L’accord exigé par Bruxelles le 13 juillet dernier est un véritable coup d’Etat politique et financier contre le peuple grec et son gouvernement élu démocratiquement.
Depuis 6 mois, le premier ministre Alexis Tsipras et son ministre des finances ont multiplié les propositions réalistes permettant à la fois de tenir les engagements pris et d’accepter des assouplissements pour aboutir à un compromis acceptable par tous.
Mais pour Jean-Claude Juncker, Angela Merkel, François Hollande et leurs amis, l’enjeu politique est trop important : il faut à tout prix faire plier les dirigeants grecs qui incarnent l’espoir pour tous les peuples européens d’une alternative à l’ultra-libéralisme.
C’est dans ce contexte qu’Alexis Tsipras, seul contre tous dans une institution profondément anti-démocratique, a été contraint de signer un accord imposant un insoutenable durcissement de l’austérité en Grèce :
- allongement de l’âge de départ à la retraite,
- diminution et gel des salaires,
- augmentation de la TVA et élargissement de son assiette,
- accélération des privatisations,
- facilitation des licenciements
etc…
sans – à ce jour – aucun engagement ferme, ni sur le déblocage des aides urgentes indispensables, ni sur l’allègement de la dette.
A ces mesures iniques s’ajoute la limitation du pouvoir législatif avec l’obligation de « réexaminer » les dispositions engagées par le gouvernement grec depuis son arrivée au pouvoir, et celle de consulter les institutions européennes « avant de soumettre à la consultation publique ou au parlement » « tout projet législatif ». Il s’agit ni plus ni moins de confisquer au gouvernement grec l’exercice de sa souveraineté.
Il est de plus évident, comme le confirment nombre d’économistes, que si cet accord était mis en oeuvre, non seulement il ne permettrait pas un redressement de la situation du pays, mais conduirait inévitablement à une augmentation de sa dette, à l’accentuation de la récession économique et du recul des droits sociaux.
Le peuple grec ne s’y est pas trompé en refusant massivement, lors du référendum du 5 juillet dernier, la poursuite de l’austérité.
S’il faut saluer le courage, la détermination et la sincérité avec lesquels le Premier Ministre grec a, pendant des mois, mené un combat à armes inégales contre la Troïka.
Il faut aussi refuser fermement cet accord par respect pour le peuple grec.
Cet épisode inédit marque un tournant. Il a le mérite de « faire tomber les masques » sur ce qu’est la réalité de cette Europe arrogante et autoritaire qui méprise la voix des peuples, y compris celle des français lors du référendum de 2005.
Allons-nous encore longtemps laisser les technocrates de Bruxelles imposer leur diktat au prix de tant de souffrances dans tous les pays d’Europe ?