Blog Mediapart, 7 avr. 2020, Par PaulineLondeix
Édition : Transparence dans les politiques du médicament
Dans une tribune parue à l’initiative de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, 113 personnalités et 32 organisations relaient l’inquiétude des soignant-es quant à la pénurie de médicaments vitaux, tests et équipements et appellent le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour y répondre.
Communiqué de presse,
Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament – Mardi 7 avril 2020
Parmi les signataires, on compte notamment la romancière Annie Ernaux, l’ancien footballeur Vikash Dhorasoo, les acteurs Virginie Efira et Niels Schneider, les réalisateurs Catherine Corsini, Justine Triet, Amandine Gay, Océan et Bertrand Tavernier, les producteurs Hugues Charbonneau, Rémi Grellety, Marie-Ange Luciani, le compositeur Bertrand Burgalat, les chanteurs Mouss et Hakim du groupe Zebda, les philosophes Cynthia Fleury, Emilie Hache et Mathieu Potte-Bonneville, l’historienne Fanny Gallot ou encore la politologue Françoise Vergès, le président de l’association pour le droit de mourir dans la dignité Jean-Luc Roméro, la directrice générale de Sidaction Florence Thune, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, la porte-parole de l‘Union Syndicale Solidaires Cécile Gondard Lalanne, entre autres.
S’y rajoutent diverses organisations comme Coronavictimes (l’Association Française des Victimes, malades et Impactés du Coronavirus Covid-19), Act Up-Paris, Aides, la CGT Sanofi ou encore de nombreuses associations de victimes de scandales sanitaires.
La diversité de ces signatures, venues du monde artistique, littéraire, philosophique, universitaire, syndical, associatif, témoigne que les pénuries de médicaments vitaux, tests et équipements de protection mobilise la société dans son ensemble. Le texte concède que « si l’ampleur de l’épidémie de COVID-19 a pu prendre les autorités de cours, les pénuries actuelles témoignent surtout de problèmes dénoncés de longue date ; la privatisation et la délocalisation de la production des biens de santé. »
Les signataires demandent les mesures d’urgence nécessaires comme : « une programmation des besoins, l’identification de l’origine des matières premières des médicaments et réactifs, la réquisition des lignes de production, la réaffectation des productions non essentielles aux produits vitaux, l’importation en urgence de composants aux producteurs disponibles, une coordination européenne ».
Nous espérons que le gouvernement saura entendre cet appel en soutien à ce qu’affrontent les soignant-es et les patient-es dans les services de réanimation.
L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament remercie chaleureusement l’ensemble des signataires pour leur mobilisation et ouvre cette tribune à toutes les signatures sur la plateforme Change.
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La tribune
Nous relayons l’alerte lancée par les soignant-es et les associations concernant la pénurie de matériel, de dépistage et de médicaments vitaux.
Le manque de masques ou de blouses de protection mettent en danger patients fragiles et personnels, soignant-e, technicien-nes, ménage, etc. Le manque de dépistage empêche de connaître les personnes asymptomatiques, contribue à de nouvelles contaminations au sein de l’hôpital et retarde la prise en charge. Les pénuries de sédatifs ou d’antibiotiques amènent déjà à des utilisations parcimonieuses et une baisse de la qualité des soins. Sans ces médicaments, les patients vont mourir en souffrant, d’étouffement par exemple. Toute dignité sera piétinée.
Si l’ampleur de l’épidémie de COVID-19 a pu prendre les autorités de cours, les pénuries actuelles témoignent surtout de problèmes dénoncés de longue date ; la privatisation et la délocalisation de la production des biens de santé. Le gouvernement n’a pas pris les mesures d’urgence qui s’imposent : une programmation des besoins, l’identification de l’origine des matières premières des médicaments et réactifs, la réquisition des lignes de production, la réaffectation des productions non essentielles aux produits vitaux, l’importation en urgence de composants aux producteurs disponibles, une coordination européenne. Chaque jour qui passe aggrave la situation et menace les victimes de la pandémie.