8 décembre 2025

Il faut sauver les enfants d’ Ukraine

https://entre­les­li­gne­sen­tre­les­mots.word­press.com/2025/11/18/il-faut-sauver-les-enfants-dukraine-2/?jetpack_skip_subscrip­tion_popup

 

Il faut sauver les enfants d’Ukraine

Au détour d’une récente inter­view, Maria Lvova-Belova, la commis­saire russe aux droits de l’en­fant auprès du Président de la Fédé­ra­tion de Russie, recon­nais­sait avoir « pris » et « rééduqué » un adoles­cent ukrai­nien. Elle évoquait alors envi­ron 20 000 cas semblables.

Paral­lè­le­ment, le dernier rapport du Labo­ra­toire de recherche huma­ni­taire de l’uni­ver­sité de Yale [1], publié le 16 septembre 2025, démontre de nouveau le carac­tère géné­ra­lisé, quasi-indus­triel, ourdi et plani­fié de la russi­fi­ca­tion forcée opérée par les auto­ri­tés d’oc­cu­pa­tion russes dans les terri­toires ukrai­niens tempo­rai­re­ment occu­pés et détaille avec préci­sion le sort des mineurs ukrai­niens isolés, dépor­tés, empri­son­nés dans un réseau de camps de « réédu­ca­tion idéo­lo­gique » et de mili­ta­ri­sa­tion. Il révèle toute l’am­pleur du crime commis par le régime impé­ria­liste mafieux de Poutine contre les enfants ukrai­niens.

D’après une récente enquête réali­sée par le quoti­dien Kyiv Inde­pendent [2], les quelques 1,6 million d’en­fants qui résident dans les terri­toires occu­pés par la Russie sont soumis à un endoc­tri­ne­ment quoti­dien dès l’école où ils sont obli­gés d’étu­dier [3] selon les normes russes, forcés de rejoindre des orga­ni­sa­tions de jeunesse conçues pour glori­fier l’ar­mée. Ces futurs janis­saires sont appe­lés à gros­sir les rangs des Ukrai­niens enrô­lés de force, depuis 2014, dans l’ar­mée russe.

Selon Kate­ryna Rashevska, avocate ukrai­nienne travaillant à l’échelle inter­na­tio­nale pour défendre les droits des enfants ukrai­niens touchés par la guerre, l’ar­ticle 50 de la quatrième Conven­tion de Genève exige d’une puis­sance occu­pante qu’elle main­tienne l’édu­ca­tion des enfants en rela­tion avec les auto­ri­tés locales, qu’elle confie la scola­rité, dans la mesure du possible, aux personnes de sa propre natio­na­lité, de sa langue et de sa propre reli­gion et inter­dit d’ins­crire les enfants dans des orga­ni­sa­tions subor­don­nées à l’oc­cu­pant.

Mais peu importe aux sbires de Poutine : comme l’ex­plique crûment un nommé Igor Voro­byov, direc­teur de la branche de Volgo­grad du programme du centre « Guer­rier », orga­nisme chargé de former « les prochaines géné­ra­tions de soldats » : « Si vous voulez vaincre votre ennemi, élevez ses enfants. »

Ces pratiques mons­trueuses ont valu à Vladi­mir Poutine et à sa complice Maria Lvova-Belova d’être recher­chés pour crimes de guerre par la Cour pénale inter­na­tio­nale.

La mobi­li­sa­tion et la pres­sion inter­na­tio­nale doivent s’in­ten­si­fier, afin qu’eux et leurs complices soient amenés à rendre compte devant les tribu­naux.

Œuvrer à la paix ne peut se faire sans que justice soit rendue et que les enfants d’Ukraine puissent rentrer chez eux.

