Un scan­dale sani­taire annoncé alors que les dépu­tés du président des riches votent la loi de finan­ce­ment de la sécu­rité sociale

LETTRE OUVERTE de la Coor­di­na­tion natio­nale des Comi­tés de défense de hôpi­taux et mater­ni­tés de proxi­mité

A MESDAMES ET MESSIEURS LES DÉPUTÉS

 

Vous débat­tez en ce moment sur le projet de loi de finan­ce­ment de la Sécu­rité Sociale, comme l’ont fait vos prédé­ces­seurs depuis 1996, temps fort des diffé­rentes réformes qui ont peu à peu écarté les sala­riés de la gestion de leur « Sécu ».

Ce n’est donc pas un mandat comme les autres et nous souhai­tons vous inter­pel­ler sur les consé­quences de votre vote.

Si 3 milliards d’Eu­ros d’éco­no­mie sont d’ores et déjà à l’ordre du jour, la Ministre de la Santé déclare qu’il y aurait 30% de dépenses inutiles, ce qui repré­sente un montant de 70 milliards d’Eu­ros !

Ces annonces ont fait l’ef­fet d’un élec­tro­choc pour les usagers et pour les hospi­ta­liers, chacun se deman­dant quel service sera supprimé dans son établis­se­ment.

Car, il ne faut pas en douter, c’est l’hô­pi­tal qui va faire les frais de cette poli­tique d’aus­té­rité (moins 1,5 milliards sur les crédits hospi­ta­liers)  et la mise en place des projets terri­to­riaux de santé va permettre de tailler dans le vif : mutua­li­sa­tions des services admi­nis­tra­tifs, logis­tiques et tech­niques, répar­ti­tion des acti­vi­tés de santé sur des terri­toires de plus en plus grands, ferme­tures encore de mater­ni­tés (comme Deca­ze­ville et Oloron Ste Marie très récem­ment), Urgences, SMUR, Chirur­gies etc….

N’ou­blions pas l’aug­men­ta­tion du forfait jour­na­lier, bien entendu.

Tout ça est enrobé dans un joli paquet cadeau : déve­lop­pe­ment de l’am­bu­la­toire, de la télé­mé­de­cine, mais ces mesures, qui peuvent être utili­sées dans certaines situa­tions, ne peuvent en aucun cas répondre à l’en­semble des besoins de soins de la popu­la­tion. Elles ne permet­tront pas de pallier le manque de person­nel : la télé­mé­de­cine peut permettre une rela­tion entre un géné­ra­liste et un spécia­liste, entre un service de proxi­mité et un CHU etc… mais ne peut pas rempla­cer la présence d’un profes­sion­nel auprès du malade.

Et que dire des EHPAD où, faute de moyens pour le secteur public, le privé lucra­tif a trouvé le filon pour enri­chir des action­naires au détri­ment de la qualité de vie des personnes âgées dépen­dantes ?

La mise à mal du service public de santé, au moment où le pays connaît une crise sans précé­dent de la démo­gra­phie médi­cale va engen­drer un risque sani­taire d’am­pleur.

Allez-vous en prendre la respon­sa­bi­lité ?

Que pour­rez-vous dire à vos conci­toyen-ne-s qui parfois n’ont plus de méde­cin géné­ra­liste, qui doivent attendre plus de 6 mois un rendez-vous chez un spécia­liste ou pour un examen, qui doivent faire près d’une heure de route pour mettre leur enfant au monde, ou qui sont dému­nis car en perte d’au­to­no­mie ?

Nous portons leurs voix pour vous deman­der de refu­ser ce budget d’aus­té­rité pour la santé et exiger des moyens pour répondre aux besoins de soin de toutes et tous partout.

Lure, le 27 octobre

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