Deuxième jour après l’as­saut des gendarmes contre Notre dame des Landes. Deux réac­tions de là-bas

Au deuxième jour de l’in­ter­ven­tion mili­taire sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, une évidence s’im­pose : ce n’est pas seule­ment évacuer la ZAD que veut le gouver­ne­ment mais c’est aussi briser celles et ceux qui, depuis des années, ont choisi de lier leurs vies au refus de la destruc­tion du bocage et des zones humides de Notre-Dame-des-Landes.

En détrui­sant par la force des dizaines de lieux de vie et de nombreuses parcelles culti­vées, en bles­sant et muti­lant des dizaines de personnes qui s’op­posent à cette poli­tique de la terre brûlée, le gouver­ne­ment sait très bien qu’il ment en reniant ses propres enga­ge­ments anté­rieurs de modé­ra­tion et de dialogue. Et c’est bien déli­bé­ré­ment qu’il choi­sit cette poli­tique à très courte-vue de la terre brûlée, escomp­tant en faire un exemple pour toutes celles et ceux qui aujourd’­hui se lèvent contre sa poli­tique.

Par la seule volonté de Macron et de son gouver­ne­ment, la ZAD est aujourd’­hui le champ d’af­fron­te­ments aussi inutiles qu’ils sont violents.

Ensemble ! 44 soutient toutes celles et tous ceux qui tentent de s’op­po­ser à ces destruc­tions insup­por­tables et se mobi­lisent pour défendre la ZAD.

Avant que ne se produise l’ir­ré­pa­rable, Ensemble ! 44 appelle la Préfète de Loire-Atlan­tique à suspendre sine die l’ac­tuelle opéra­tion mili­taire.

Contre le Président des riches et son gouver­ne­ment de menteurs, Ensemble ! 44 appelle à la coor­di­na­tion des résis­tances et des luttes.

Mardi 10 avril, 14h30.

Ensemble!44,

Confé­rence de presse tenue cette après-midi à 14h par une tren­taine de personnes repré­sen­tant les diverses acti­vi­tés agri­coles,para-agri­coles, arti­sa­nales et cultu­relles sur la ZAD.

// Commu­niqué – décla­ra­tion des porteurs d’ac­ti­vi­tés agri­coles et autres
de la zad face aux expul­sions en cours

Aujourd’­hui, à la Rolan­dière, nous étions une tren­taine de personnes repré­sen­tant les diverses acti­vi­tés agri­coles, para­gri­coles, arti­sa­nales et cultu­relles sur la ZAD. Nous avons porté un message collec­tif pour répondre aux contre-véri­tés répan­dues depuis hier par ceux qui nous expulsent. Nous avons des projets extrê­me­ment divers dans leurs formes mais nous sommes abso­lu­ment soli­daires, d’au­tant plus quand la préfec­ture essaie de nous divi­ser par des chan­tages à la destruc­tion de
nos acti­vi­tés et lieux de vie.

Hier, la ferme des cents noms a été détruite. Ce matin encore, les gendarmes cher­chaient à s’at­taquer au grand pota­ger collec­tif des Rouge et Noir et au jardin de plantes médi­ci­nales qui le jouxte. Aujourd’­hui toutes les acti­vi­tés et les habi­ta­tions de la zone sont mena­cées. Le gouver­ne­ment a fait le choix d’in­ter­rompre le dialogue, de mili­ta­ri­ser
la zone, de venir détruire avec des trac­to­pelles, des blin­dés et des milliers de gendarmes mobiles l’es­poir qui a été semé sur les terres de Notre-Dame-des-Landes.

Pour­tant, depuis plusieurs semaines, un proces­sus de dialogue et de négo­cia­tion avait été engagé par l’in­ter­mé­diaire d’une délé­ga­tion commune du mouve­ment. Celle-ci avait affirmé aux pouvoirs publics notre volonté d’en­ga­ger un proces­sus de mise en confor­mité et de régu­la­ri­sa­tion de nos acti­vi­tés et habi­tats sur la zone. Elle avait engagé un certain nombre de démarches en ce sens.

Suite au rendez-vous de la délé­ga­tion commune avec Lecornu, une demande de rendez-vous collec­tif a été envoyée au Direc­teur de la Mutua­lité Sociale Agri­cole de Loire Atlan­tique. Une copie de ce recom­man­dée a été adres­sée bien enten­due à Nicole Klein. Ironie du sort, cette lettre au nom de l’as­so­cia­tion pour un avenir commun dans le bocage était co-signée par un jeune paysan-éleveur des cent noms. Contrai­re­ment à ce qu’a prétendu hier la préfec­ture pour justi­fier la destruc­tion, celui-ci avait une acti­vité décla­rée sur le trou­peau !

Puis,le 28 mars dernier, lors de la dernière rencontre de la délé­ga­tion commune avec la DDTM, le mouve­ment avait exigé un nouveau rendez-vous au plus vite – avant l’in­ter­ven­tion annon­cée. A l’ordre du jour : soumettre à examen et à discus­sion une propo­si­tion de Conven­tion d’Oc­cu­pa­tion Précaire collec­tive, présen­ter le travail en cours sur la consti­tu­tion d’une coopé­ra­tive d’ac­ti­vi­tés rassem­blant à la fois des exploi­tants indi­vi­duels et des acti­vi­tés collec­tives, des acti­vi­tés implan­tées de longue date et d’autres qui ont germé des possi­bi­li­tés offertes par l’aban­don du projet.

Ces dernières semaines, un certains nombre de projets d’ac­ti­vi­tés qui ne dispo­saient pas d’exis­tence légale, ont consti­tué des asso­cia­tions loi 1901. Toutes les acti­vi­tés sont imbriquées et inter-dépen­dantes, tant sur le plan agro­no­mique (rota­tion des parcelles) que sur celui de la mise en commun d’ou­tils, de l’en­traide et des chan­tiers collec­tifs.

Durant toutes ces rencontres, la délé­ga­tion commune a exigé du temps pour permettre un dialogue serein. Le gouver­ne­ment, avec cette opéra­tion mili­taire, est dans une stra­té­gie de tri, de chan­tage et de nettoyage de la zone que nous refu­sons. Dans le contexte d’une telle inter­ven­tion, il est impen­sable de signer des Conven­tions indi­vi­duelles, alors que des lieux peuvent être détruits à tout moment. La préfec­ture ment quand elle prétend que des démarches soli­taires auraient été enta­mées en ce sens.
Personne ne l’avait fait car l’en­semble des projets agri­coles, para­gri­coles et arti­sa­naux de la zad avaient décidé de défendre l’hy­po­thèse d’une conven­tion collec­tive.

Pour que le dialogue reprenne, il faut que les expul­sions cessent. Si la préfec­ture s’en­ferme dans une logique de répres­sion nous devrons conti­nuer à résis­ter pour défendre les diffé­rents lieux de vie de la ZAD. Nous nous savons épau­lés depuis hier par un nombre crois­sant de personnes et d’or­ga­ni­sa­tions de toute sorte. Nous appe­lons dès à présent tous nos soutiens à nous rejoindre pour un pique nique à 13h demain mercredi 11 avril sur le camps des cheveux blancs, entre les fosses noires et les vraies rouges, sur la zad.

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