Non à l’im­mense plan social sur les emplois aidés !

Mercredi 18 octobre : la  » jour­née noire  » des asso­cia­tions

 

Avec une violence inouïe, le gouver­ne­ment vient de déci­der la suppres­sion de 150 000 emplois aidés dès 2017, et 110 000 supplé­men­taires en 2018. Compte tenu de la fragi­lité des asso­cia­tions, beau­coup débou­che­ront sur des licen­cie­ments. Cet immense plan social a été décidé sans aucune concer­ta­tion et dans une approche stric­te­ment comp­table. Il témoigne d’une igno­rance et d’un mépris de la société civile, qui semble pour le gouver­ne­ment se réduire aux start-up et aux entre­pre­neurs sociaux. Cette déci­sion est catas­tro­phique pour des dizaines, et bien­tôt des centaines de milliers de sala­rié.e.s privés d’em­ploi, pour des milliers de collec­ti­vi­tés inca­pables d’as­su­rer la conti­nuité du service public, pour la survie de milliers d’as­so­cia­tions et pour les popu­la­tions aidées. C’est une atteinte grave à la dignité des personnes, à l’ac­cès au droit, à la soli­da­rité, aux pratiques cultu­relles, spor­tives et éduca­tives, au vivre ensemble.

Les asso­cia­tions ne se défi­nissent pas seule­ment par un  » modèle écono­mique « , mais par un modèle social, démo­cra­tique, humain fait d’éman­ci­pa­tion, de respect des droits fonda­men­taux, d’éga­lité, mais aussi de coopé­ra­tion, de géné­ro­sité. L’in­no­va­tion sociale, ce n’est pas l’ubé­ra­li­sa­tion de la société, mais l’in­ven­tion sans cesse renou­ve­lée de réponses sur le terrain aux besoins des habi­tant.e.s et aux aspi­ra­tions des citoyen.ne.s dans la frater­nité. Le retour au XIXe siècle qu’on nous propose est archaïque et invi­vable.

C’est pourquoi les orga­ni­sa­tions et les citoyens signa­taires demandent :

 

  • Un mora­toire sur la suppres­sion des emplois aidés en 2017–2018, c’est-à-dire de nouvelles instruc­tions à Pôle emploi et aux services décon­cen­trés de l’État pour renou­ve­ler les contrats aidés sur la base des critères de début 2017, sans se limi­ter à des aména­ge­ments à la marge en fonc­tion des protes­ta­tions ;
  • Une étude d’im­pact sérieuse et contra­dic­toire de l’évo­lu­tion des finan­ce­ments publics aux asso­cia­tions, de leurs effets sur la vie citoyenne et les terri­toires, sur les actions réali­sées par les asso­cia­tions au service de l’in­té­rêt géné­ral et sur les condi­tions d’em­ploi dégra­dées des sala­rié.es asso­cia­tifs ;
  • La mise en place dès le budget 2018 d’une ligne budgé­taire dotée de 800 millions d’eu­ros supplé­men­taires et son attri­bu­tion décon­cen­trée aux asso­cia­tions contri­buant à l’in­té­rêt géné­ral qui en ont le plus besoin*, employeuses ou non, afin de permettre à ces asso­cia­tions d’as­su­rer la conti­nuité des missions indis­pen­sables qu’elles remplissent au service de la société ;
  • L’ou­ver­ture d’une négo­cia­tion sur l’em­ploi asso­cia­tif, afin que les asso­cia­tions puissent, pour leurs missions perma­nentes au service de l’in­té­rêt géné­ral, rému­né­rer correc­te­ment leurs sala­rié.e.s de façon stable à travers des CDI, tout en main­te­nant un dispo­si­tif adapté de retour à l’em­ploi.

 

Les signa­taires appellent tous les citoyens et toutes les asso­cia­tions à :

 

  • Aler­ter dès main­te­nant leurs parle­men­taires, qui vont débattre du budget 2018 au mois de novembre, avec les syndi­cats de sala­rié.e.s, et chaque fois que c’est possible, avec des collec­ti­vi­tés locales citoyennes qui partagent les mêmes préoc­cu­pa­tions ;
  • Faire du mercredi 18 octobre, jour du  » forum natio­nal des asso­cia­tions et fonda­tions « , une jour­née noire pour les asso­cia­tions partout en France, sous la forme de leur choix, en s’ha­billant de noir pour symbo­li­ser leur mort program­mée, en portant un bras­sard  » en grève « , ou par toute autre action symbo­lique, festive, protes­ta­tri­ce…

 

Ces actions consti­tuent une première étape. D’autres actions communes pour­ront être envi­sa­gées au mois de novembre, notam­ment après les rassem­ble­ments qui se multi­plient du niveau local au régio­nal**.
Je signe cet appel

 

On trou­vera sur le site ICI, des infor­ma­tions, mobi­li­sa­tions passées et outils (lettres-types, etc.)


