtre, alors que la loi vous y oblige, ces tracasseries administratives sont mesquines et c’est sans doute parce que vous n’avez pas fait toutes les bonnes démarches.
En effet, toute démolition ou cession d’activité doit faire l’objet d’un arrêté du Ministère de la Culture et de la Communication, or à ce jour aucun arrêté n’a été signé. Dans la délibération du 23 septembre 2013, vous indiquez pourtant qu’Etant désaffecté du service public culturel, l’immeuble peut ainsi être déclassé du domaine public dans sa partie vendue.
Les termes de cette délibération sont pour le moins étonnants. L’appel à projet a été si grossièrement ficelé, que vous étant rendu compte de votre erreur, récemment, vous avez tenté d’obtenir sans droit, et en douce, un tel arrêté. En tant qu’élu, je vous fait remarquer que vous n’avez obtenu aucun mandat par délibération des élus vous autorisant à obtenir ce déclassement du domaine public culturel. Comme il s’agit du dernier conseil municipal de votre mandat, désormais, vous n’avez plus la possibilité d’obtenir une telle délibération avant les prochaines élections municipales.
Le maire n’a pas donné la parole à l’opposition lors de ce dernier Conseil de la mandature. Notre élue a envoyé le communiqué de presse suivant en date du 22/01/14 :
« Monsieur Claeys s’excuse de son attitude lors du dernier conseil par voie de presse. Je répond donc à M Claeys par voie de presse. Je ne crois pas un seul instant à la sincérité de ses excuses.
1– Il est coutumier du fait, lorsqu’il a quelque chose à nous dire, il le fait par voie de presse
2-lorsque nous avons interpellé le maire, lundi au conseil pour lui demander la parole, il quittait la salle en disant on va boire un coup
3– il ne voulait pas entendre les déclarations de l’opposition
4-si ses excuses sont réelles il peut toujours convoquer un conseil pour permettre à l’opposition de s’exprimer
5-il renvoie à la presse le soin de publier nos déclarations : mais la presse n’est pas aux ordres d’A Claeys ?
6-je crois que c’est un coup de communication bien préparé
7-je crois que le cumul des mandats fatigue M Claeys
8-la fonction de maire n’autorise pas une démonstration de pouvoir contraire à la démocratie »
Notre élue avait prévue l’intervention suivante en forme de bilan de la mandature. Voici ce qu’elle voulait dire et que le maire ne lui a pas laissé exprimer lor sde ce dernier conseil :
Un mandat de 6 ans s’achève et j’ai bien réfléchi pour cette intervention, je me suis dit, tu as beaucoup de choses à dire mais attention, 200 signes, alors ne t’emballe pas Maryse !
Vous avez eu beaucoup de mal à m’identifier, une opposition mais de gauche ! Et vous avez tout essayé en début de mandat pour minimiser mon expression au sein de ce conseil, mais au fil des années les relations se sont apaisées comme vous diriez et le respect s’est installé.
Et aujourd’hui, à part lorsque nous évoquons les transports gratuits qui suscitent hilarité et mépris, nous tenons notre place en toute indépendance.
Être seule n’est pas facile et être femme demande de la ténacité et de l’endurance, mais lorsque l’on a des convictions, que l’on est persuadée que l’on peut faire une autre politique à gauche, ça vaut le coup et c’est utile.
Je ne combat pas les hommes mais les idées, et si vous avez pris mes interventions comme des leçons, sachez que je n’ai jamais eu la prétention de donner des leçons à qui que ce soit, mais la conviction de faire d’autres propositions pour une autre politique à gauche.
Je n’ai pas de haine, mais des colères contre les politiques libérales qui cèdent à la finance, qui imposent au peuple des cures d’austérité, alors que les richesses existent.
Il y a consensus dans le conseil municipal de POITIERS, pour une gestion en dehors de la soi-disant politique politicienne ! Or dans les conseils municipaux, il est évident que les conséquences de la politique nationale, quelle soit de droite ou dite de gauche sont une réalité, les habitants subissent tous les jours les conséquences de la politique d’austérité : au niveau municipal, il faut donc les combattre, les dénoncer et non les accompagner.
