Le FN est aux portes du pouvoir. Et cette simple menace a déjà en elle-même toute une série de conséquences funestes.
Le défaitisme social, la dérive guerrière et sécuritaire et le racisme pourront contaminer un peu plus des secteurs entiers de la société. Dénoncer son voisin, arborer le drapeau national tout en jouant les Dupont-Lajoie, parler de tout et rien à travers les maximes du sens commun les plus rétrogrades constitueront les pratiques ambiantes – en particulier dans les régions d’ores et déjà envahies par l’extrême-droite.
Les noyaux de résistance, notamment chez les jeunes, se vivront plus encore qu’aujourd’hui dans le hors-champ politique.
L’articulation entre les luttes et l’action dans les institutions sera définitivement renvoyée à un passé dépassé.
Faute d’un élan démocratique, unitaire et populaire, en faveur d’un rassemblement de la gauche de gauche et des écologistes, le péril frontiste entrainera inéluctablement une simplification extrême du champ politique autour des trois principales forces qui résultent de la situation actuelle.
On voit déjà le terrible chantage qui va s’exercer sur les forces alternatives. Leur union et le dépassement de leur état de cartel, l’impulsion d’un véritable mouvement de la population et de la jeunesse, dégagé des intérêts d’appareil et de personnes, est la seule solution.
Il est déjà presque trop tard.
Bertrand Geay, 8–12–2015