La VIe République fait partie de notre bagage commun [au Front de Gauche]. C’est une proposition qui a été discutée depuis dix ans au moins, a fait partie des axes principaux de la campagne présidentielle et prend aujourd’hui une dimension particulière à un moment où nous sommes confronté-e-s à ce que nous analysons comme une crise de régime prise au sens large du terme, c’est-à-dire une crise de représentation politique globale interrogeant les fondements mêmes de la société française.
Il n’y a donc aucun problème à considérer cette proposition comme un axe majeur de reconstruction d’un rapport de force dans la société et d’un nouveau projet émancipateur. Il reste alors deux problèmes à discuter :
- ne pas limiter le projet de VIe République à une logique de substitution institutionnelle mais considérer un processus constituant comme étant le produit de la mobilisation de la société et donc intégrant les dimensions sociales et écologiques ; la démocratie active jusqu’au bout. Décider ensemble dans nos territoires et dans nos entreprises ;
- ne pas considérer la VIe République comme l’axe unique de reconstruction d’une gauche digne de ce nom dans ce pays mais comme une des propositions permettant de répondre aux crises qui frappent la planète, l’Europe, la France ; le combat contre l’austérité, le chômage et le précariat ; la transition écologique, les luttes pour l’égalité sont tout aussi, pour le moins, déterminantes.
Le lancement du mouvement VIe République pose un certain nombre de problèmes dont nous avons discutés avec une délégation du PG le jeudi 24 septembre.
- Il est une nouvelle fois le produit d’une décision unilatérale de la direction du PG sans consulter en amont les autres composantes du Front de gauche, les autres forces qui pourraient s’associer.
- Dans un moment de crise du Front de gauche, il peut être interprété largement comme un contournement de celui-ci bien que la direction du PG nous ait expliqué le contraire.
- Il s’inscrit dans un rapport direct au peuple, dans un schéma qui pourrait être pertinent lorsqu’existent des mobilisations type « mouvement des indignés », mais qui apparait plaqué sur la réalité française, bien que des mouvements analogues soient souhaitables ici même.
- Il s’inscrit dans une vision extrêmement optimiste des rapports de force au risque de nouvelles désillusions.
- Certaines déclarations qui accompagnent le lancement de l’initiative visent à effacer le rapport droite/gauche ; ce qui correspond à un constat que nous pouvons partager pour une partie de la population qui a décroché, mais dont la revendication grand public est déjà préemptée par le FN et désormais par Sarkozy.
Sans participer en tant qu’organisation au « Mouvement pour la VIe République », nous assurerons la participation de membres de l’Équipe d’Animation Nationale d’Ensemble! aux débats et aux initiatives.
Notre démarche de rassemblement des forces politiques et sociales ainsi que le développement et redéploiement du Front de gauche constituent nos priorités. C’est dans ce cadre qu’il faut faire entendre l’exigence d’une VIe République et d’une Assemblée Constituante. Il ne s’agit pas de créer un mouvement supplémentaire uniquement centré sur cette question, mais de développer des initiatives, des débats, des appels… qui nourrissent la reconstruction d’une alternative démocratique, sociale et écologique.
Le Collectif National d’Ensemble!
Le 28 septembre 2014
Je suis adhérent au PG depuis son année 0, mais je considère que cette analyse de votre CN sur le M6Rep est juste. Il faut bien voir que Podemos est aujourd’hui dirigé par des intellos issus du peuple et non par des transfuges de partis en mal de conscience, ni par des responsables de partis se prétendant critiques.
Par ailleurs, je pense que la construction d’une alternative véritable par les citoyens ne peut se faire que sur une base clarifiée dès le départ : l’indépendance par rapport au PS, c’est à dire par rapport aux militants qui ne sont pas en rupture de banc. Trop de gens se cachent et ne visent que la récupération, cherchant à isoler les éléments « concurrentiels » rapidement ciblés comme diviseurs de la gauche.
Merci de ton intervention. Et je suis heureux que nous soyons d’accord.
En effet la question de l’opposition à ce gouvernement néolibéral de Hollande est commune au PG et à Ensemble. Ensemble va proposer des « assises », des rencontres décentralisées pour discuter sur des thèmes politiques à définir localement. Ce sera notre contribution à un front de gauche renouvelé, à la construction d’un front social et politique pluraliste.
Pour faire renaitre un peu plus d’espérance à gauche, our éviter la catastrophe annoncée.