L’enfer social selon Lecornu
La copie du gouvernement concernant le budget de la Sécurité sociale est à l’image de toute la politique d’Emmanuel Macron.
Une politique de classe qui épargne les plus riches et tape les salarié·es, les malades et les retraité·es : doublement des franchises médicales, nouvelles franchises pour aller chez le dentiste ou bénéficier de béquilles, attaques sur les arrêts de travail, les malades en ALD, les apprentis, les chèques vacances et les tickets restaurants.
Au nom du déficit de la Sécurité sociale et de l’augmentation des dépenses de santé, le gouvernement restreint les droits des assuré·es et détricote le service public hospitalier.
Tout est faux dans leur raisonnement.
Les dépenses de santé sont globalement stables depuis 2014 à 11,4% du PIB en dépit du vieillissement de la population.
Le déficit de la Sécurité sociale est dû à un manque de recettes.
Il y a 80 Md€ d’exonérations de cotisation sociale, soi-disant pour améliorer la compétitivité de nos entreprises. Mais cette politique est un échec : depuis les années 90 la part de l’emploi industriel a chuté de 26% à 11%, nous sommes passés d’un excèdent commercial à un déficit abyssal de 100 Md€ et enfin 5 millions de nos concitoyens sont en recherche d’emploi.
Une part croissante de ces exonérations ne sont pas compensées par le budget de l’État et donc alimente le déficit de la sécurité sociale et celui des hôpitaux qui atteint 3 Md€.
Au final, tout notre système de santé est en situation de burn out chronique : les hospitaliers, les médecins en ville ou les infirmières libérales n’en peuvent plus.
Les Français n’arrivent plus à se soigner.
Un sur trois vit dans un désert médical. Un sur quatre renonce à se soigner. 9 millions n’ont pas de médecins traitants. Pire : des patients meurent faute d’être pris en charge à temps. Un tiers des hôpitaux déclarent des « incidents graves » liés à leurs surcharges d’activité.
Une autre politique est possible autour de trois axes :
- Un grand plan d’investissement pour l’hôpital public en embauchant des soignant·es, en revalorisant leurs salaires, en ouvrant des lits et en mettant un terme à la tarification à l’acte.
- Un pôle public du médicament pour en finir avec les pénuries et l’explosion du prix des médicaments
- Des centres de santé publics partout sur le territoire
Pour financer cette politique, notre groupe parlementaire propose 21 Md€ de recettes supplémentaires : une année blanche sur les exonérations de cotisation sociale, la suppression de toute exonération au-dessus de 2 SMIC ou la hausse de la CSG sur les revenus du Capital…
Enfin, pour limiter les dépenses de santé, il faut améliorer les conditions de travail et réduire le temps de travail, engager une vraie politique de santé publique contre l’alcool et le tabac, et réduire les pollutions de l’air et de l’eau.
Hendrik DAVI
