Depuis quelques années, les gouvernements successifs relayés par certains médias, nous disent, qu’il faut faire des économies, qu’il faut « se serrer la ceinture ». Mais ce sont toujours les mêmes qui renflouent les caisses de l’Etat.
Le système fonctionne pour enrichir les plus aisés (défiscalisation, facilité de prêt et d’investissement, salaires exorbitants des grands patrons, retraite-chapeau, parachute doré, etc…). Des orientations politiques peuvent être prises pour faire des économies et même générer des apports financiers à l’Etat.
Alors que faire pour inverser la tendance?
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Pour une fiscalité plus juste. L’impôt sur le revenu est en théorie l’impôt le plus juste (calculé en fonction du revenu de chacun) mais la fraude fiscale est le « sport national » en France. Bons nombre de citoyens français aisés ne paient donc pas d’impôt. Il faut mettre les moyens pour lutter contre cette fraude fiscale et punir les fraudeurs. C’est environ 80 milliards d’euros par an de manque à gagner. (le monde de février 2015)
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Pour une taxe européenne. 0,1% sur toutes les transactions financières permettrait de rapporter environ 35 milliards d’euros par an (rapport de la commission européenne de décembre 2014) pour 11 Etats membres (France, Belgique, Allemagne, Espagne, Italie, Grèce, Estonie, Autriche, Portugal, Slovaquie, Slovénie). C’est à dire environ 4 milliards d’euros par an pour la France.
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Pour la réduction du budget de l’armée. En limitant les interventions militaires à l’étranger coûteuses et souvent peu efficaces, l’Etat pourrait économiser environ 1 milliard d’euros par an. (l’Opinion de septembre 2014) Actuellement, environ 6500 militaires sont au Tchad, au Mali, en Centrafrique ou encore au Liban.
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Pour la légalisation de la production et de la vente de cannabis par l’Etat. Cette proposition permettrait de stopper une partie de la délinquance liée à cette drogue. Les événements début février 2015 dans la cité de La Castellane à Marseille démontre encore à quel niveau de délinquance conduit ce genre de trafic. De plus, cela désengorgerait les tribunaux et réduirait le nombre de détenus dans les prisons pour de courtes peines. La production de cannabis par des agriculteurs agrées par l’Etat et la vente dans des lieux spécifiques sous contrôle de l’Etat régulant le prix permettrait de créer plus de 10000 emplois et rapporterait plus de 2 milliards d’euros par an (le monde du 19 décembre 2014).
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Pour arrêter de nouveaux projets de construction de LGV. Les Lignes de Trains à Grande Vitesse sont coûteuses pour les contribuables et réservées à ceux qui peuvent se payer des billets de TGV. L’Etat pourrait économiser plus de 10 milliards par an.
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Pour la lutte contre les fraudes à Pôle Emploi. L’Etat perd chaque année environ 100 millions d’euros. Le plus gros mécanisme de fraude détectée (38,3 millions d’euros) était l’absence de déclaration des périodes d’emploi, pour cumuler salaire et allocation chômage. Suivent les emplois fictifs (16,2 millions), les résidences à l’étranger et fraudes transfrontalières (9,8 millions), la non-déclaration de la qualité de mandataire social (4,7 millions) et les changements de situation non déclarés (3,6 millions). (le monde du 28 novembre 2014)
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Pour des alternatives à la prison. Un détenu en France coûte en moyenne 32000 euros par an (le monde du 19 décembre 2012). La prison est donc très coûteuse et souvent inefficace voire destructrice pour les petits délinquants. Pour les détenus qui ne sont pas dangereux pour la société et condamnés à de courte peine il faut développer les alternatives telles que le bracelet électronique et le Travail d’Intérêt Général beaucoup moins coûteux et permettant de maintenir les liens sociaux. Pour 1000 détenus de moins en France c’est à dire moins de 2%, l’Etat économiserait environ 30 millions d’euros par an.
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Pour interdire les retraites- chapeau, les parachutes- dorés et les cadeaux de bienvenue au moins pour les patrons d’entreprises publiques. Ces gabegies sont immorales et indécentes compte tenu de la situation économique. Difficile d’estimer précisément le montant de cette économie qui pourrait s’élever à plusieurs milliards d’euros par an.
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Pour réduire considérablement les retraites et les avantages des ex-présidents, ex-ministres et ex-parlementaires. Plusieurs millions d’euros sortent chaque année des caisses de l’Etat pour assurer les retraites et les avantages (chauffeurs, garde du corps, déplacements, etc …) de ces hommes et femmes politiques.
Voici quelques propositions non exhaustives qui permettraient l’apport de plus de 100 milliards d’euros par an à l’Etat.
Que faire de 100 milliards ?
Réduire efficacement le taux de chômage, préserver nos acquis sociaux (sécurité sociale, retraite, santé), réduire l’échec scolaire, lutter contre l’exclusion et la misère sociale en facilitant l’accès au logement au plus démunis, investir massivement dans les quartiers défavorisés, développer les énergies renouvelables et les déplacements écologiques.
Pour une politique plus juste et plus sociale réduisant les inégalités entre les riches et les pauvres afin que chaque français puisse vivre décemment.
Benoît Pinot