Le meeting d’Ensemble86 à Poitiers, avec Myriam Martin, porte parole d’Ensemble a permis d’affirmer notre présence politique. Quelques jours après l’ « assemblée constitutive » de notre organisation qui s’est tenue à Bobigny. Nous sommes le troisième groupe du Front de gauche ; et notre carte de visite est « mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire. C’est un mouvement politique de rupture avec le capitalisme que nous construisons et nous visons à un rassemblement majoritaire pour cela. La convergence en une même organisation de militants de la « Gauche anticapitaliste », d ‘ « Alternatifs », de l’ « association des communistes unitaires » et d’autres groupes montre que les convergences se travaillent et peuvent se dépasser.
Nous sommes candidats au pouvoir pour une rupture anticapitaliste. Dire cela et puis constater le nombre de de nos forces militantes nous rend modestes… Nous allons tenter de nous donner les moyens de nos ambitions, avec le Front de gauche, la liste Osons des Municipales à Poitiers, la liste Inventons pour les élections départementales. Et au-delà avec les « chantiers de l’espoir », initiative reprise par toutes les organisations du Front de gauche et qu’il s’agit de faire vivre. Les alliances entre le Front de gauche et EE-LV se multiplient : ici nous fûmes à l’avant-garde de cette alliance, nous ne sommes plus des exceptions et c’est une bonne nouvelle.
Nous avons donc une ambition autogestionnaire, anticapitaliste, féministe et internationaliste.
Pour rendre compte du meeting, voici des extraits d’un texte d’Ensemble sur les sujets qui y furent travaillés.
La tuerie de début janvier. Le 11 janvier : manifestations gigantesques.
Nous pouvons sortir par le haut de cette semaine dramatique qui a frappé le pays par l’assassinat du comité de rédaction de Charlie Hebdo, le meurtre de sang froid de policiers, et l’attentat antisémite qui a causé quatre victimes supplémentaires, en nous appuyant sur la vitalité démocratique exprimée lors des manifestations du 11 janvier, pour qu’elle prenne le dessus sur les logiques d’ « Union sacrée » dans la « guerre contre le terrorisme » et de choc des civilisations. En nous ouvrant sur celles et ceux qui n’ont pas manifesté tout en partageant un socle de convictions démocratiques qui permet, ensemble, de rebondir.
Cet épisode effroyable a provoqué une rupture de l’atonie qui dominait la situation française, et ouvre de nouveaux débats politiques. L’ensemble des maux qui déchirent la société française sont posés qui impliquent, si nous voulons être la hauteur des enjeux, une véritable refondation démocratique de la société française. Plus de liberté, plus d’égalité, plus de solidarité, ce qui revient à exprimer la nécessité d’en finir avec le chômage, la pauvreté, la précarité, les discriminations, le racisme sous toutes ses formes et la xénophobie. Face au mécontentement des catégories populaires, les classes dominantes cherchent à détourner leur colère contre les noirs, les arabes, les musulmans, les Rroms… Il faut refuser ce climat délétère qui s’est construit dans ce pays alimenté par les politiques d’État, le Front National, la droite sarkozyste, des polémistes douteux, et même certaines voix à gauche qui font flamber, en retour, l’antisémitisme. Nous agissons contre tous les actes, d’où qu’ils viennent, visant les Juifs.
Nous visons à construire un large front antiraciste, avec les organisations et les populations victimes de racisme, qui prenne en compte leur revendications et leurs luttes spécifiques, qui soutienne un ensemble de revendications et de changements en réalité inséparables de la mobilisation de masse pour mettre à l’ordre du jour un changement de politique et une véritable révolution démocratique.
La victoire de la gauche radicale grecque.
La victoire de Syriza ouvre une période complètement nouvelle riche d’espoirs : la possibilité d’agir et de débattre d’une politique de rupture avec les politiques imposées aux peuples par la Troïka. Dimanche 25 janvier les grecs ont voté pour eux-mêmes et pour le continent européen. Pour la première fois, un gouvernement de rupture avec le consensus libéral l’emporte, veut stopper la logique de destruction de la société grecque et ouvrir à l’échelle du continent un débat autour d’une double exigence : – en finir avec l’austérité ; ne plus payer une dette illégitime et renégocier celle-ci dans le cadre de la zone euro en refusant que l’addition des dettes issues des déficits provoqués par la défiscalisation des plus riches et des entreprises soient réglés par les peuples.
De ce point de vue la solidarité avec le peuple grec et avec Syriza devient une solidarité active. Il faut évidemment refuser le chantage et l’étranglement d’une politique alternative que les dirigeants de l’UE et les marchés commencent à organiser. Mais la solidarité implique également le combat pour rompre dans tous les pays européens et donc ici en France avec les politiques austéritaires et libérales. Une campagne contre la légitimité de la dette, exigeant un moratoire sur le paiement et suivi d’un audit citoyen, est plus que jamais d’actualité (emprunts toxiques des collectivités locales et des hôpitaux). Elle sera portée y compris lors des prochaines échéances électorales.
Pour un front social et politique ; les chantiers d’espoir. Pour une force du type de Syriza en France.
Nous participerons donc à toute initiative permettant une réponse à la hauteur du rejet des politiques néolibérales :
– La remise en cause des « dettes publiques » illégitimes et des choix qui permettent de créer des emplois et un développement pour des biens utiles écologiquement et socialement (voir les annexes déjà rédigés pour le texte « Un monde en basculement »).
- Une autre politique à l’égard des immigrations ; cela passe par une autre politique et des relations différentes entre le nord et le sud de la Méditerranée.
- Avec d’autres forces du mouvement social et des forces politiques, Ensemble a œuvré à lancer un processus de discussion afin de construire une alternative globale : les chantiers de l’espoir. Plus que jamais une telle démarche répond aux urgences de la situation : la nécessité face aux dangers réactionnaires, face à un gouvernement ouvertement social-libéral qui maintient son agenda (la loi Macron), de dégager un espace permettant de construire une force alternative sur les plans sociaux, démocratiques et écologiques.
Nos investissements militants sont indissociables si nous voulons construire le rapport de forces : mobilisations pour des exigences d’une rupture avec la politique néolibérale ; débats et initiatives des chantiers d’espoir ; front uni antiraciste et initiatives anti-guerre… Notre mouvement doit également être porteur d’un travail spécifique contre la dynamique du Front National et la progression de ses idées.
Les éléments saillants de ce mois de janvier modifient les conditions de l’action et du débat politique mais certainement une réalité s’impose : nous avons besoin en France, adapté aux réalités politiques du pays, d’un front social et politique qui soit l’équivalent de Syryza et de Podemos, une force de participation citoyenne qui crée les conditions d’une politique de rupture .
Nous appelons toutes celles et tous ceux qui partagent ces inquiétudes et ces orientations politiques générales à rejoindre Ensemble dès à présent. https://reve86.org/contact/
PB