Italie. Mimmo Lucano, ancien maire, est condamné à 13 ans de prison pour sa soli­da­rité en actes avec les migrant.e.s

La péti­tion

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Qui est Mimmo Lucano ?
( source Nejma Brahim, 1er octobre 2021, Média­part)

 « Mimmo Lucano, ancien maire de Riace (Italie, Calabre), a été condamné jeudi 30 septembre à 13 ans et 2 mois de prison pouras­so­cia­tion de malfai­teurs visant à aider et encou­ra­ger l’im­mi­gra­tion irré­gu­lière, fraudes, détour­ne­ment de biens publics et abus de pouvoir.
Il avait redonné vie à son village de Calabre grâce à l’ac­cueil des migrants.

Il nous disait espé­rer que l’is­sue du procès serait « posi­tive ». Dome­nico Lucano (dit « Mimmo ») a fina­le­ment été condamné à 13 ans et deux mois de prison jeudi 30 septembre, après plusieurs années de procé­dure, par le tribu­nal de Locri. C’est deux fois plus que les réqui­si­tions du parquet. L’ex-maire de Riace a été reconnu coupable d’as­so­cia­tion de malfai­teurs visant à aider et encou­ra­ger l’im­mi­gra­tion irré­gu­lière, fraudes, détour­ne­ment de fonds publics et abus de pouvoir. Une peine « exor­bi­tante » pour ses avocats, Giuliano Pisa­pia et Andrea Dacqua.

Maire de Riace, en Calabre, de 2004 à 2018 (jusqu’à sa suspen­sion), Mimmo Lucano s’était fait connaître pour ses posi­tions en faveur de l’ac­cueil des migrants. Cons­ta­tant le dépeu­ple­ment de son village après l’émi­gra­tion des Riacesi qui avaient fui le marasme écono­mique de leur région, il avait choisi d’in­té­grer à la vie de Riace, dans un modèle inclu­sif et durable, les exilés débarqués en Calabre. L’élu avait notam­ment récu­péré des loge­ments inoc­cu­pés, réha­bi­lité d’an­ciennes infra­struc­tures, relancé l’ar­ti­sa­nat et l’éco­no­mie locale et favo­risé l’édu­ca­tion et la forma­tion de tous et toutes, démon­trant qu’un « autre monde » était possible.

Le « modèle Riace » avait ainsi été salué par le Haut-Commis­sa­riat aux réfu­giés de l’ONU ou encore le pape François. En 2016, Mimmo Lucano avait été classé parmi les 50 diri­geants les plus influents par le maga­zine améri­cain Fortune et il rece­vait, l’an­née suivante, le prix Dres­den Peace.

Mais, en 2018, après avoir été visé par plusieurs enquêtes judi­ciaires, il était suspendu de ses fonc­tions, assi­gné à rési­dence puis inter­dit de séjour dans son village, jusqu’à l’an­nu­la­tion de cette déci­sion par la Cour suprême, qui avait consi­déré qu’il n’y avait aucune indi­ca­tion de « compor­te­ment frau­du­leux » que l’an­cien maire aurait « maté­riel­le­ment mis en place » pour attri­buer certains services à des coopé­ra­tives, comme la collecte des déchets. Cela n’aura pas empê­ché sa condam­na­tion ce jeudi.

Mimmo Lucano devra par ailleurs resti­tuer la somme de 500 000 euros corres­pon­dant à des fonds euro­péens. Une lourde peine qui démontre une fois de plus la crimi­na­li­sa­tion des personnes soli­daires à l’égard des migrants.

« Aujourd’­hui, nous ne connais­sons que l’ap­pa­reil et non les raisons qui ont conduit à cette déci­sion. Mais il est diffi­cile de comprendre comment on a pu en arri­ver à une peine aussi sévère, ont commenté les avocats de Mimmo Lucano auprès du Huffing­ton Post Italia, pour un homme comme Lucano qui vit dans la modes­tie et qui n’a tiré aucun avan­tage de son action en tant que maire de Riace et, comme il est apparu au cours de la procé­dure, s’est toujours engagé dans sa commu­nauté et dans l’ac­cueil et l’in­té­gra­tion [des personnes migrantes]. » Ses conseils ont annoncé vouloir faire appel de cette déci­sion. »

Outre la signa­ture de la tribune, une façon de soute­nir Mimmo Lucano est de faire connaître son œuvre via

> son livre : « Grâce à eux, comment les migrants ont sauvé mon village » où il raconte le « modèle Riace » et les obstacles à surmon­ter pour le main­te­nir .

« Mimmo LucanoMarco Rizzo Traduc­tion JEREMIE LEFEBVRE  – Langue d’ori­gine : ITALIEN Buchet Chas­tel 9 Septembre 2021

À propos

« C’est une évidence qui m’ap­pa­raît chaque fois que je m’as­sois pour contem­pler la mer : quiconque vient frap­per à nos portes, qu’il soit réfu­gié, pauvre ou voya­geur, repré­sente pour ce monde le seul salut possible, le seul véri­table espoir contre la violence de l’his­toire. ».
Quand un bateau de réfu­giés kurdes s’échoue près de son village de Riace, sur la côté cala­braise, Mimmo Lucano les accueille comme ses frères. Devenu maire, il met en place un programme d’in­té­gra­tion inédit qui redonne vie à un village en train de s’éteindre. Grâce à lui, des centaines d’hommes et de femmes retrouvent leur dignité. Grâce à eux, Riace renaît. Le célèbre « maire des migrants » raconte ici une aven­ture humaine où les petits gestes deviennent très grands, une lutte où l’es­poir et le courage s’unissent contre la barba­rie des temps. »

>un docu­men­taire : « Riace, un paese di Cala­bria » qu’il serait peut-être possible de proje­ter lors d’un ciné débat. L’idée circule sur le réseau assem­blées locales des EGM pour une projec­tion le même jour un peu partout ; Si cela ne débouche pas, on pour­rait peut-être l’en­vi­sa­ger pour les EGM 86 ? Voir PJ Un village de Calabre

Cette sentence déme­su­rée devrait susci­ter dans les jours qui viennent des propo­si­tions d’ac­tions de la part des EGM, d’or­ga­ni­sa­tions et collec­tifs d’aide aux migrants, ONG inter­na­tio­nales, …

A suivre.

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