[1] https://ysph.yale.edu/news-article/ukraines-stolen-chil­dren-inside-russias-network-of-re-educa­tion-and-mili­ta­ri­za­tion/
[2] https://kyivin­de­pendent.com/inves­ti­ga­tion-russia-mili­ta­rizes-ukrai­nian-chil­dren-from-occu­pied-terri­to­ries-trai­ning-them-for-a-life­time-of-war/
[3] www.youtube.com/watch?v=ne0hQig8oK

Télé­char­ger le 4 pages au format PdF : 4-pages-enfants

******
Les enfants volés de l’Ukraine :
Au cœur du réseau russe de réédu­ca­tion et de mili­ta­ri­sa­tion

Intro­duc­tion

Le Labo­ra­toire de recherche huma­ni­taire (HRL) de l’École de santé publique de Yale a conclu que des enfants origi­naires d’Ukraine ont été emme­nés dans au moins 210 établis­se­ments situés en Russie et dans les terri­toires ukrai­niens tempo­rai­re­ment occu­pés depuis l’in­va­sion à grande échelle de l’Ukraine par la Fédé­ra­tion de Russie en 2022. (La liste complète de tous les lieux iden­ti­fiés dans cette étude est dispo­nible à l’an­nexe II.) Le HRL iden­ti­fie huit types d’éta­blis­se­ments dans cette étude, allant des camps d’été et des sana­to­riums à une base mili­taire et, dans un cas, à un monas­tère.

Les enfants ont été déte­nus dans ces lieux pendant des périodes variables : certains enfants ont été envoyés dans ces lieux à titre tempo­raire et sont rentrés chez eux. D’autres groupes d’en­fants ont été déte­nus indé­fi­ni­ment. Dans certains cas, les enfants qui sont entrés dans ce réseau de camps, appe­lés centres fami­liaux, et d’autres établis­se­ments ont été inté­grés au programme russe de place­ment et d’adop­tion forcés, avant d’être fina­le­ment placés dans des familles en Russie et de deve­nir des citoyen·nes natu­ra­li­sé·es de la Fédé­ra­tion de Russie.

Les enfants placés dans ces établis­se­ments sont régu­liè­re­ment soumis à une « réédu­ca­tion » et, dans de nombreux cas, sont inscrits à des programmes de mili­ta­ri­sa­tion forcée qui comprennent, entre autres, une forma­tion au combat et au para­chu­tisme. Les enfants de certaines instal­la­tions ont été impliqués dans la produc­tion d’équi­pe­ments mili­taires pour les forces armées russes, notam­ment des drones. Cette étude four­nit des infor­ma­tions jusqu’a­lors inac­ces­sibles sur la portée, l’am­pleur et la nature de ces programmes de réédu­ca­tion et de mili­ta­ri­sa­tion gérés direc­te­ment, dans de nombreux cas, par le gouver­ne­ment russe.

Cette étude est parve­nue à ses conclu­sions en combi­nant l’ana­lyse d’in­for­ma­tions prove­nant de sources ouvertes, le plus souvent des docu­ments et des décla­ra­tions produits par la Russie elle-même, avec l’exa­men d’images satel­lites à très haute réso­lu­tion dispo­nibles dans le commerce. Cette métho­do­lo­gie permet à HRL d’iden­ti­fier et de comprendre les tendances dans le déve­lop­pe­ment de cette constel­la­tion d’ins­tal­la­tions au fil du temps.

HRL a observé qu’un site sur cinq s’est agrandi ou a construit de nouveaux bâti­ments au cours de la dernière décen­nie envi­ron. La répar­ti­tion géospa­tiale de ces sites, un réseau d’ins­tal­la­tions qui s’étend de la mer Noire à la côte est de l’océan Paci­fique en passant par la Sibé­rie, couvre plus de 3 500 miles et 59 régions de l’Ukraine tempo­rai­re­ment occu­pée et de la Fédé­ra­tion de Russie

HRL peut conclure que la Russie exploite un système poten­tiel­le­ment sans précé­dent de réédu­ca­tion à grande échelle, d’en­traî­ne­ment mili­taire et de dortoirs capables d’ac­cueillir des dizaines de milliers d’en­fants ukrai­niens pendant de longues périodes. Bien que cette étude ne réponde pas à la ques­tion du nombre d’en­fants ukrai­niens actuel­le­ment placés sous la garde de la Russie, elle révèle les capa­ci­tés logis­tiques et opéra­tion­nelles mises en œuvre pour russi­fier les enfants arra­chés à leurs commu­nau­tés d’ori­gine en Ukraine.

https://ysph.yale.edu/news-article/ukraines-stolen-chil­dren-inside-russias-network-of-re-educa­tion-and-mili­ta­ri­za­tion/
Traduit par DE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.