Vous pouvez nous faire part de vos diffi­cul­tés et vos initia­tives en envoyant un message au CAC sur : mobi­li­sa­tion@as­so­cia­tions-citoyennes.net

* Corres­pon­dant à 5% du montant des subven­tions publiques aux asso­cia­tions. Emma­nuel Macron lui-même semble indiquer dans ses décla­ra­tions au Point que les tâches réali­sées par les asso­cia­tions à travers les emplois aidés sont néces­saires, mais devraient être finan­cées par des subven­tions.
** Beau­coup commencent à le faire, en Auvergne-Rhône Alpes, Cornouaille, Rennes, Nantes, Ile de France, Creuse, Saint-Denis, etc.

 

Premiers signa­taires

Orga­ni­sa­tions : CAC (Collec­tif des Asso­cia­tions citoyennes / Syndi­cat Asso -Soli­daires / Syndi­cat de l’édu­ca­tion popu­laire UNSA / Collec­tif Pas Sans Nous / FSGT (fédé­ra­tion spor­tive et gymnique du travail) / Peuple et Culture / UFISC (Union Fédé­rale d’In­ter­ven­tion des Struc­tures Cultu­relles) / ATTAC / Frater­nité France / Genepi /France Terre d’Asile / Le Plan­ning fami­lial MFPF / ACEPP (Asso­cia­tion des collec­tifs enfants parents profes­sion­nels-crèches paren­tales) / RITIMO / Fédé­ra­tion française des écoles de cirque / Collec­tif pour une éthique en travail social / OPALE / SMA (Syndi­cat des Musiques Actuelles) / Réseau Fémi­niste Ruptures / FEDELIMA (Fédé­ra­tion de lieux de musiques actuelles) / FAMDT (Fédé­ra­tion des asso­cia­tions de musique et danse tradi­tion­nelles) / Asso­cia­tion de Défense des Services Publics et de leurs usagers (05) / COPAF (Collec­tif pour l’ave­nir des foyers)  / APICED Paris 11ème / FERAROCK / Fédé­ra­tion des arts de la rue / REFER (réseau fran­ci­lien des ressources) / Terrain d’en­tente Saint-Etienne (péda­go­gie sociale) / FRMJC Pays de la Loire / Actes If / T’OP! Théâtre de l’Op­primé Lille

Personnes : Jean-Claude BOUAL, Président du CAC / Patrick VIVERET, philo­sophe, anima­teur d’as­so­cia­tions / Julien BAYOU, Conseiller régio­nal Ile de France EELV / Eric COQUEREL, Député France Insou­mise, coor­di­na­teur du Parti de Gauche / Marie-Hélène BACQUÉ, Profes­seure en études urbaines Nanterre / Alain DETOLLE, Maison inter­as­so­cia­tive de Mille­vaches / Didier MINOT, CAC / Nicole PICQUART, CNLRQ (Comité Natio­nal de Liai­son des Régies de quar­tiers) / Irena HAVLICEK, AMIS  Mala­koff  / Paul ROBERT-KEROUEDAN, Fédé­ra­tion Régio­nale pour la Culture et le Patri­moine Mari­times en Bretagne / Monique TILHOU, Univer­sité Popu­laire du Saumu­rois / Anne-Françoise TAISNE, CFSI (Comité français pour la soli­da­rité inter­na­tio­nale) / Gilles ROUBY, FRMJC Pays de la Loire / Chris­tine  TOME, C’faire Nîmes / Domi­nique JAULMES, CASP / Marie-Domi­nique CALCA, Ethno­logue, CAC / Bernard MASSERA, Centre social Accueil Goutte d’Or / Fran­cis LE HERISSE, MIDAF / Julie BABAAMMI – DE SOUSA, SEP-UNSA / Chris­tophe MORVAN, Sciences citoyennes / Danielle SIMONET, Conseillère de Paris, coor­di­na­trice du Parti de Gauche / Bernard VACHERON, CAC / Elisa­beth MONNERAT, ANPAEJ / Jean-Fran­cois MARTEL, T’OP! Théâtre de l’Op­primé

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