Cette politique se traduit par des désengagements de l’Etat, par la baisse des subventions aux collectivités.
Les conséquences sont invariables :
- augmentation des impôts locaux, des tarifs municipaux,
- diminution des subventions aux associations,
- et cure d’austérité pour le personnel municipal
Les budgets sont « contraints » mais ce n’est pas à la population qui ne décide pas des choix politiques d’en payer les conséquences.
J’ai par mes interventions imposé un débat politique dans les conseils municipaux et de fait ils ont duré plus longtemps mais ont été tellement plus intéressant que ces chambres d’enregistrement sans débat.
Oui, les conseils sont des chambres d’enregistrements, car seuls quelques élus de la majorité ont des infos importantes, tout se passe en petit comité et la démocratie est absente, on peut avoir les infos, oui, mais il faut demander, comme à l’école et c’est le parcours du combattant qui commence.
Heureusement, il y a la presse pour nous informer des news !
Vous avez peur de ce que vous ne contrôlez pas et c’est significatif d’un manque de confiance en vous même et de vos administrés.
Je n’ai pas été élue pour moi même :
- j’ai fait d’autres propositions en lien avec les habitants, les associations qui connaissent les dossiers
- j’ai pu être un point d’appui pour des luttes locales
- j ’ai pu montrer à contrario de ceux qui disent que nous sommes que des « diseux », que nous sommes capables de faire des propositions en lien avec notre conception politique de réponses aux besoins plutôt que de distribuer l’argent public aux intérêts privés.
J’ai bien « aimé » vos petites phrases, telles :
« il y a les diseux et les faiseux »
« on ne rase pas gratis »
« y en a marre d’entendre toujours le même discours y a des riches et des pauvres…. »
« je n’ai pas de leçon à recevoir »
« tu ne connais rien en sport »
« tu veux les transports gratuits, moins d’impôts et des investissements, je ne sais pas faire, alors devient maire »
Sur le personnel communal et VITALIS
Pas de condescendance mais de la reconnaissance ; le personnel a manifesté son mal être a plusieurs reprises et nous demandons qu’il soit entendu car c’est lui qui rend le service public.
Il faut que le gouvernement revoie sa politique salariale, 3 ans sans augmentation, c’est intolérable !
Face à la politique du gouvernement HOLLANDE qui impose l’austérité à tous les niveaux, qui mène une politique de droite, qui a déclaré la guerre à la majorité de la population pour mieux remplir les caisses du patronat au nom de l’emploi et de la croissance, il y a urgence construire une opposition à la gauche de ce gouvernement, pour préparer les mobilisations seules capables de mettre en échec cette nouvelle offensive contre le monde du travail.
Il est aussi important qu’il y ait dans les municipalités des élus indépendants, anticapitalistes ou antilibéraux qui proposent une autre politique à gauche, répondant aux besoins du plus grand nombre (Logements, transports, petite enfance) parce qu’a l’échelle d’une municipalité il est possible de faire de la politique autrement, d’être un point d’appui pour les luttes locales, pour plus de démocratie et pour proposer d’autres alternatives aux politiques gestionnaires actuelles et pour ne pas laisser la contestation au seul FN.
Enfin je voulais offrir à M CLAEYS l’ouvrage de Magali GIOVANNANGELI et Jean Louis SAGOT DUVAUROUX « Voyageurs sans ticket LIBERTE EGALITE GRATUITE » sur une expérience sociale à Aubagne avec cette dédicace :
« La politique est une question de choix et pour nous, les choix sont ceux que nous pourrions faire pour le plus grand nombre. C’est le choix d’une réelle répartition des richesses à égalité pour toutes et tous. Il reste tellement à faire pour une véritable politique à gauche, mais c’est possible » signé « Pour une Alternative à Gauche« .
Et je souhaitais aussi interpeller les élus communistes : on a pu lire dans l’Humanité du lundi 30 décembre 2013 : « la gratuité comme antidote à l’austérité les fédérations communistes portent haut et fort le débat de la gratuité des transports et en font une priorité de campagne…. »…
Je voulais leur dire ce que M le Maire nous a dit pendant tout le mandat : il y a les diseux et les faiseux.