Ligue des droits de l’homme. Appel en soutien au Plan­ning fami­lial

« Réduire les finan­ce­ments du Plan­ning fami­lial revient à sacri­fier des santés et des droits »

« Réduire les finan­ce­ments du Plan­ning fami­lial revient à sacri­fier des santés et des droits »

Aujourd’­hui, le Plan­ning fami­lial pousse un cri d’alarme.

L’as­so­cia­tion doit faire face à des coupes dras­tiques dans ses subven­tions, notam­ment au niveau local. Dans une tribune au « Monde », un collec­tif de person­na­li­tés et d’as­so­cia­tions estime que ces déci­sions ne relèvent pas seule­ment d’un rigo­risme comp­table, mais de poli­tiques conser­va­trices.

Ferme­tures d’an­tennes dépar­te­men­tales du Plan­ning fami­lial, baisse des subven­tions, retraits d’agré­ments… la situa­tion que vit le Plan­ning fami­lial est inte­nable. Il fait face à des coupes budgé­taires sans précé­dent :

– Le conseil dépar­te­men­tal de la Drôme a décidé de fermer sept (sur 12) centres de santé sexuelle dans le dépar­te­ment et de réduire de 20% les subven­tions octroyées à l’as­so­cia­tion.

– Le dépar­te­ment du Loiret a décidé une baisse de 10% de sa subven­tion au Plan­ning fami­lial, soit une perte de 47 000 euros, pouvant conduire à la suppres­sion de deux postes.

– La prési­dente de la région Pays de la Loire a supprimé la tota­lité des subven­tions allouées.

AFermer un Plan­ning fami­lial ou bais­ser ses subven­tions, c’est arrê­ter les actions auprès des personnes qui en ont le plus besoin. Ce sont nos enfants, nos parents, nos ami.es, nos frères et sœurs, qui se retrouvent face à des portes fermées alors qu’ils et elles viennent cher­cher de l’écoute, du soutien et de l’in­for­ma­tion. Et pour­tant le rôle du Plan­ning fami­lial, acteur de préven­tion, d’écoute, d’in­for­ma­tion et d’orien­ta­tion est plus que néces­saire. Cela fait 70 ans que le Plan­ning fami­lial est sur le terrain et propose un accueil incon­di­tion­nel, anonyme et gratuit. Avec plus de 2 000 mili­tant·es, sala­rié·es et béné­voles et 8  asso­cia­tions dépar­te­men­tales qui luttent chaque jour pour l’éman­ci­pa­tion de toustes. Chaque année, ce sont près de 500 000 personnes qui sont concer­nées par les actions du Plan­ning fami­lial. Les consé­quences de ces coupes sont directes et concrètes : les IST explosent, et les besoins d’ac­com­pa­gne­ment augmentent face à la libé­ra­tion de la parole sur les discri­mi­na­tions et les violences. On coupe les moyens d’agir, mais les besoins, eux, augmentent.

Sans le Plan­ning, c’est la santé qu’on sacri­fie ! Sans le Plan­ning, c’est le pouvoir d’agir et l’au­to­no­mie des personnes à choi­sir que l’on aban­donne !

Ce qui se joue ici, ce n’est pas une simple ques­tion budgé­taire, ni un événe­ment isolé restreint à quelques terri­toires : ce sont des attaques poli­tiques contre les droits et la santé sexuelle et repro­duc­tive (DSSR). L’aus­té­rité écono­mique annon­cée s’ac­com­pagne de choix poli­tiques, qui sont toujours en défa­veur des asso­cia­tions et des services publics, et donc impactent en premier lieu les femmes, les personnes LGBTQIA+, les jeunes et les plus précaires.

Réduire les finan­ce­ments du Plan­ning fami­lial, c’est s’at­taquer à l’ac­cès à la contra­cep­tion, à l’avor­te­ment, à la préven­tion des IST, à l’édu­ca­tion complète à la sexua­lité, à la prise en charge des personnes victimes de violences sexuelles. C’est remettre en cause des droits acquis de haute lutte.

Ce constat s’ins­crit dans un phéno­mène global de remise en cause des DSSR, exacerbé au niveau inter­na­tio­nal. Ce cri d’alarme est d’au­tant plus impor­tant que la France ne fera pas excep­tion face à ces attaques.

Aux Etats-Unis, l’ad­mi­nis­tra­tion Trump met en place le Projet 2025, feuille de route auto­ri­taire et conser­va­trice qui a pour objec­tif de déman­te­ler la démo­cra­tie aux Etats-unis et dans le monde. Ainsi, 2 tiers des poli­tiques mises en place par Trump depuis le début de son mandat figurent dans ce Projet 2025 aux consé­quences catas­tro­phiques. Selon un rapport de l’IPPF (Fédé­ra­tion inter­na­tio­nale pour le Plan­ning fami­lial), les coupes budgé­taires de l’ad­mi­nis­tra­tion Trump auront pour consé­quences sur les 4 prochaines années : 3 844 décès mater­nels supplé­men­taires ; 3,1 millions de gros­sesses non dési­rées supplé­men­taires ou encore 756 010 avor­te­ments dange­reux supplé­men­taires.

Ces chiffres ne sont pas abstraits, ce sont des vies humaines. Les baisses de subven­tion en France sont la première étape d’une dégra­da­tion des droits humains. Alors que, pour­tant, la France a connu de grandes avan­cées à travers l’ins­crip­tion de l’IVG dans la Cons­ti­tu­tion ou encore la mise en place d’un programme dédié à l’édu­ca­tion à la vie affec­tive, rela­tion­nelle et sexuelle, il est essen­tiel que la France conti­nue d’être aux côtés des asso­cia­tions de terrain qui se mobi­lisent pour garan­tir à toutes et à tous un accès à ces droits en termes de santé.

Nous souhai­tons que le Plan­ning puisse conti­nuer à se battre pour une société où chacun.e a le droit de dispo­ser de son corps, de faire ses choix et d’être accom­pa­gné.e digne­ment.

Nos corps, nos choix, nos droits : ne touchez pas au Plan­ning ! #JeSou­tiens­leP­lan­ning

Voir la liste des signa­taires sur le site de la LDH
https://www.ldh-france.org/16-juin-2025-tribune-reduire-les-finan­ce­ments-du-plan­ning-fami­lial-revient-a-sacri­fier-des-santes-et-des-droits-publiee-sur-le-monde/
Tribune publiée initia­le­ment dans Le Monde

https://www.ldh-france.org/16-juin-2025-tribune-reduire-les-finan­ce­ments-du-plan­ning-fami­lial-revient-a-sacri­fier-des-santes-et-des-droits-publiee-sur-le-monde/

https://soli­daires.org/sinfor­mer-et-agir/actua­lites-et-mobi­li­sa­tions/natio­nales/tribune-de-soutien-au-plan­ning-fami­lial-publiee-le-16-juin-2025-parue-dans-le-monde/

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