Au 15 mai deux nuits d’émeutes, deux morts en Kanaky. L’obstination de Macron a mis le feu aux poudres en faisant voter le 14 mai une loi constitutionnelle. Elle vise à modifier le corps électoral en Nouvelle Calédonie pour minoriser les Kanaks dans leur pays et empêcher tout processus de décolonisation.
« En effet le deuxième référendum avait montré, en 2020, une poussée des voix indépendantistes : à seulement 9000 voix près, le « Oui » à la pleine souveraineté de la Nouvelle Calédonie était majoritaire. »
Rappelons que « la Kanaky/Nouvelle-Calédonie reste un territoire non autonome au regard du droit international, à ce titre inscrit sur la liste des pays à décoloniser selon la résolution 15–14 des Nations Unies ».
En 2019 en raison de la pandémie, le troisième référendum prévu dans l’ Accord de Nouméa avait été boycotté par les indépendantistes . Macron était passé outre et le résultat est contesté par les indépendantistes auprès de la Cour Internationale de Justice.
Aujourd’hui il veut encore passer en force malgré un vote majoritaire des élus du congrès de Nouvelle Calédonie, lundi 13 mai, d’une résolution demandant le retrait de ce projet de loi sur le corps électoral.
L’enjeu de ces manœuvres est de minoriser les kanaks dans le corps électoral (le dégel !) alors que l’état français a favorisé l’installation de métropolitains par des incitations fiscales et économiques. Cette politique de colonie de peuplement est dénoncée par l’ONU.
La mobilisation se développe (manifestation imposante (80.000) le 13 avril, grèves massives dans l’hôtellerie, les ports, les mines, les aéroports…) dans l’unité de l’ensemble des organisations indépendantistes rassemblées dans CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain). Leurs revendications :
- retrait du projet de loi sur le dégel du corps électoral,
- non reconnaissance du 3ème référendum
- poursuite de la trajectoire de décolonisation.
Voici le lien vers le communiqué du Collectif Solidarité Kanaky qui est très complet et détaille les mobilisations et la répression en cours en Kanaky.