Jusqu’à quel degré de déchéance iront Hollande et Valls ? L’al­ter­na­tive à gauche, c’est urgent !

Le discré­dit à l’égard du monde poli­tique atteint des sommets. Après deux mois de débat aussi inutile que dange­reux sur la déchéance de natio­na­lité, c’est à un jeu de chaises musi­cales affli­geant que nous venons d’as­sis­ter. Ce faux rema­nie­ment ne change rien au cap poli­tique, qui ne cesse d’échouer et de massa­crer la gauche. François Hollande et Manuel Valls entendent aller plus loin, plus fort, plus vite mais toujours dans la même direc­tion.

Ces évène­ments soulignent la néces­sité vitale pour les forces de gauche qui ne renoncent pas à chan­ger le monde de trou­ver les moyens d’ou­vrir de nouveaux chemins. L’adop­tion à l’As­sem­blée natio­nale du projet de réforme consti­tu­tion­nelle, compre­nant la déchéance de natio­na­lité, montre la gravité de la situa­tion. Malgré la mobi­li­sa­tion citoyenne et le refus de près de 100 dépu­tés PS, avec les mani­fes­ta­tions du 30 janvier, ce projet a fran­chi une première étape. Mais rien n’est joué. Jusqu’au Congrès, prévu fin mars 2016, il faut aler­ter les citoyen-ne-s, convaincre les hési­tant-e-s, pour mettre en échec cette régres­sion démo­cra­tique.

Nous connais­sons aussi les préoc­cu­pa­tions brûlantes qui animent des millions de gens : chômage, luttes en cours, répres­sion contre les syndi­ca­listes, reve­nus si bas des précaires et de toutes celles et ceux qui vivent des mini­mas sociaux, tenta­tive de casse des droits collec­tifs (Code du travail, allo­ca­tions sociales), montée du racisme.

Le rema­nie­ment gouver­ne­men­tal opéré par François Hollande témoigne de l’épui­se­ment d’un pouvoir engagé dans une fuite en avant qui nour­rit le Front natio­nal. L’en­trée d’Em­ma­nuelle Cosse au gouver­ne­ment est un coup porté à Europe Écolo­gie-Les Verts. Elle illustre l’ob­ses­sion manœu­vrière de François Hollande pour prépa­rer sa réélec­tion en 2017.

Ces calculs lamen­tables sont à l’op­posé des aspi­ra­tions démo­cra­tiques, écolo­giques, sociales. Les forces de gauche, du mouve­ment social, qui veulent contri­buer à la construc­tion d’une alter­na­tive à la poli­tique de Manuel Valls et François Hollande ont aujourd’­hui une respon­sa­bi­lité impor­tante. Il est néces­saire de sortir de l’émiet­te­ment et de la divi­sion. Notre objec­tif est de travailler à un projet poli­tique qui rassemble. Cela passe par un large débat sur les orien­ta­tions à défendre dans la prochaine période, des objec­tifs de rupture avec le cours actuel qu’il convient de construire avec toutes celles et tous ceux qui entendent lutter pour une alter­na­tive de gauche, sociale, écolo­gique, fémi­niste et anti­ra­ciste.

Simul­ta­né­ment au débat sur le projet, nous voulons agir pour la construc­tion d’un proces­sus poli­tique qui permette à la fois la conver­gence de toutes les forces dispo­nibles et l’in­ter­ven­tion citoyenne, l’éla­bo­ra­tion collec­tive du projet et la dési­gna­tion des candi­dat-e-s pouvant se faire à travers des larges vota­tions citoyennes, de primaires, ou de tout autre moyen qui permette d’abou­tir à l’unité et à la mise en mouve­ment de forces très larges. Il faut donc trou­ver les moyens de construire ce proces­sus collec­tif, qui place en son cœur la parti­ci­pa­tion popu­laire.

C’est la première étape pour abou­tir pour les élec­tions prési­den­tielles et légis­la­tives de 2017 à des candi­da­tures de large rassem­ble­ment, plura­listes et collec­tives, de toutes celles et ceux qui contestent à gauche la poli­tique gouver­ne­men­tale, qui veulent enga­ger notre pays dans un voie nouvelle en rupture avec le néoli­bé­ra­lisme, et enrayer la menace de droite et d’ex­trême-droite. Dans cette voix, prétendre rassem­bler « toute la gauche allant de Hollande au Front de Gauche » est une confu­sion et nous la refu­sons.

Dans ce contexte, la propo­si­tion de la candi­da­ture de Jean-Luc Mélen­chon a sa légi­ti­mité. Mais la méthode employée risque de rendre plus diffi­cile un tel rassem­ble­ment. Rassem­bler toutes les forces qui contestent, sur sa gauche la poli­tique du gouver­ne­ment reste un objec­tif essen­tiel.

Il faut aujourd’­hui accé­lé­rer la construc­tion des conver­gences. Elles doivent se faire avec l’en­semble des forces du Front de Gauche. Elles sont possibles avec Europe Ecolo­gie Les Verts, qui refuse de soute­nir la poli­tique de François Hollande, et qui peut conver­ger avec le Front de gauche et tous ceux et toutes celles qui souhaitent ce rassem­ble­ment. Elles sont possibles aussi avec les forces de la gauche du Parti socia­liste qui le veulent. Elles sont égale­ment possibles avec des forces syndi­cales et asso­cia­tives. Ce sont les jalons d’une nouvelle gauche qu’il faut construire.

Le mouve­ment Ensemble est déter­miné à consa­crer toute son éner­gie à rendre possible cette pers­pec­tive. Il parti­ci­pera à toutes les initia­tives à l’échelle locale comme à l’échelle natio­nale qui peuvent permettre d’avan­cer dans ce sens.

Décla­ra­tion de l’EAN d’En­semble!, le 15 février 2016.

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