En ces temps d’état d’urgence, de chasse aux migrants, aux lendemains des crimes de masse commis par des nervis de Daesh, ont donc eu lieu des élections régionales.
Hollande a dit que nous étions en guerre contre Daesh. De nombreux commentateurs incultes ont dit et répété que Daesh était une branche extrême de la religion islamique alors que c’est un ramassis de gangsters qui se trouvent une vocation de serial killers et de proxénètes internationaux. Un climat islamophobe se répand de plus en plus dans la population, attisé par la droite et l’extrême-droite.
L’état d’urgence sert à Hollande dans communication personnelle, mais il est inefficace comme l’ont dit de nombreux juristes, à traquer les tueurs de Daesh. Il est fort utile, cependant, au pouvoir pour organiser des rafles de militants écologistes désarmés et pacifiques comme le Ministre de l’intérieur y excelle.
Guerre, racisme, répression tous azimuts, peurs: voila le terreau idéal pour le FN. Les élections arrivèrent et, en effet, le FN a atteint un score comme jamais auparavant. Au-delà des pires pronostics. Ce parti né au début des années 70 du regroupement sous l’égide de JM Le Pen de tous les ennemis des Lumières et de la démocratie, avec ses néo-nazis côtoyant les contre-révolutionaires monarchistes et ses nostalgiques des guerres coloniales, est devenu le premier parti de France. Sarkozy qui a reconfiguré une droite des plus autoritaires est surpassé par le parti post-fasciste de la famille Le Pen.
Se prépare, sous nos yeux, si nous ne réagissons pas, une défaite durable de toutes celles et tous ceux qui croient en leurs idéaux de solidarité et de liberté. C’est une société autoritaire d’un type nouveau qui se prépare dans de nombreux pays européens, et la France est à la triste avant-garde de ce mouvement.
Des fins esprits affirment que le FN a changé, qu’il n’est plus la vilaine chose répugnante inventée par le patriarche déchu, mais un parti rénové et ayant rompu avec son passé par sa douce fille. Or Marine Le Pen a redit le soir des résultats que le FN visait le pouvoir et seul. Elle en a appelé à une « union nationale » dans le FN. Elle a ainsi renouvelé le message historique du FN : hors du FN, elle ne voit , comme son papa, que des ennemis de la patrie qui s’opposent au FN . Voila un message simple qui précise les intentions totalitaires (au sens inventé par Mussolini) de leur parti.
Seules des mobilisations populaires, celles de la jeunesse tout d’abord, pourront enrayer cette machine infernale qui vise à nous détruire. Il est temps, encore.
Pascal Boissel, 7–12–2015.
Pourquoi le Front de Gauche a-t-il échoué ?
Pourquoi la gauche anticapitaliste et écologiste reste-t-elle incapable d’enrayer la machine infernale qu’est le FN ? Telles sont les questions prioritaires auxquelles il convient de chercher des réponses. Car les raisons de la montée continue du FN depuis les années 1980 sont connues et les responsabilités politiques du désastre politique que vit aujourd’hui la France, aussi.
Il est à noter que la courbe ascendante du FN suit celle des abstentionnistes devenus aujourd’hui « premier parti » de France. Des abstentionnistes pour qui n’existent aucune perspective ni projet politiques capables de répondre à leurs inquiétudes et à leur sentiment d’abandon, pas même ceux du Front de Gauche et des écologistes. Sans parler de ceux qui votent encore, mais sans conviction.
C’est à ces gens-là, et sans doute aussi à bon nombre d’électeurs du FN que la gauche anticapitaliste et écologiste doit apporter des réponses. Des réponses qui ne peuvent se situer qu’en rupture avec le système économique, social et institutionnel qu’ils rejettent. Des réponses qui ne peuvent se construire qu’avec les gens eux-mêmes dans des formes renouvelées de démocratie sociale et participative. Des réponses que le Front de Gauche, englué dans un système institutionnel de démocratie représentative obsolète, est resté incapable de proposer. Et ce n’est pas les appels de désespoir au rassemblement républicain ou même à gauche qui aideront à les trouver.
Si la gauche veut pouvoir aider à construire ces réponses, elle n’a pas d’autre choix que de se réinventer, tout en restant plus que jamais fidèle aux valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité de notre République, aujourd’hui dangereusement exposée à la montée de l’extrême droite comme aux politiques liberticides de la droite et du gouvernement socialiste.