Débat dans Ensemble! après les élec­tions. Un appel à rejoindre FI

A la fin de cette séquence élec­to­rale, un débat s’est ouvert dans Ensemble! Prenant acte de la dispa­ri­tion du Front de gauche comme projet natio­nal, de la réus­site de France insou­mise, nouvelle force élec­to­rale et mili­tante anti­li­bé­rale, de l’of­fen­sive contre nos droits sociaux et nos liber­tés lancée par Macron et ses bien disci­pli­nés marcheurs.

D’ici le mois d’oc­tobre une consul­ta­tion natio­nale des mili­tant.e.s d’En­semble! va être orga­ni­sée.

Voici une première contri­bu­tion.

Elle est signée notam­ment par Myriam Martin, une des porte-parole d’ Ensemble! C’est un appel  à ce que Ensemble! rejoigne la France insou­mise. Pas de faux débat: cela ne signi­fie en rien dissoudre Ensemble! dans FI; ce n’est pas souhai­table et ce n’est pas demandé par l’équipe diri­geante de FI.

C’est une recon­nais­sance de la réus­site de ce rassem­ble­ment anti­li­bé­ral nouveau qu’est FI, de sa dyna­mique, douze ans après celui réalisé lors de la campagne contre le Traité consti­tu­tion­nel et lors du réfé­ren­dum de 2005.

En tant qu’an­ti­ca­pi­ta­listes nous jugeons urgent d’y prendre notre place.

D’autres textes,  contra­dic­toires à celui-ci,  seront publiés sur ce site.

Pascal Bois­sel, 19–7–2017

 

 

 

 

La France insou­mise, pour construire une nouvelle force éman­ci­pa­trice
Olivier Mollaz, Myriam Martin, Guillaume Floris, Manue Johsua, Capu­cine
Larzillière, Emre Öngun, Ingrid Hayes, Pierre-François Grond, sont membres et anima­teurs d’En­semble.

Un profond mouve­ment popu­laire, social et poli­tique, incarné par le vote pour Jean-Luc Mélen­chon et la France insou­mise, s’est exprimé à l’oc­ca­sion des élec­tions prési­den­tielles et légis­la­tives. Parve­nue quasi­ment au niveau du bloc de droite et plus très loin du FN, la dyna­mique qui a alors émergé modi­fie dura­ble­ment le paysage poli­tique, en parti­cu­lier à gauche, où les deux partis domi­nants du XXème siècle sont l’un et l’autre margi­na­li­sés et divi­sés.
Des centaines de milliers d’hommes et de femmes se sont mis en mouve­ment, pour beau­coup pour un premier enga­ge­ment. Les jeunes ont été aux avant-postes.
Les classes popu­laires, mépri­sées et rendues invi­sibles depuis des décen­nies, ont commencé à rele­ver la tête et à retrou­ver une part de leur dignité.
C’est une page qui est tour­née et nous ne revien­drons pas en arrière.

Nous ne sous-esti­mons pas pour autant ce que signi­fie la victoire de Macron, les dangers qu’une poli­tique ultra­li­bé­rale, sécu­ri­taire et auto­ri­taire repré­sente pour notre camp social.
Mais lire les résul­tats de la prési­den­tielle seule­ment à l’aune de la victoire de l’uni­fi­ca­tion des libé­raux de droite et de gauche serait une erreur.
De la même manière, il nous faut regar­der luci­de­ment le danger fasciste et xéno­phobe porté par le Front Natio­nal. Mais égale­ment consta­ter qu’un début d’en­di­gue­ment de la progres­sion fron­tiste est à mettre à l’ac­tif de la campagne prési­den­tielle de Jean-Luc Mélen­chon.

À nous tous désor­mais, incombe la respon­sa­bi­lité de trans­for­mer cette dyna­mique en oppo­si­tion sociale et poli­tique à Macron et de prépa­rer le plus tôt possible les condi­tions d’une alter­na­tive, les condi­tions d’une majo­rité poli­tique.
Cela est possible si les forces qui ont soutenu la campagne prési­den­tielle de Jean-Luc Mélen­chon se rassemblent dans le cadre construit par France insou­mise durant cette campagne.

Les cartels sans cohé­rence poli­tique natio­nale et locale ne sont plus adap­tés à la situa­tion poli­tique actuelle comme l’a montré l’échec du Front de gauche.

Toute­fois, aucune force pérenne ne saurait se construire ni s’en­ra­ci­ner sans agglo­mé­rer les expé­riences mili­tantes syndi­cales, asso­cia­tives, poli­tiques dont le patri­moine et le capi­tal vivant sont déci­sifs pour forti­fier l’ac­quis et surmon­ter les pièges et les diffi­cul­tés qui ne manque­ront dans notre combat contre l’oli­gar­chie capi­ta­liste. Nous avons besoin dans le pot commun du meilleur du socia­lisme, du commu­nisme, de l’éco­lo­gie poli­tique, du syndi­ca­lisme, du fémi­nisme, de l’al­ter­mon­dia­lisme, de l’an­ti­ca­pi­ta­lisme.

Un proces­sus consti­tuant, qui est de la respon­sa­bi­lité de l’équipe anima­trice de France insou­mise, permet­trait à nos yeux de réali­ser cet objec­tif et de regrou­per des forces aujourd’­hui dispo­nibles, porteuses de cette diver­sité d’ex­pé­riences.
Mili­tants d’En­semble, nous consta­tons aujourd’­hui que France insou­mise est en situa­tion de consti­tuer une alter­na­tive globale au système. Ainsi, comme l’ont déjà fait de nombreux membres d’En­semble tout au long de la campagne élec­to­rale, nous avons décidé de la rejoindre.

Cepen­dant, la contri­bu­tion des membres d’En­semble à France insou­mise ne pren­dra plei­ne­ment son sens que si elle est mise en œuvre collec­ti­ve­ment. C’est pourquoi nous souhai­tons que notre mouve­ment prenne égale­ment cette déci­sion lors de la consul­ta­tion de septembre et d’oc­tobre.
Pour nous il s’agit en cohé­rence avec notre parcours anti­ca­pi­ta­liste, écolo­giste, anti­ra­ciste, inter­na­tio­na­liste et fémi­niste, de pour­suivre notre combat pour l’éman­ci­pa­tion. Pour cela nous avons besoin d’une force popu­laire, ancrée dans la jeunesse et le sala­riat, néces­sai­re­ment plura­liste et démo­cra­tique, sachant marier l’ave­nir des nouvelles géné­ra­tions avec le meilleur des expé­riences passées.